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pour avoir fait des miracles. Sçavôir Raimbauld évé-;
que de Fiefole , fimoniaque 8c concubinaire ; Marin
prêtre concubinaire, 8c deux autres pretres q u i l nê
nomme p o in t, dont la v ie étoit toute feçuliere. A u
contraire il rapporte plufieur's exemples de faims per-
fonnages, q u i, bien q a o rd on n e z par des fimoniaques*
avoient offert le faint facrifice toute leur v ie ,fç a v o ir
Ronald d eC am e r in o , Am iqu e de R am ib on e , Gui de
Pompofie , Firmàn deFermo , 8c plufieurs autres.-Sur
les corps defquels, a jo u te -t-il, par l ’autorité du con-,
c i le , on a dreffé des autels ou il fe fait des miracles.
Ubert évêque de R im in i , a vo it acheté ce fiege neuf
cens livres monnoye de P a v iè ; 8c toutefois c’eft lui
qui avoit ordonné prêtre le bienheureux Ardoüin-,
par qui Dieu fait tant de miracles, 8c qui a; offert le
faint facrifice jufques à la fin de fa v ie .
Il montre l’inconvenient de l’opinion contraire, fuv-
vant laquelle depuis plus d’un fiecle il n’y avoir plus
d eC h r iftian ifm e en Italie , mais feulement une va ine
apparence de religion ; & les peuples leroient obligez
de auitter leurs é v ê q u e s , pour s’adreffera ceuxqui fe-
roient valideraient ordonnez-: ce qui cônfondroit toiït
l’ordre de la hiérarchie. Il exhorte les évêques às’oppo-
fer à cette erreur ; 8e à confeiller au pape de ne pas envelopper
lesinnocens dans la même condamnation »-
ve c les coupables, il rapporte ce que le pape Leont a voit
déjà ordonné fur ce fu je t , 8c loue l’empereur Henri
d’avoir employé fon autorité pour exterminer laftmoy
nie. Cec ouvrage fur nommé, Graiifftmus, c’eft-à-dire,
trè s -a g ré ab le , àcaufe du plaifir qu’il fit à.ceux dont
les ordinations écoient révoquées en doute.
En Fr ance Jourdain évêque de Limoges étant mort,;
PmP!iilliillsllf
L i v r e c in qtj a n T e n e u v i k’ m g, 60j
plufieurs du clergé 8c de la nobl'eiTe allèrent trouver
Guillaume duc d’A q u ica in e , le priant de leur donner
un évêque^ Il prit le confeil des feigneurs de toute
l’A q u ita in e , des clercs 8c des vaffaux de l’églife v a cante
; 8c après une mûre délibération , Itier fu t élu
• du confencemeuc du duc 8c du vicomte A d em a r , par
les fuffrages de tout le clergé 8c du peuple , le quatrième
de Janvier l’an 1052.. la vingt-deuxième année
du roi H enri. Il fut ordonné par les évêques qui é toient
préféras, fçayoir Aimon archevêque de Bourges, Ren -
con évêque de G le rm o n t, 8c Gérard de Perigueux ,
du confentement des évêques de R h o d e s , d’A lb i 8c
de Cabors, Il eft remarquable que dans cet a£te, le
Toi n’eft nommé que pour la date.
La même année le pape 8c le roi autoriferentla fon-
dation de l’abbaye de la Chefe - Dieu en Auvergne. pa' t' 1'
Le fondateur fut R o b e r t , né dans le même p a ïs , 8c
fils d’ un Geraud , que l’on croyo it être de la famille
de faint Geraud d’A u rillac. Robert fut mis dès fa jeu-
neffe entre les chanoines de faine Julien d eB r io u d e ,
ôc reçut avec le tems tous les ordres, même la prê-
tr ife , avançant toûjours en vertu. Il avoic umgrand
z e le pour la converfion des p écheurs, 8c une telle a f fection
pour les pauvres, qu’il fonda un hôpital près
de Brioude. L’amour de la retraite lui fie prendre le
chemin d eC lu g n y : mais ayant été d é co u v e r t, on le
ramena-maigré lui> tant il étoit aimé de tous: particulièrement
des pauvres. Il conferva toutefois le def-
fein de fe retirer dans un d e fe r t, avec deux ou trois
perfonnes ; 8c d’y bâtir un monaftere.
Un gentilhomme nommé Eftienne, qui fe fentant
chargé de pechez, étoit touché d’un grand defir de pe-
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A N . io j r .
par
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• 6. Ben*
• p. 188.
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