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Ced r . p . 635.
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miracles fur les malades 8c les autres qui l’invoquoient,
comme il en avoit fait grand nombre durant fa vie.
Conftantin régna encore quinze ans depuis qu’il fut
demeuré feul empereur délivré de Romain & de fes en-
fans ; mais il ne remplit pas l’attente qu’on avoit con-
çûë de lui. Il étoit fujet au vin, fuïant le travail,difficile
à appaifer dans fa colere, & puniffant fans mifericor-
de. Sa pareife faifoit donner fans choix les charges 8c les
emplois : de quoi l’imperatrice Helene & fon frere le
chambellan Bafille profitoient pour les vendre. C e que
Conftantin eut de meilleur, fut l’amour des fciences 8c
des arts tombez en décadence par la négligence de fes
prédeceffeurs. Il s’appliqua donc à les ré tab lir , chercha
ceux qui y e x c c llo ien t, & les chargea de lesenfeigner.
Il donna l’intendance de l’école de philofophie à C o n ftantin
protofpataire 8c myftique : celle de rhétorique à
Alexandre métropolitain de Nicée : celle de geometrie
au patrice Nicephore : celle d’aftronomie au fecretaire
Grégoire. Il prenoitgrand foin des étudians,s’entrete-
noit fou ven t avec e u x , leur donnoit de l’argent, les fa ifo
it même manger à fa table r ainii les études firent en
peu de temps un grand progrès. L ’empereur ne negli-
geoit pas les arts : il avoit une telle connoiffance de la
peinture fans l’avoir apprife, qu’il corrigeoitles maîtres
mêmes, & ainfi les orfèvres, les forgerons, les tailleurs
de pierres , defcendant jufques aux arts mécaniques. Ll
avoit beaucoup de religion , au moins extérieure , &
jamais n’allo k à l’églife aux jours folemnels fans donner
de magnifiques offrandes, des vafes d’or ornez dç
pierreries 8c des ornemens d’étoffes précieufes.
Dès l’année 949. il avoit fait couronner empereur
Romain fon fils ; qui dix ans après en aïant déjà vingt
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’m e . iq î>
& s’ennuïant d’attendre, fit donner à fon pere du poi-
fon dans une medecine ; mais n’en aïant pris qu’une
petite partie, il en fut feulement malade. A u mois de
Septembre de l’an du monde 646$. de J. C . l’in-
diétion troifiémeétant commencée ,l’empereur C o n ftantin
alla au mont Olympe en N a to lie , fous prétexte
de fe recommander aux prières des folitaires, avant
que de marcher en Syrie contre les Mufulmans ; mais
en effet pour prendre des mefures avec Théodore de
C y ziqu e touchant la dépofition du patriarche Polyeu-
6te. Là il retomba malade ; 8c Tentant de grandes douleurs
, il fe fit reporter à C .P . où il mourut le neuv ième
d’Oétobre âgé de cinquante quatre ans r dont il
avoit régné quarante-huit depuis ta mort de fon oncle
Alexandre. Son fils Romain lui fucceda.; 8c on le nomme
Romain le jeune , pour le diftinguer de fon aïeul
maternel.
En Italie Berenger 8c fon fils Adalbert fe rendoient de
jour en jour plus odieux par leur gouvernement tyrannique;
8c prévoïantune révo lte , ils vou lu ren t obliger
les évêques à leur donner des otages , pour s'affiner de
leur fidélité. A tto n évêque de Verceil écrivit fur ce
fujet à fes confrè re s , pour les prier de lui écrire leurs
avis : parce qu’ils ne pouvoient conférer enfemble librement.
Je demande, d ifoit-il, fi nous devons donner ces
otages, s’ils doivent fçayoir à quoi ils s’obligent 8c y con-
fentir ; quelles sûretez nous devons prendre, & fi cette
convention doit fefaireparé critouv erba lemen t. Si on
doit y mettre un terme & fi le prince a été prévenu
contre nous par de faux rapports, comment nous pouvons
nous juftifier. Je vous avoiie mon ignorance,
jufques ici je n’ai trouvé dans les doéleurs ecclefiaf-
O iijt
p
rrv.
Lettres d’A t te n de
Y erccil.
A t t . epift. ï ï . tpi 8. S p tc tl.p . TJAv'