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qui viendra exercer près du roi une ambaflade fpirf-
tuelle, 5c profitedefes inftruétions. Cetambafladeur
sup.üT,. iti,»' célefte fu t S. Adalbert de Prague , qui v in té n Hon-
4i< g r iep e u d etemsaprès ; 8c p a r fo n c o n fè illed ü cG e if*
affembla par-tout fes fujecs : le faint évêque les prêcha
, Un grand nombre furent b a p d fe z , on bâtit des
églifes en plufieurs lieux.
La ducheiTe eut auffi une vifion. Car étant d even ue
g roffe & prête d’accoucher, elle v it S. Eftienne le premier
martyr, qui lui dit qu’elle auroit un fils qui feroiE
le p remier roi de fa nation ,8c lui ordonna de le nom-;
mer comme lui. L ’enfant étant né,S. Adalbert le bapti-
fa 8c le nomma Eftienne. Il naquit à Strigonie, y apprit
la grammaire, & fut élevé avec foin. Q a an d il fut hors
de l’enfance ; le duc fon pere affembla les grands Scies
autres ordres de fon roïaume : Se de-leur confenteinent
le déclara fon fucce ïïeur, 8c lui fit prêter ferment. Le
duc Ge ifad é ja avancéen.âge*mourut enfuite l'an 997.
v n i* Le jeune duc Eftienne foneeant auxmoïensd ’ache-
S. Eftienne R . . • k O , , ,, .
¿cHongrie. ver la con v e r fio n de fon peuple, commença par é ta b
lir la paix avec tous fes voifins; mais fes fu jets païens
•avec lesfeigneurs à leur tête fe re v o lte ren t, püloient
fes villes & fes terres , tuoient fes officiers Si lui infub
fo ien t a lui-même. Le duc aflemblà des troupes, 8c
portant â fes enfeignes S. Martin 8c S. Georges, il marcha
contre les rebelle s,quiaffiegeoient Vefprim. Les
"âïant vaincus,- il confacra à Dieü leurs te r re s , 8c en
-fonda u n ítíónaftere en l’honrfeur dé S; Martin d e
Tou rs , quèda Pannonie où- il naquit , á toujours h o noré.
Le duc fonda ce monaftere en un lieu nommé
le mont- fa'cré,où l’on tenoit que S. Martin étant dans
Te pâïs alloit faire fes-prieres.2 3;;-
L i v r e c i n q j j a n t e -h u i t i .e ’m e : 355
Après cette v ic to ire , le duc Eftienne ne fongeoit
qu’à la propagation de l ’évangile ; 8c pour attirer le
fccours de D ieu , il faifoit de grandes aumônes, Sc
prioit fouvent avec larmes, profterné fur le pavé de
î’églife. il envoïoit de tous cotez pour appeller des
ouvriers évangéliques : ce qui lui attira des prêtres 8c
des clercs z e le z , des abbez 8c des moines , qui renon-
<erent,volontiers à leur païs pour une fi bonne oeuvre.
Le plus célébré fut A ftric , autrement nommé Ana-
ftafe. C ’étoit un des fix moines que S. Adalbert de
Prague amena du monaftere de S. Boniface de R o m
e , quand il revint la derniere fois en Bohême ; 8c
il le fit abbé du monaftere deBreunove que fonda le
duc Boleflas le pieux. Mais la révolté des Bohémiens
aïant obligé S. Adalbert à quitter le païs, Aftric paf-
fa en Hongrie avec fes moines ; 8c le duc Eftienne les
aïant trè s-bien r e ç u s , leur bâtit un monaftere en
l ’honneur de S. B e n o ît , 8c prenoit plaifir à s’entretenir
fouvent avec eux. Ils lui furent d’un grand fecours
p ou rlacon ve r fion de fes fujets; 8c il fie fi bien , tant
par perfuafion que par crainte , qu’il bannit entièrement
l’idolâtrie de fes états. Il v in t auffi de Pologne
deux faints perfonnages, l ’un nommé Zoèrard ou
Su ira rd , 8c furnommé A n d ré , l’autre nommé Beno
ît , qui embraiferent la v ie éremitique. Benoît
aïant été tué par des voleurs, fut tenu pour martyr:
And ré fit plufieurs miracles.
Cependant le duc Eftienne voïant bien que cette
églife naiflante ne pouvoir fubfifter fans pafteurs , di-
v ifa tout le païs en dix é v ê ch e z , dont il voulut que
Strigonie fût la métropole? 8c il y mit pour a rche vê que
Sebaftien, moine de grande vertu du monaftere
Y y V
S u p . l i v LTI I»
n. 4-
Elog.Anafl- fuc»
Ben. p. 71«
Elog. f i e .
ail. B ,p .7 f,.
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