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Tita, n• j .
Martyr »R . i ,
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j i t f H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
racles, afin que fi vous le ju g e z à propos, vous nous
donniez votre decréc, pour permettre d’écrire fon noms
entre ceux des Saints, 8c lui rendre les autres honneurs
qui leur conviennent.
C e faint homme qui v eno it de mourir à T r e v e s ,
étoit le reclus Simeon. Depuis fa reclufion il fouffris
de grandes tentations, tant des démons que des hommes
Etant arrivé un grand débordement d’eau x, le
peuple alla fe figurer que ce reclus en. étoit caufe , 8c
que fescrimes avoient attiré cette calamité.Ils deman-
doient tous les jours à l'archevêque a ve c de grands
c r is , de le ch a ffe r ; 8c vinrent enfin à fa cellule en foule
, jettant des pierres, dont une fenêtre fut b r ifé e , 8c
le voulant lapider: mais Simeon demeuroit immobile,
rendant grâces à Dieu ,8c priant pour eux. Quand il
fçut que fa mort étoit proche, pendant les derniers huit
jours il ne voulut parler à perfonne , pas même à celui
qui le fervoit 18c mourut ainfi feul avec Dieu le premier
jour d ejuin l'an 103 5.Il fe fit à fon tombeau grand
nombre de miracles , dont l’auteur de fà v ie marque
plufieurs en particulier. C e t auteur eft Everuin ou
Ebroïu , abbé d’un monaftere de T r e v e s : qui a v o it
connu le Saint particu liè rem en t, 8c a vo it eu grande
part à fa confidence. Il écri v i t fa v ie par- l’ordre de l ’archevêque
Poppon,, 8C ce fut apparemment celle que
L’o n en vo ïa à Rome. Le pape ne répondit pas fi- tô tà la
lettre de l ’archevêque: mais-enfin il lui envoïa un lé gat
comme il de firoit, avec des lettres pour la canoni-
fation de faint Simeon ,.q u i fut célébrée à T re v e s le
mercredi dix-feptiéme de No vemb re 1041. indiétion
dixième ; 8c toutefois l’églife honore le jour de fa
mort.. L ’archevêque fonda en fon honneur une églife
L i v r e c i n q u a n t e - n r u v i e’m e . ¿ i j
co llé g ia le , au lieu de fa reclufion ôc de fa fepulture ;
& cette églife fubfifte encore. A C o lo gn e l’archevêque
Pilegrim mourut l’an i o j î ; après avoir rempli d ignement
ce fiege pendant quinze ans. Son fucceifeur
rut Herman.
En ce tems étoit célébré S. Poppon abbé de Stave-
lo au diocefe de Liege. Il naquit en Flandre vers l’an
978. ôc fu iv it d’abord laprofeifion des armes, nelaif-
fant pas dès-lors de v iv re dans une grande pieté, il alla
en pelerinage à Jerufalem , 8c enfuite à Rome. Le
comte de Flandres Baudouin le barbu , 8c les principaux
feigneurs le cheiiiToient ; un d’entre eux voulut
même lui donner fa fille ; mais i l la refufa-, 8c aïant
réfoin de quitter le m o n d e ,il embrailala viemonafti-
que à S. T h ie r r i prés de Reims :o ù l ’abbé Richard de
Verdun l’aïant vû , le prit tellement en affeétion ,
qu il obtînt de 1 abbe de S. T h ie r r i de le lui en vo ïe r,
8c le retint auprès de lui a S. Vane s. Poppon- y attira
enfuite fa mere d A d e lo iiiv e veuve depuis long-
tems : non feulement elle prit le vo ile , mais elle fc
fit re c lu fe , Scelle eft comptée entre les Saintes,
L abbe Richard aïant reçu du comte de Flandres
le monaftere de S. V a a f t , y envoïa Poppon pour le
gouverner en qualité d ep re v o t : c e q u ’il fitavec grande
utilité pour le monaftere. Delà il alla trouver l’empereur
S. H e n r i, pour les affairesdelamaifon •, 8cgagna
1 affeétion de ce p r in c e ,d o n t il obtint fa cilement
ce qu’ildemandoit. ltle d é to u rn a même d’un fpeéta-
cle auquel il fe divertiiToic , q u ié to it d;expofer à des
ours un homme nud frotte-de miel.. Poppon repréfen-
ta fi b ien àl’empereur 8c aux feigneurs l’inhumanité de
ce divertiiTement,qu.il enfit abolir l’ufage. L ’empereur
T 1 1 iif.
Chr.Saxo.io$6,
Sup. liv. t v n i r
n, 47.
XXXIII,
S. Poppon abbé'
de Scavelo.
Vit a ap. Boita-
2.5. Janu» to. 1*
p. 6 8* /ac. 6.
Ben. p. 569,