
A n ,
x l v .
^ u i b o u r g d é f e n d
u p a r S .U d a l r i c .
Regin. Contin.
H erman, & c .
V i t a S. ‘V d f t lr .
f . i o.f& c . j , act.
Ben. p. $ ) 6. c . i l .
86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ iieurs autres desenvirons. Outre qu’en ces quartiers-là
il y avoit des évêques, qui s’appuïant trop fur la puif-
fance temporelle , feandalifoient le peuple par leurs di-
vifions. Il fembloit donc que Ratifier feroit inviolabîe-
ment attaché au prince par un tel b ien fa it, & que d’ailleurs
fa vie irréprochable fermeroit la bouche à la mé-
difance. Mais Rathier n’avoit pas le talent de fe faire
aimer. Son peuple le prit en averfion, & ne ceifa dt le
perfécuter. Enfin comme il celebroit magnifiquement
la fête de Noël dans l’abbaïe de L o b e s ; il s’éleva à
Liege contrelui une confpiration fi violente , que Bru-
n o n , bien qu’il eut toute l’autorité temporelle dans le
p a ïs , fut obligé de ceder à la neceifité des affaires &
d oter Rathier de Liege , pour y mettre Baudri, iifu de
la nobleife du païs. C ’étoit l’an
Dès l ’année 9/3. L iu to lfe fils du premier lit du roi
Otton s’étoit révolté-contre lu i , & avoit excité une
guerre civile en Allemagne. Le plus grand effort fut en
Bavière : Aufbourg fut pris & pillé , mais S. Udalriç
qui en étoit évêque,quoique beaucoup plusfoible que
les rebelles, fut toujours fidele au roi O tton ; & comme
l’armée de ce prince & celle de fon fils étoient en
prefence & prêtes d’en venir aux mains : ce prélat prenant
avec lui H arbert évêque de Coire, négocia la paix
entr’eux fi heureufement, qu’il les mit d’accord l’an
95 4 - ,
L ’année fuivante les Hongrois inondèrent l’Allemagne
avec une armée inombrable, & ravagèrent
tout le païs depuis le Danube jufques à la Forêt noire.
Ils affiegerent Auibourg qui n’avoit que des murailles
baffes fans tours ; mais le faint évêque avoir dedans un
grand nombre de trps-bonnes troupes de fes yaffaUx»
L i v r e c i N Q j 1 A N T E - c i N q a . 1 1 e ’m e . 8 7
Ils combactirent.avëc avantage devant une des portes ---------------
de la v ille , aïant avec eux- l ’évêque :.qui fans autres A n . 955.
armes que fon é to le , ne laiffoit pas de s’expofèr aux
coups de pierres'& de traits , dont toutefois il ne fut
point blefîé. Le combat fin i, après avoir donné les ordres
pour la défenfe de la v i l le , il paffa la nuit en prières
& excita les femmes piejrfes à fe partager en deux
troupes, dont l'une feroit le tour de la ville en dedans
portant des croix & priant Dieu à haute v o ix : l’autre
prôfternée fur le pavé de l’églife imploreroit le fecours
de la fainte Vierge. Il fit auifi apporter tous les.enfans ...
à la mamelle, & les fit étendre à terre autour de lui
devant les autels, afin que par leurs cris ils priaffent à
leur manière.
Après avoir pris un peu de rep o s , il célébra la mef-
fe au point du jour , donna la communion à tous les
aififtans, &: les exhorta à ne m ettre leur efperance qu’en
Dieu. Le jour venu, comme les Hongrois étoient prêts à
donner l’aflaut , leur roi apprit que le roi O tton appro-
choit ; ce qui l’obligea de quitter la v ille , pour aller à
lui,e fp e ran t la prendre fans ré fi fiance après l’avoir défa
it. L’évêque U da lric, le comteTietbalde fon frere &
plufieurs autres fortirent la nuit & s’allèrent joindre
au roi Otton : qui pour fe préparer au combat, fe prof-
terna devant D ie u , fe reconnoiffant le plus coupable dc
tous ; &c fit voeu de fonder un évêché à Meribourg S
fi Dieu lui donnoit la vi& o ire. S’étant re le v é , il oüit S f p i p f z:
la meife & communia de la main du faint évêque fon chr m „
eonfeffeur ; puis il prit le bouclier & la fainte lan c e ,
marcha'contre les ennemis, & les défit par la viétoirè
la plus fignfiée qui eut encore été remportée fur eux--
C etoit le jour de fifint Laurent dixième d’A o ût 955.