
34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
------------- - qU’jl ne f lC pas un rapport fidèle de ce qu’il venoit d’en«
A n . .9 4 1, cendre,
Le concile de Soiffons ne laifTa pas de pafler outre,’
O n prétendit qu’Artaud aïant une fois renoncé avec
ferment à l ’adminiftration de fon é g life , ne pouvoir
glus y revenir. On fit valoir les plaintes du clergé & de
la nobleffe fur la vacance de ce fiege r enfin l’on jugea |
qu’on devoir ordonner archevêque Hugues fils du comte
H e b e r t , qui y avoit été deitiné depuis long-temps,,
& qui étoit demandé par le clergé & par le peuple -,
c’eit-à-dire, par une partie. Il n’avoir qu’environ v in g t
ans,. & pendant les quinze années q u is ’étoient paffées
s«f. *. r. depuis fon élçétion , il avoit demeuré a Auxerre , & y
avoit fait fes études auprès de l’évêque G u i, qui l’avoit
ordonné diacre , ôc Gui évêque de Soiffons l ’ordonna
prêtre trois mois après fon retour à Reims. C e dernier
Gui étoit fils de Foulques comte d’Anjou ; & après
avoir été chanoine de faint Martin de T o u r s i l fu t
ïred.chr. ordonné évêque en 53 7. Suivant la réfolution du concile
de Soiffons, les évêques fe tranfporterent à Reims,,
& en ordonnèrent Hugues archevêque dans l ’églife de
S. Rem i.
Il envoïa à Rome des députez pour demander le
n*pbr conat. p am um g & ils s’adrefferent au pape Etienne V I I I . ca r
, Léon V I I . étoit mort en 939. aïant tenu le faint fiege
trois ans & demi. Comme Etienne étoit Allemand do
naiffance, les_ Romains le prirent en telle averfion y
qu’ils lui découpèrent le vifage , &c le défigurèrent de
fo r te , qu’il n’o fo it plus paroître en public. I l tin t
toutefois le faint fiege trois ans &c quatre mois. I l accorda
le pallium à Hugues pour l ’archevêché de Reims ;
ôefes députez v inrent en 9 4 1 . avec un évêque nomme
L i v r e c i n q u a n t e -c in q u i e ’m e . 35
Damafe , que le pape envoïa légat en France. Il por- ~
toit des lettres aux feigneurs & à tous les habitans de ■ 5>4 •
France & de Bourgogne, pour reconnoître le roi Louis,
& e n v o ïc r des députez à Rome , avec menace d’excommunication,
s’ils ne fatisfaifoient avant N o ë l , & s’ils
continuoient de lui faire la guerre. Sur quoi les évêques
de la province de Reims , aïant conféré avec le comte
H eb e r t, le prièrent d’interceder auprès du comte H u gues
, pour lui faire reconnoître le r o i , car c’êtoit fon
plus puiffant adverfaire.
La même année 942.. le, pape Etienne fit venir à . xxiv.
„ , - r f r ■ r - i 11 ’ J Fin de S. Odon.
Rom e pour la tromerrie rois iain tOd on abbe de G lu - ». 3*-
g n i , afin de procurer la paix entre H ugues roi d’Italie f“ '/
le patrice A lb e r ic : car la guerre continuoit toûjours
. entre-eux. Pendant que fa in tO d on fu tà R om e , Albe- V it a fe r Jo- lib.
rie lui donna le monaftere de S. Elie àSupenton près de
N e p i , pour y rétablir la reforme. Il y mit pour abbé un
de Tes difciples nommé T h eo d a r t, qui voïant ces anciens
moines fort attachez à manger de la chair , leur
fa ifo it apporter à grands frais du poiffon des lieux d’alentour.
Mais un torrent qui paffoit près du monaftere,
forma un étang qui les exempta de cette peine. C e qui
fut regardé comme un miracle, &c attribué aux prières
de S. Odon.
Etant à Rome il fut attaqué d’une fièvre violente &
continue, qui le reduifit à l’extrémité ; mais comme il
fouhaittoit ardemment de finir fes jours au tombeau de
faint Martin , où il avoit commencé de goûter la pieté
: il vit en fonge un perfonnage venerable, qui lui dit
que fa mort étoit proche , Sc que toutefois faint Martin
lui avoit obtenu un d é la i, pour retourner en fon
païs. En effet il fe porta mieux , & eut affez de force
E r j