
3 4 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n . i o o o .
I
Dernier voïage
d'Octon III» en
Italie.
Vita Rom. n. yz.
SupdÎV. LYII
1 1
C i r . Hildesh•
Tragm. f&c. y.
aft.Ben.p, 875.
LIVRE CIN QV ANTE-HVITIE’ME.
L’Empereur O tton III. pafla les Alpes l’an 1000.
& fit quelque iejour à Pavie. Alors par le confeil
de laint Romuald, il fonda près de Rayenne un rao-
naftere en l’honneur de iàint Adalbert ; & comme iàint
Romuald le prefloit d’embraiTer la yie monaftique ,
fuivant la promelïè qu’il lui en avoir faite à l’autre
voïage, l’empereur lui alTura qu’il le ièroit,'après qu’il
auroit fournis Rome révoltée contre lui, & qu’il feroit
revenu viétorieuxàRavenne. MaisiàintRomuald lui
dit : Si vous allez à Rome, vous ne verrez plus Ra-
venne. Il lui déclara nettement, que ià mort étoit proche
, 8c ne pouvant le détourner de fon entreprife ,
il fe retira.
L’empereur O tton étant arrivé à Rome y célébra la
fête de N o e l,& fit bâtir dans Pille du Tibre une égliiè en
l’honneur de iàint Adalbert de Prague, dont il avoitap-
porté les mains ornées d’or & de pierreries voulant
enrichir cette égliiè de plufieuts autres reliques, il en
fit chercher par tout. O n lui d it , qu’il y avoit plufieurs
corps de martyrs dans l’églife des faints Abundius &
Abundantius, prés du mont Soraéte : il y envoya des
évêques, des clercs & des moines, & les fit apporter
avec grande folemnité à l’egliiè de fàint Adalbert.
O n dit qu’il y voulut auiïi mettre le corps de l’apôtre
S. Barthelemi : & que l’aïant demandé aux citoïens de
Benevent, comme ils n’ofoient le lui refuièr ouvertement,
ils le trompèrent ; & lui donnèrent à la place le
corps de S. Paulin de Noie. Q uo iq u ’il en foit on croit à
L i v r e . c i n q u a n t e -h u i t i e ’m e . 543
Rome avoir l’un & l’autre dans cette même églife, qui — — —
depuis long-tems a pris le nom de/aint Barthelemi, An . iooo.
auiïi bien que l’ifleoù elleeft bâtie.
O tton fit auffi raporter de Hambourg à Rome les os
. _ ft - t r p • r / i* n • s-* ». I>km.lib.iY,p,
du pape Benoit V . luivant la prédiction. C ar on dit que 47.
pendant fon exil il avoit dit : Je dois mourir en ce pais :
enluite il fera defolé par les armes des payens,& deviendra
l’habitation des bêtes fauvages. Il n’aura point de
paix folide avant ma tranflation ; mais quand je ferai
retourné chez moi, j’eipere que par l’interceffion des
faints apôtres, les païens demeureront en repos. L ’éve-
nement fut conforme à cette prédiébion: car lés Sclaves
ravagèrent long-tems les églifes de Saxe. Celui qui
prit foin de la tranflation de Benoît, par ordre de l’empereur
, fut Racon de Brème, un des chapelains de ce
prince, qu’il voulut faire évêque, & lui donna le bâton
pailoral j^comme il étoit au lit grièvement malade :
mais il mourut avant que d’être iacré.
Comme Pempereur O tton III. étoit à R om e , Ber- Sa;ntB^ oiiarJ
noüard evêque d’Hildesheim y arriva le quatrième wMjjijjw à
de Janvier l’an mil un. L ’empereur ravi de la ve- vZZ'r»
nuë de ce prélat, qui a voit été fon précepteur, alla au
devant de lui juiques à faint Pierre,à deux milles de ' *
fon palais. L ’aïant embraiïe tendrement il l’entretint
long-tems, & pendant les fxx femaines qu’il demeura
auprès de lui, il le fit défrayer libéralement. Le fujet
du voïage del’évêque étoit un diiferend avec l’arche- ' 3‘ u ' &c'
vêque de Mayence fon métropolitain, pour un monaf-
tere de filles, nommé Gandenfem:où l’évêque d’H ildesheim
avoit toujours été reconnu pour diocefain ,
juiques à ce que Sophie fille de l’empereur O tto n II.
étant prête à s’y confacrer à Dieu, dédaigna de pren