
4<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
v in fu r lequel il avoit fait le figûe de la croix. Aprèsla
more du duc Athelme & du roi A lfred e , il fut en grande
eftime auprès du roi Edoüard fon fils & du roi Edel-
ltan fils d’Edoüard , qui le fit évêque de Schireburne ,
malgré fa réfiftance, par le choix du clergé & du peuple
; Si V u lfe lm e alors archevêque de C a n to rb e r i, le
.coniacra avec joie, Edelftan crut devoir à fes prières
une grande victoire qu’il remporta fur les païens l’an
938. quatorzième de fon regne. Ceprince mourut trois
ans après en 941, Son frere Edmond lui fucceda,&: l’é-
vêque Odon ne lui fut pas moins cher. V u lfe lm e archevêque
de Cantorberi étant mort peu de temps après ;Ie
roi preffa Odon de prendre fa place ; mais il s’en défen»
dit par l ’autorité des canons, qui condamnent les tranf-
lations. Le r©i lui reprefenta, que S. Pierre avoit été
transféré d’Antioche à Rome,. & plufieurs autres rap-
portezdans l’hiftoire,fans toutefois les nommer:enfin
qu’en Angleterre même S. Mellit avoit pafié de Londres
à Cantorberi &c S. Juft de Rochefter, Odon fe rendit 4
ces exemples, mais il oppofaune autre difficulté. Tous
ceux , d i t - i l , qui ont rempli le fiege de Cantorberi depuis
la converfion des A n g lo is , ont été moines : je ne
veux pas violer une fi fainte & fi ancienne coutume ,
auifi-bien defirai-je depuis long-temps d’embraffer la
profeffion monaftique. Le roi loüa fon humilité & fa
piete ; & l’on envoïa en diligence au monaftere de
Flcury fur Loire, qui étoit alors en très-grande réputation
pour la régularité de l ’obfervance ; au lieu qu’elle
étoit fort tombée en Angleterre. L ’abbé de Fleuri vint
lui-même apporter à Odon l’habit monaftique;& après
l ’avoir reçu , il prit pofleffion du fiege de Cantorbçrj,
vers l’an 942,
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u ï e ’m e . 4 7
Quelque temps après il fit des conftitutions pour la ie-w,h'Ac-.p. <3*
confolation du roi Edmond &i l’inftruétionde fon peuple
, comprifes en dix articles. Il y recommande l ’immunité
des églifes, défendant de les charger d’aucun
tribut : il marque les devoirs du roi & des feigneurs,
particulièrement l ’obéiffance aux évêques. Les devoirs IL
des é v êq u e s , fur tout la vifite du diocefe tous les ans : e.z.-
les devoirs des prêtres, des clercs Si des moines, recom- r-s-
mandans à ceux ci la Habilité & le travail des mains. *
Le refte regarde tout le peuple. On trouve auffi une c'6i
lettre fynodale à fes fuffragans, qui femble être du
même temps.
Le roi Edmond de fon côté fit des loix , dont plu-
fieurs regardent la religion. Il y recommande lacon ti- c. u
nence aux clercs , fous peine de perdre leurs biens temporels
&: la fépulture après leur mort. Il charge lésévê- c.f.
ques des réparations des églifes &c promet sûreté à ceux ?•««£••
qui s’y réfugient. C ’eft que les meurtres & les violences
n’éteient pas moins freqüens en Angleterre qu’en
France : comme il paroît par ces mêmes Loix.
C e roi connoiffant le mérité de l’abbé Dunftan, le xxix.
fit venir auprès de lui pour l’aider de fes confeils ; H Ë É É s i r
. * - S f i 1 r , » o e fa in t D a n f t a n .-
mais quelque temps après fur de faux rapports, il le ehaf- v,t« *. Ig,
fade fa cour. Au bout de trois jours étant à la chaffe, H ? *
il penfa tomber dans un précipice ; & croïant que c’é-
toit une punition de fa fau te , il promit à Dieu de rap-
peller Dunftan , & fut auffi-tôt délivré de ce péril. If
l ’envoïa quérir, lui promit une amitié perpétuelle ; &
lui donna la terre de Glefton ou Glaftembury au pais
d’Oüeifex, aujourd’hui dans le comté de Sommerfet.-
C ’étoitun très-ancien monaftere, près duquel Dunftan lÉgL^.
étoit né la première année du regne d’Edelftan, qui vf;a\ f. e69t.