
4 î>4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . -
\ n io T i" . d é f e n d u f o u s p e in e d ’a n a t h êm e , d e p lu s .a g ite r c e tte
’ q u e f t i o n d a n s i o n d io o e fe .
8, O n ordonna encore au concile de Bourges, que les
enfans illégitimes , principalement des pretres 8c des
autresclercs, ne lèroient point admis dans le cierge, &
que ceux qui étoient déjà, ne feroient point promus
aux ordres iuperieurs. Q u e les ièrfs ou les affranchis ,
L ’ ’ n’entreroient point dans le clergé , qu’ils n’euiTent reçu
de leurs feigneurs une entiere liberté. Défenfe de
faire des voitures le dimanche, foie par charroi, foit
par bêtes de femme, fi non en grande neceffité. L>é-
fenièaux feculiers de prendre droit de fief fur les prêtres
, pour les biens ecclefiaftiques, que l’on appelloit
fiefs preibitereaux. O n traita aulii dans ce concile, de
la paix que l’on voulo it établir, pour arrêter le cours
des guerres particulières.
Le jeudi dix-huitiéme du même mois de Novembre
i o 3 1 . 011 tint un concile à Limoges, où l’archevêque
Aimonpréfida, & neuf évêques y ailifterent : fçavoir,
les cinq quiavoient été au concile de Bourges j & de
plus Jourdain de Limoges Ifembert de Poitiers ,^Ar^
nauddePerigueux, Rohon d’Angoulçme. Levêque
Jourdain fit l’ouverture de la première feffion , en iè
plaignant des violences que les feigneurs de fon dioce-r
fc commettoient contre Pégliiè & contre les pauvres,
fins vouloir écouter les propofitions de paix. Tous les
évêques dirent, que ceux qui troubloient ainfi l’égli-
iè, étoient dignes d’anathême. Alors Odolric abbé de
faint Martial de Limoge s, qui étoit affis auprès de l’é-
vêque, & revêtu des ornemens iàeerdoteaux, le leva au
milieu des évêques, & quand on eut fait filence, il dit :
Je vous prie, venerable évêque, qu’avant que l’on traj-
XXIV.
£onc* de Limoges.
S. Martial.
toP ÿ. fp 8
L l V R t C IN Q U A N T E - N E U V I e ’m e .
te d’aucune affaire, on termine la queftion de l’apofto-
lat de S. Martiat, pour laquelle principalement nous
avons procuré vous & moi la convocation de ce concile.
Jourdain évêque de Limoges dit : Comme cette
vérité a été autorilëe, premièrement par le pape , en-
fuite par le concile de Bourges, tenu le premier jour
de ce mois de Novembre, o ù je n’étois pas prelent :
je veux auffi que la queftion foit ici maintenant décidée
en ma prelence, pour finir la difpute par ce troi-
fiéme jugement.
Engelric chanoine du P u y , eftimé fort doéfe, le leva
, & dit r Une infinité d’ignorans diiènt, qu’il n’eft
point apôtre , parce qu’il n’eft point du nombte des
douze 3 mais S. Jerôme dit, que tous ceux qui avoient
v û le Seigneur en fa chair, & qui prêchèrent enfuite
fon évangile furent nommés apôtres 3 & ceux que les
apôtres avoient ordonnés, commeEpaphrodite,Silas
& Judas. O n apporta dans le concile le commentaire'
de S. Jerôme, fur l’épître aux Galates, & on vérifia
k pailâge^
Azenaïre abbé de Maffiac & de Fleury, qui étoit
venu avec l’archevêque de Bourges, dit qu’à la cour 8c
dans tous les monafteresde France, il avoir toûjours
v û nommer làint Martial entre les apôtres : mais que
k roi Robert lui aïant donné cette abbaïe en Berri, il
y avoir trouvé un autre ufàge, & l’avoit corrigé. Car,
ajoûta-t-il, allant à Jerufàlem, & me trouvant à C .P .
k làmedi de la Pentecôte, j’entendis que les Grecs
dans leurs litanies nommqient S. Martial entre les apôtres.
Odolric abbé de S, Martialde Limoges, dit encore;:
Autrefois lorique j’étudiois à S. Benoît en France, fous
k lavant Abbon 3 je trouvai que 1a- coûtume y étoit