
Haider. Chrott•
C a mer ac• lib.
z ì i . c . f z . Se-
¡ fb . Chronogr.
a n . 1 0 3 1 .
X X IX .
Remontrance
¿ e Gerard de
Cambiai.
5 10 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
moines & les re lig ieu fe s , doivent être en furetc avec
ceux qui les accompagnoient par pa'is. On ordonna de
p lu s ,q u e toutes les femaines on s’abftiendroit de v in
le vendredi & de chair le fam ed i, finon en casdegrie-
v e maladie ou de fêtefolemnelle , q u ife rencontrât ces
jours là. C e lu i qui en étoit difpenié pour fa maladie ,
devoir nourrir trois pauvres ; enfin on ordonna que
l ’on s’aifembleroit tous les cinq ans, pour renouveller
la promefle de cette paix.
Baudri évêque de N o yon , qui mourut au commencement
du fiecie fuivant, ajoûte : qu’un évêque de France
d ifo ita yo ir reçu des lettres du c ie l, qui avertiflbienc
de renouveller la paix fur la terre. Il le manda aux autres,
& leur donna ces préceptes pour les impoier aux
peuples. Que perfonne ne portât les armes , foit pour
repeter ce qui lui avoit été pris, foit pour van ger le
fang de fon parent : mais qu'il fût obligé de pardonner
aux meurtriers. Q ue l’on jeûnât tous les vendredis au
pain & à l’e au , & que l’on s'ab ftîntd e ch a irle famedi;
difant que ce jeûne fuffiroit pour la remiffion de tous
le s p e e n e z , fans y ajoûter aucune autre penitence.
T o u t cela devoir être promis par ferment ; & qui refu-
feroit de le faire feroit excommunié , enibrte que perfonne
ne le vifite ro it à la m o r t, ni ne le mettroit en
fepulture. Ils o rd on n è ren t, ajoûte l’auteur , plufieurs
autres chofes infupportables, qui Font même peine à
raconter.
Plufieurs les embraffoient volontiers , par Pambur de
la nouveauté ; mais Gérard évêque de C am b ra i, qui
fcul du roïaume de Lorraine dépendoit de la F ran ce ,
comme fuffragant de R e im s , ne put jamais être per-
fuadé de recevoir ces reglemens. Il d ifo it , que le genre
L i v r e C i n q u a n t ë - n e u v i e ’m i . p i
humain a été dès le commencement d iv ifé en trois ;
ceux qui p r ien t, ceux qui com b a tten t, ceux qui cu ltiv
en t la te r re ;d on t chacun a befoin des deux autres ;
& les deux du troifiéme. O n doit donc , a jo û to it - il,
porter les armes, & faire rendre ce qui a été pris par
force : on ne doit pas irriter celui qui pourfuit la v e n geance
d’un m eu rtre ,le contraignant à l'abandonner,
lans recevoir la fatisfaéfion convenable : mais le re con -
cilier a vec le m eurtrier, fuivant l’évangile. Il ne faut pas
impoier à tout le mon de , le jeûne du vendredi ou du
famedi , parce que tous n’ont pas la même force , n i
prétendre que ce feul jeûne iuffile à tous, parce que tous
ne doivent pas faire la même penitence. Il n’eil pas à
propos de promettre par ferment toutes ces pratiques
& s’expofer au péril d’un parjure. Enfin il eft detefta-
ble d' excommunier ceux qu ire fufen t de s’y foûme ttre ,
& de refufer. la v ifite aux malades, & la fepulture aux
morts. Il faut nous contenter des décrets autentiques
des p e re s , & d espenitencesqu’ilsont réglées , pour les
avoir meprifez. T e lle sé to ien t les remontrances de l’é-
vêque de Cambrai.
Quelque.tems auparavant , deux évêques de la même
province, Beroldde Soiffons & Guerin d eB eauvais ,
vo ïant que par la foiibleiTe du roi R o b e r t , le roïaume fie
ruinoic , les coûtumes du païs étoient mépriiees & la
juftice abandonnée : crurent rendre fe rv ic e à l’ é ta t ,e n
etabliifant cette paix , fuivant la refolut'on des évêques
de Bourgogne. Ils voulurent y faire conlentir Gérard de
C imbrai : mais examinant 1-achofeplus à fo n d , il le réfuta.
Il difoit q n e c é ro k troubler l ’églife , en entreprenant
furl autorice roïale. C a r , a jo û to it - il, c ’cft.vuxrois
qu il appartient de r ep r im e rk s ieditions par la fo r c e , de