
i io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ques ni autorité ni excmplefur ce point : & fi quelqu’un
m’en peut montrer , je la fuivrai inviolablement.
Je tiens que nous devons garder en tout la fidélité aux
rois nos maîtres, & que fi nous y manquons, nous nous
rendons coupables devant Dieu. Mais nous de vons les
fe r v ir , comme ont fait nos prédeceifeurs ; fans rien
ajouter de nouveau, fi c e j i ’eft pour quelque grande
utilité par l'autorité du pape & le confeil des plus fa-
8: ges évêques. Or l’écriture nous apprend, que chacun
doit porter la peine de fon pé ch é , & que le fils ne doit
pas fouffrir de l ’iniquité du pere. Comment donc ex-
poferons-nous des otages à périr pour notre faute ?
C e lu i qui les aura reçus dira : T o u t ce que je ferai à
cet homme eft fur le compte de celui qui me l ’a donne.
Il eft vrai ; mais vous n’en êtes pas déchargé pour
cela : Vous êtes tous deux coupables,’lui de l'avoir mal
d o n n e , vous de l'avoir mal reçu. Mais qu’a fait ce
pauvre o ta g e , pour être mis à mort ? S’il eft offert par
charité pour la liberté d'un autre, il eft digne de loüan-
ge ; s’il s’eft expofé au péril par l'inté rê t, ils font tous
trois coupables. Je crains d’ailleurs que nous ne pro-
mettions plus que nous ne pouvons tenir 5 & que par
foibieife , ou autrement, nous ne changions d’a v is ,
après a vo ir engagé des innocens. Si 011 peut demander
de telles sûretez, c’eft à ceux qui n’ont point la I
crainte de Dieu : un homme fage & chrétien ne fera
pas pour des otages, ce qu’il ne fera pas pour la crainte
de Dieu & le falut de fon ame. Je crois donc que tous
les chrétiens doivent l ’éviter; mais principalement des
eveques qui font obligez à s’expofer eux-mêmes pour
les autres. Enfin fi les aifurances que nos prédeceifeurs
^voient données aux princes ne font plus jugées fuifi-
L ï VRE C I N QU A N T E - C I N QÛ I e'm E. i i i
Tantes : on dira que les princes ou les évêques font devenus
plus mauvais. Il conclut de prier pour la confer-
vation des princes & la tranquillité publique.
Arton écrivit vers le même temps à V a ld on que le
roi Berenger avoit fait évêque de C ôm e , & qui fut des i ÎJ i c
premiers a le révolter contre lui. A tto n 1 exhorte a fe
reconcilier avec ce prince, par les paifages de l’écriture
qui ordonnent d’être fournis même aux mauvais
princes. Il y joint l’autorité de S. Grégoire & des conciles
d eT o led e . Il fait fouvenir Valdon de fon ferment
de fidélité ; & l ’exhorte à retenir fes vaffaux dans le dev
o ir , fous peine de fe rendre refponfable de leur perte
devant Dieu.
Nous avons quelques autres lettres d 'A tton de V er-
ceil fur divers fujets de difeipline. Il défend à fes dio- p^ “resd'
cefains de croire aux augures , aux lignes du ciel & aux ,x
p r édir ions de quelques impofteurs, qu’ils nommoient
prophètes. Il défend de fêter le vendredi : fuperftition,
qui pouvoir venir du commerce avec les Mufulmans. e?0 . 4:
Il foutient que le filleul ne peut époufer la fille de fon
parrain ; & applique à cette adoption fpirituelle , ce
que les loix difent de l ’adoption c iv ile . Sur quoi il cite
| les inftitutes, le code & les novelles. Ambroifé prêtre
de Milan l’aïant confulté fur les noms de prêtref-
I fes & de diaconefTes, qui fe trouvent dans quelques canons
: il répond que dans les premiers temps le m in if- 8
1 tere des femmes étoit neceffaire pour inftruire plus fa-
j milierement les autres femmes & les défabufer des erreurs
du paganifme & de la philofophie. Q u ’elles fer-
voient auffi à leur adminiftrer le baptême avec la bien-
féance convenable. Ge qui n’eft plus neceiTaîre depuis
que l’on ne baptifeque des enfans. I l ajoute , que l’on