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L V 11.
Fulbert évêque
de Chartres.
Carm. p. 179.
Ip.p. z , fol. I I .
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Ep> i o . 4 6 . 1 1 5 .
V.Mabill, Jac»6»
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if. 75.
43<i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de Bourges refufa cinq ans durant de le recevoir :criant
tous d’une v o ix , que le fils d’une proftitüée ne devoit
pas gouverner l’égliie. Enfin par l’entremifie de làint
O dilon abbé d eC lu g n y , la volonté du roi prévalut,
Gauflin fut reçû dans le fiege de Bourges, 8c le remplit
jufques à là mort, qui arriva l’an 1030.
Fulbert évêque de Chartres, n’étoit recommanda-
ble, comme il l’avouë lui-même, ni par fa naiflance,-
ni par fes biens. Il femble marquer qu’il étoit Romain r-
il eut de bons maîtres dès l’enfance, 8c il en profita
fi bien qu’il devint un des plus fameux docteurs de ion
fiecle. 11 enlèigna long-tems à Chartres,1* . o ' o & fut chancelier
de cette églife. O n vo it par quelques-unes de fes;
lettres, qu’il iàvoit la medecine, & donnoit des medi-
camensc mais il n’en compoibit plus depuis qu’il fu t
évêque. Comme il étoit eitimé des rois, des évêques 8c
des peuples, fon mérite le fit élire évêque de Chartres,-
après la mort deRodolfe, quoiqu’il fut encore jeune,
c’étoit l’ari 1007. Foulques étoit encore évêque d’O r leans,
& Fulbert lui écrivit, pour le confoler delafioi-
bleflfe du roi Robert, qui iè laifloitfurprendre par des-
méchans, & ne foûtenoit pas la j uftice avec la vigueur
necelïàire. Il l’exhorte à le faire rendre par l’abbé de:
Fleury la foûmiffion qui lui étoit dûë,ièlon les canons;:
& y exhorte auiïi l’abbé, qui-étoit Gauflin , depuis-
archevêque de Bourges.
Après la mort de Foulques, Thierry a'iant été élû
évêque d’Orleans,Fulbert refulà d’affifter à fon ordination
au jour marqué: parce que Thierry étoit acculé
d’homicide, & que le pape en étant averti avoit défendu
de l’ordonner.De plus on feplaignoit,que fon élec-,
tion avoit été extorquée par l’autorité du prince >con-
LlVRE ClNQUA£[TE-H U I T Ie’m E 437
tre la liberté du clergé 8c du peuple.Toutefois Fulbert
aïant reconnu fon innocence,concourut à fon ordi- v .M « u u .fu .i .
nation, & cultiva depuis fon amitié. Auffi Thierry p' ' n ‘
d’Orleans eft-il compté entre les làints, & honoré le
vingt-feptiéme de Janvier. Il étoit fils du feianeur de M t01 8
Château Thierry fur Marne , & petit fils de celui qui *
bâtit cette forterelfe , dont elle a gardé le nom.
Fulbert témoigne lui-même la crainte qu’il avoit de
n’avoir pas été bien appellé à l’épilcopat, par des vers,
dont les fentimens font plus eftimables que le ftyle.
Mon créateur, dit-il, ma vie, mon unique confiance, carm.p. r „ .
donnez-moi votre confeil,& la force de le fuivre,dans
l’incertitude où je luis. Je crains qu’étant entré tefne-
rairement dans l’épifcopat, je ne fois plus nuifible
qu’utile au troupeau : c’eft pourquoi je crois devoir
ceder à ceux qui en font plus dignes. Mais quand je
penfe, que fans appuis de richelfes ou de naillânce, je
fuis monté fur cette chaire, comme lepauvre élevéde
fon futhier; je crois que c’eft l’efFet ordinaire de v o ue
providence, & je n’ofé changer de place làns votre cxri-7-
ordre, quoique j-’en fois follicitépar le reproche de ma
conlcience. Vous lavez, Seigneur, ce qui vous eft le
plus agréable, & le plus utile pour moi: inlpirez-le
moi, je vous fupplie, & m’aidez à Fexecuter.
Il futraiïùré dans lès craintes par iàint Odilon de
G lu gn y , avec lequel il étoit lié d’une étroite amitié,
& qu il eftimoit julqu au point de le nommer l’archange
des moines: Odilon luiconfeilla de demeurer sf. te.
évêque: après quoi Fulb.ert prétendoit qu’il étoit obli- ne. ¿s.’
ge à lui donner fon conièil Sc fon lècours en toutes
lès peines.
Le roi Robert lui aïant fait demander fon conlen-
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