
_ 3 7 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .^
A n . i o Ô 7 . Q u a n ta l’archevêque Tagmon , il étoit d’une vie
très-pure, plein de juftice & de chaiite , doux , mais
ind-p‘ 75' ferme & prudent ; fous l’habit de chanoine il menoit
la vie d’un moine. Aucun eveque de fon tems n etoit
plus familier avec fon clergé, il les aimoit & lesloüoit
devant le peuple. Ild ifoit tous les jours la mefle & le
pfeautier , s’il n’en étoit empêché par maladie, & ne
pouvant jeûner, il y fuppleoit par de grandes aumônes.
Ses veilles étoient grandes. Il etoit tres-firieux
avant la méfié, &c plus gai eniuite : il aimoit les nobles,
fans méprifer ceux qui ne l’étoient pas. Il acquit à fon
cglife trois villes, & une terre, & des ornemens épifco-
paux magnifiques,
x x in . Le roi Henri defiroit depuis long-tems, d ériger
c Bamberg éyê- un éyêché à Babemberg ou Bamberg en Franconie. Il
àup. îî. aimoit dés l’enfance cette ville qui étoit de fon patrimoine
5 ôc quand il fut r o i , il commença à y bâtir une
é g life , & y amaifer peu à peu tout ce qui étoit necef-
iaire pour le firvice divin. Comme Bamberg etoit du
diocefe de V ir ib o u rg , le roi pria l’évêque delà lui céder
avec fon terriroire, lui offrant d’autres terres en
échange. L ’évêque y con fin tit, a condition qu il de-
viendroit archevêque, & que le nouvel eveque deBam-
berg lui feroit fournis. Le roi donc célébrant la Pentecôte
à Mayence le vingt-cinquième de M a i, la fixiéme
To.9.c.a.t.[. anne,e {¿n regne , qui étoit l’an 1007. déclara fon
deifein touchant l’éredionde cet évêché. N ’efperant
point d’enfans, puifqu’il gardoit la continence avec
la reine, il vo u lo it faire Dieu mêmeheritier de fon
patrimoine 5 & contribuer a la deftruélion du paga-
nfm e chez les Sclaves, dont Bamberg fe trouvoit proche.
Pour lui faire un diocefe, il reçût de Henri évê-
L l VRE C lN Q U À N ’fE -H u iT IE ’ ME.' 37g
que de Viribourg un comté, & partie d’un autre terri- ————
to ire , lui donnant en échange cent cinquante manies A n. 1007.
ou familles. Ce traité fe fit du confentement des évêques
qui affifterent à l’aflfemblée de Mayence ; fia voir
l’archevêque V illig iiè , Bouchardde Vormes, & quatre
autres de íes fuffragans :Liudolfe deTreves & fis fiiffra-
gans;Thedoric deMets & le s évêques de T o u l & de
Verdun : Heribert archevêque de C o lo g n e , & N o t-
quer évêque de Liege fon iùffragant, & Erluin de Cambrai
: Tagmon archevêque de Magdebourg, & Hidolfc
évêque de Mantoüe.
Enfuite le roi Henri envo'ia à Rome deux de fes cha-
pellains, Alberic & L o ü is , chargez de fis lettres & de
celle de l’évêque de V ir ib o u rg , pour obtenir du pape
la confirmation de cette éreélion. Le pape Jean X VII I.
l’accorda dans un con c ile , & en écr ivit à>tous les évêques
de Gaule & de Germanie. Dans fis lettres il marque
, que la nouvelle eglife dédiée à S. Pierre, fera fous
la proteétion particulière de l’églife Romaine, & toutefois
foumife à l’archevêque de Mayence fon métropolitain.
La date eft du mois de Juin indiction cinquième
, qui eft la même année 1007.
Les chapellains du Roi étant revenus en Allemagne; _
il tint un grand concile à Francfort le premier de N o - 7841
vembre de la même année. L ’évêque de Viribourg y £'>*•/• t.
fut appelle ; mais fçachant qu’il n’avoit pas obtenu le
titre d’archevêque , il refuià d'y venir & d’accomplir
ià promefle. Les évêques étant aiTemblez, le roi f i
profterna devant eux jufques à terre ; mais il fut relevé
par Villig ifi archevêque de Mayence , dans le diocefe
duquel le concilefitenoit. Le roi expliqua fon intentiontouchant
le nouvel évêché, ajoûtant qu’il ayoit
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