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f* c . 6. p. 513.
V .
Commencemens
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bre.
V it a interpr.
Car top h. p. j.
% tg H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
la folitude où il fut enfin tué par des coureurs Arabes.
L ’abbé Guerin accoutumé aux pèlerinages, réfolut d ’aller
à Jerufalem & Jean Gradenic avec lui : mais Oli—
ban l’aïant appris, les pria avec larmes de ne le pas
abandonner , puifque Romuald le leur avoir recommandé.
Ils partirent tou te fo is , mais à peine entroient-
ils dans la plaine,quand le cheval de Guerin rompit la
jambe à Gradenic, qui fut ainfi obligé de revenir au
M on t-C a ffin , 8c s’étant fait bâtir une cellule près du
monafte re, y vécut près de trente ans, 8c y finit fain-
tement. Oliban fut dans la fuite abbé de C u fa n , puis
évêque d’A lzo n e , qui n’eft plus qu’un village entre
CarcaiTonne & S. Papoul.
Saint N il revint auifi au Mont-Caffin vers l’an «>8ô.
Il étoit né à Roffane capitale de la Calabre , la feule
ville que les Grecs y avoient confervée, le refte du pais
étant défolé par les courfes des Sarrafins. Son beau naturel
fu t cultivé par l’étude : il lifoit continuellement
l ’écriture fainte , & prenoit un plaifiriingulier aux vies
desperes. C e qui lui infpira une grande averfion du vice
& des mauvaifes curiofitez : comme des caraéteres 8c
des paroles fuperftitieufes contre divers accidens. Aïanc
perdu fes parens, il demeura fous la conduite d’une
foeur a în é e , qui étoit auffi très-pieufe : mais étant arrivé
à la fleur de la jeuneffe , il attira les defirs de toutes
les filles par fa beauté & l’agrément de fa vo ix -, & de fort
côté il fut épris de la plus belle d’entre-elles,quoiqu’elle
fût de baffie naiffiance, & le premier fruit de leur union
fut une fille. T ou te fo is la penfée delà mort 8c des fup-
plices éternels, commença à le relever de cette chutes
& ces fentimens devinrent bien plus vifs dans une fièvre
violente dont il fu t attaqué.
L i v r e c i k q u a n t h - s e p t i e ' m . e . h 7
U n jour d o n c , fans avoir rien dit à perfonne,il alla chez
des gens qui-lui devoient de l’argent, 8c leur d it, qu’il
avoit trouvé une très-belle v ig n e , & qu’il vouloit l’acheter.
Il prit d’eux ce qu'ils avoient,& nonobftant fa
fièvre , il partit accompagné d’un moine nommé Grégoire,
qui le conduifoit à Ion monaftere. En paflantune
r iv ie re , il fut tout d’un coup délivré de fa maladie : ce
q u ’il prit pour une marque affinée, que ce voïageétoit
agréable à Dieu. Il arriva donc au monaftere de Mercure
, & entre-autres grands perfonnages il y trouva
Jean, Fantin & Zacarie. Il fut furpris de leur exrerieur
& de la pauvreté de leurs habits -, 8c fon zele pour la
perfeétion en fut plus ardent. Eux de leur cô té , voïant
la fageffedece jeune homme, la douceur de fa voix dans
la ledture, & la pénétration de fonefprit : jugèrent dès-
lo r s , que non feulement il feroit un grand progrès dans
la vertu , mais qu’il feroit utile au falut de plufieurs
autres.
Mais peu de temps après il v in t des lettres menaçantes
de la part du gouverneur de la province , portant
que fi quelqu’un étoit affez hardi pour impofer
les mains à ce jeune homme , il auroit le poing coupé
8c le monaftere feroit confifqué. Les fuperieurs
refolurent donc de l’envoïer fous une autre domination
, pour recevoir le faint h a b it , 8c il fe détermina
â entrer dans le monaftere de Saint Nazaire. En
chemin il rencontra un Sarrafin , qui lui demanda
qui il é to i t , d’où il v e n o it , & où il alloit. N il lu i
dit Amplement la vérité , 8c le Sarrafin fu t furpris de
lui voir prendre une telle ré fo lu tion , étant fi jeune :
car il n’avoit pas trente a n s , & il portoit encore fon
habit feculier qui étoit très-riche. T u devois atten