
171 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“Lmjfthfroi Nous avons plufieurs loix du roi Edgar touchant
Edgar. j es mat jeres eccjefiaftiques , qui femblent être celle-s
p.1*,so.'* cmc' en cette occafion. Elles contiennent entreautres
des canons ou réglés de conduite pour les paf-
teurs, au nombre de foixante - fept : où je remarque
». m ce qui fuit. Il eft ordonné de baptifer les enfans dans
»•1«. les trente-fept nuits après leur naiffance : d’abolir avec
grand foin les reftes d’id o lâ tr ie , comme' la nécromancie
, les divinations , les enchantemens, les honneurs
»■57. divins rendus à des hommes : défendu à tout prêtre
de dire plufieurs meifes par jou r , finon trois tout au
*-n- plus : défenfe â tous chrétiens de manger du fang:
»•?«. ordonné aux prêtres de chanter des pfeaumesen diftri-
t-ts7. buant aux pauvres les aumônes du peuple. Suivent les
réglés touchant la confeifion , tant pour les confe f-
feu r s , que pour les penitens, un formulaire de con-
». s.10. feiïion. generale & des canons penitentiaux. Pour
l’homicide volontaire & pour l’adultere , on ordonne
fept années de jeû n e , trois ans au pain & à l’eaü i
les quatre autres à la difcretion du confe ifeu r , puis
on ajoute : Après ces fept ans il doit encore pleurer
fon péché autant qu’il lui fera p.oifible , puifqu’il eft
inconnu aux hommes de quelle valeur fa penitence a
été devant Dieu. Pour la volonté de tuer , fans exécution
, trois années de penitence , dont une au pain
f, 694;».10. h. & à l ’eau. On appelle profonde penitence celle d’un
la ïq u e , qui quitte les armes, va en pelerinage au loin
marchantnudspiedsjfans coucher deux fois en un même
lieu,fans couper fes cheveux ni fes ongles, fans entrer
dans un bain chaud ni dans un lit mollet : fans goûter
de chair, ni d’aucune boiflon qui puifife enyvrer ;
allant à tous les lieux de devo|:ion,fans entrer dans les
L i v r e , c i n q u a n t e - s i x i e ’m e . 173
églifes: le tout accompagné de .prières ferventes Si de
contrition.
O n marque aufli comment un malade pouvoir ra- B. ,7>
chetcr le jeûne qui lui étoit prefcrit. U n jour de jeûne
eft eftimé un denier : c'étoit apparemment de quoi
nourrir un pauvre , félon la monnoïe du temps. O n
peut aufli racheter un jour de jeûne par deux cens vingt
pfeaumes ou foixante génuflexions & foixante paters.
Une melfe vaut douze jours de jeûne. Ainfi l'on commençait
à commuçr &c à racheter la penitence. Un
homme puiifant pouvoir fe faire aider en fa penitence,
faifant jeûner pour lui autant d’hommes qu’il en falloit
pour accomplir en trois jours les jeûnes de fept ans ;
mais on lui prefcrit d’ailleurs plufieurs oeuvres pénibles
Si de grandes aumônes.
En 969 l ’archevêque Dunftan convoqua par l’auto- xxx.
• / 1 » 1 t ’ 1 . . C o n c ile d ’A rite du pape un concile générai de tout Je roiaume, terre.
Le roi Edgar y aflifta , & fit ce diieours aux évêques .m-hoW.
touchant le dereglement du clergé. Je ne parle point Po%.c<,»c.p.
de la toniure qu’ils ne portent point aifez grande, mais
leurs habits diifolu s, leur gefte indecent, leurs paroles
fales montrent que le dedans n’eft pas réglé. Quelle
eft leur négligence pour les divins offices. A peine
daignent-ils aihfter aux vigiles, & ils femblent venir
à la meife pour badiner §c pour rire plûtôt que pour
chanter. Je dirai ce qui fait pleurer les bons Si rire les
méchans. Ils s’abandonnent aux débauches de la table
& du lit,enforte que l’on regarde les maifons des clercs
comme des lieux infâmes & des rendés-vous de farceurs.
C ’eft-là que l ’on joue aux jeux de hafard, que l’on dan-
fe , que l’on chante , Si que l’on veille jufqu’à minuit
avec un bruit fcandaleu^.