
i? o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ans de mariage , 8c fut cruellement perfecutée par
Berenger nouveau roi d’Italie 8c Guille fa femme. O n
lui coupa les ch ev eu x , elle fut fouvent batruëà coups
de pied & de p o in g , & enfermée dans une obfçure pri-
f o n , avec une feule fervantç, S’en étant fauvée de
nuit comme par miracle , elle fut conduite au roi O t -
ton I. qui étant v e u f de fon côté l’ép ou fa , & elle ne lui
fervit pas peu à conquérir le roïaume d’Italie. Depuis
elle remercioit Dieu fouvent de lui avoir envoie ces
periecutions, pour la préferyçr des tentations, que
fon état de veuve eût pû lui attirer dans une fi grande
jeuneffe.
Après la mort d’O tton le grand, elle gouverna avec
beaucoup de fageffe & de bonheur pendant le bas âge
de fon fils Otton II.Mais lorfqu’il fut devenu grand,des
gens mal intentionnez lui donnèrent de la jaloufie de
l ’imperatrice fa mere, qu’ils lui reprefenterënt comme
uneprinceffe amb itieufe,qui fe vouloir attribuer toute
l’autorité, & n e fçavoitpas.enufer. E lle çru tde vo ir céder
à l’envie , 8ç fe retira en Bourgogne chez le roi
Conrad fon frere , qui faifoit farefidenee à Vienne,
T ou s les gens de bien étoient affligez de fa difgrace; 8c
enfin le roi Otton fon fils fe repentit de l’avoir ainfi
tra ité e , 8c envoïa au roi Conrad fon oncle & â l'abbé
M a y e u l, les prier de le reconcilier avec fa mere , 8c de
l’amener à Pavie pour cet effet. Elle y vint par leur con-
f e i l , le faint abbé l ’accompagna , 8c reprefenta au roi
Otton le devoir d’honorer fes parens, par l’exemple
de Jefus-Chrift même. Le jeune prince en fut fi touch
é , qu’il fe jetta aux pieds de fa mere ; elle fe proffer-
na de fon cô té , ils répandirent beaucoup de larmes, &
demeurèrent toujours unfi.
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e .
La fécondé année du regne d’O tton II. c’eft-à-dite X,I<-
Pan «,74. faint V o lfa n g une des lumières de ce ficcle ,
fut ordonne, eveque de Ratilbonne. Il nâquit en Sua- bon“ ’
be de parens médiocres, & fut nommé au baptême
V o l fa n g , qu il traduifoit en latin Lupambulus, c’efr-à-
dire Pas de Loup. Après avoir commencé fes études
au mona itéré de Rtchenou , il paffa à V irfbourg avec
Henri frere de Poppon , qui en étoit évêque, & qui
avoir fait venir d’Italie un très-habile maître nommé
Eltienne. Peu dé temps après, c’eft-à-dire l ’an p^6. le
roi O tton I. donna l ’archevêché de Treves à Henri
qui éroit fon p arent, & le nouveau prélat emmerta
avec lui fon ami V o lfan g . Il voulut le combler de
biens & d’honneurs, & lui donner après lui la plus
grande autorité dans le diocefe : Mais V o lfa n g ne voulut
point d’autre emploi que d’inftruire la jeuneffe î
encore le fa ifo it - il gratuitement I refufant même ce
q u o n lüi o ff r o it , & nourriffant à fes dépens les écoliers
pauvres. Il n’avoir pas moins foin des moeurs de
les difciples, que de leur in ftru a ion ; & lui - même
s’abftenoit de la chair, jeû no it, ve illoit 8c priori: beauco
u p , & ne portoic point d’habits précieux. Il iefûfa
des abbaies, dont 1 archevêque Henri voulut lui donner
la con d u ite , & accepta feulement d e tfe dôyeh
de ^quelques chanoines,qu’il réduifir à la vie commune
8c a l’étude.
L ’archevêque Henri étant mort en 5,64. Volfano“
avoit réfolu de fe retirer en fon p a ïs , pour quitter le
monde entièrement , comme il defiroit depuis longtemps.
Mais Brunoh frere de l’empereur & archevêque
de Cologne le fit venir auprès de lui , & lui offrit toutes
fortes d’avantages. V o lfa n g les refufa conftammcntî