
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . *
les ans & employé le revenant bon à l’indemnité dû
métropolitain, ou le conferver à l’églife.
O n fe plaint même des évêques qui diiïipoient les
biens de leurs églifès, qui prenoient des terres à ferme,
8c fe mêloient indignement d’affaires temporelles ; 8c
on les menace de dépoilfion , s’ils ne fe corrigent. O n
iè plaint deceuxquifedifpenfoientd’affifter aux conciles
provinciaux , fans çxcufe légitime ; 8c de ceux qui
entreprenoient fur les droits de leurs confrères-, en o rdonnant
des clercs étrangers. O n défend aux clercs de
pafTer d’une province à l’autre , fans permiiîion par
écrit de leur évêque. Ce quiregardoit principalement
C P. où venoient de tous les côtés des clercs coupables
ou innocens, ordonnez ou non ; & y faifoient impunément
leurs fonéliofls.
O n recommande d’obfèrver les bornes de la jurifdic-
tion ëcclefîaftique : fà vo ir , que les différends des clercs
ou des moines entre-eux ibient jugez par l’évêque :
ceux des évêques par le métropolitain , ou en cas de
recufation, par le patriarche & ion concile : avec dé-
fenfe exprelîê à tous clercs ou moines de s’adrefîêr à
des juges ièculiers, fuivant les ordonnances des empereurs
mêmes ; 8c nonobftant k privilège prétendu par'
les monafteres impériaux.
La fiance des évêques eff réglée fuivant 1e rang de
leurs métropolitains. Enfin on condamne l’abus des
oratoires domeftiques, où les perfonnes puiilântes af-
feéloient de faite fonner, d’aflembler le p eu p k , de célébrer
l’office , 8c même dés baptêmes, fous pretexte
qu’on y avoit planté une croix par l’autorité du patriarche
, ou de l’évêque. O n défend aux évêques de
donner de telles permillions, 8c aux prêtres fouspeine
L ï v r e c i n q .u a k t e -n e u v i e ’ m e .
lie dépofition de célébrer en ces oratoires autre office ™— 1 -
que la meife , 8c encore aux jours de fêtes : menaçant lo z 7’
d ’anathême les laïques qui refufiront de s’y foûmet-
tre. Cette conftitution porte les noms de vingt-deux
métropolitains & de neuf archevêques, par lefquels
elle fut acceptée. Elle étoit fillée en plomb à l’ordinaire
, &dattée du mois de Janvier de l’an 6 ^ 6 . qui eft
l’an 102 7 .
Cette conftitution parle auffi des monafteres donnez xvi.
à des étrangers.On rapportoit le commencement de cet | ^ B | p “
abus aux Iconoclaftes, particulièrement àConftantin Jj r
Copronyme , ce mortel ennemi des moines. Apres ^^m.ar.cn.
l’extinéfion de cette herefie, leurs biens leur furent t' l7°'
rendus : toutefois les empereurs 8c les patriarches s’ac-
coûtumerent à doner des monafteres & des hôpitaux à
des perfones puiiïàntes & charitables: non pour en profiter
, mais pour les rétablir, quand ils tomboient en
ruine,pour en être les bienfaicteurs&les protecteurs.Ce
futun pretexte,pour donner enfuite cesmaifons abfolu-
ment : premièrement les moindres, puis tous généralem
en t, foit à des évêques, ioit à des laiques, à des hommes
mariés, à des femmes, à des païens mêmes. Ces
donations fe faifoient à vie ,& quelquefois pour deux
perfonnes de fuite O n donnoit à des hommes des monafteres
de femmes, & à des femmes des monafteres
d’hommes; 8c une même perfonne en avoit quelquefois
plufieurs. Ces donataires que l’on nommoit Charifti-
caires, joüifToient de tous les revenus, fans en rendre
compte ; 8c fouvent négligeoient les réparations des
égliiès 8c des bâtimens, l’entretien du fervice d iv in , les'
aumônes accoûtumées, & même la fubfiftance des m oines
, qui faute duneceflaire tomboientdanslerelâohe--
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