
A n . 1014.
Chr• Saxo.
Vita c. io . ».
570.
JDitm* p„ 8S.
Mirac. B. Rich.
8. f&c. 6. Bene
d. p, j 3 j .
4 0 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quelquefois à fa cour. A cette v if ite , il donna au mo-
naftere fa couronne, fon iceptre, fa pomme, fon habit
im p é r ia l, ôc un crucifix le tout d o r , du poids de cent
livres. Après avoir obtenu d'être aiTocié à cette fainte
communauté , il fe recommanda à leurs prières , ôc
leur donna des terres confiderables en Alfa ce. Saint
M e in v e rc év êqu e de Paderbon , qui accompagnoic
1 empereur , profita de cette occafion, pour demander
a faint Odilon des moines, afin de fonder un monaf-
tere près de fa ville. Il emporta aufli le poids du pain,
la mefure du v in , le livre de la r é g lé , celui des h ym n
e s , ôc un an tip h on ie r ; Si quand il fut de retour il fo n da
près de Paderborn une chapelle en l’honneur de S.
B en o ît, qu id e v in t depuis un monaitere fameux.
L ’empereur célébra à Bamberg la Pentecôte , puis
il v in t au monaftere de Co rb ie en Saxe: où la v ie relâchée
des moines lui déplût tellement, qu’ il entreprit
de les reformer , Si en fit emprifonner feize des plus
rebelles. Comme ce monaftere étoit du diocefc de Paderborn,
faint M e in v e r c , en aïant été chafléhonteu-
fement; l’empereur, fur fa remontrance , fit dépofer
l’abb é, Si mit en fa place Drutmar moine de Loref-
heim l’an 1015. ce qui affligea tellement les moines,
qu’ils fe retirèrent tous , excepté neuf. Plufieurs toutefois
revinrent en fu ite , Si fe fournirent à la réglé.
Le ze lede l ’em pe reu rH en ripou rla viem on aftiqu e ,
le porta j ufques à vouloir en faire profeflion lui-même,
il aimoit particulièrement R ichard abbé de faintVanes
de V erdun ; Si lu ia v o it fo u v en tfa itd e riches prefens,
en o r , en a rg en t, ôc cn o rn em en s .U n jou r il v in tv o ir
les nouveauxbâtimens des lieux réguliers, que l'abbé
avoit rétablis; & en entrant dans le cloître > foûtenu
L i v r e c i n q u a n t e - h u i t i e ' m i : 407
d’un côté par l’évêque H e im o n , ôc de l’autre par l’abbé
Richard , il dit ces paroles du pfeaume ; C ’eft ici
mon repos pour toujours , c’eft l’habitation que j’ai
choifie. L’évêque remarqua cette parole de l’empereur,
6c dit a l'abbé en particulier : Si vous retenez ce
p r in c e , 6c le faites moine, comme il d e fire , vous perdrez
tout l’empire. L’abbé y fit une ferieufe réflexion ,
6c trouva un expédient pour contenter l’cmpereur,fans
nuire à l’état.
Il le fit venir au milieu de la communauté, 6cl’in terrogea
fur fon defTein. L ’empereur répondic avec
larmes qu’ il avoir réfolu de quitter l ’habttfe cu lie r , 6c
fervir Dieu en ce lieu m êm e , avec les moines. V o u le
z -v o u s , dit l’abbé, fuivant la réglé ôc fuivant l ’exemple
de J e fus -Chrift , être obéïflant jufques à la
mort } 11 dit qu’o i i i , ôc de tout fon coeur. Et m o i,d it
l’abbé, je vous reçois pour moine , ôc dès ce jour je
me charge du foin de vo tre ame. C ’eft pourquoi je
veux que vous fa flie z , avec la crainte de Dieu , tout
ce que je vous ordonnerai. Henri le promit : ôc l ’abbé
Richard continua: Je veux d o n c , ôc je vous ordonne,
que vous retourniez gouverner l’empire que Dieu vous
a confié ; â: que par votre fermeté à rendre juftice,vous
pro cu r ie z , félon votre p ou vo ir , lefalut de tout l’état.
L empereur pbé'ic, bien qu’à re g re t, 6c reprit le g o u vernement
de 1 empire: mais il vifitoit fou vent l’abbé
R ich a rd , regloit par fon confeil les affaires les plus im portantes
de l’état.
Saint Meinve rc de Paderborn , fut tiré du clergé
d H ¡lberftat, pour venir à la cour de l’empereur Oc-
ton III. donc il étoit parenc, ôc qui te fie fon chapel-
lain. L ’évêque de Paderborn étant mort en 100?. te
PJ, XXXI* 1 4 .
XLÏ*
Saint Meinverc,
évêque de Fade
r-born*
Vita. e. 1. n. 4*
$ , j, ». IX.