
ÏÏvatj.
«v æ-7„..
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quand l’évêque nommé Eulalius apprit par révélation jj
qu’il y avoit une image miraculeufe 8c le lieu ou elle
étoit. Il trouva la lampe encore allumée, 8c fur la tulle
qui couvroit l’image;, une autre image toute pareille.
L ’huile de cette lampe brûla les mineurs 8c les machines
des Perfes, & la prefence de l’image tourna con -
tr’eux le feu qu’ils avoient allumé contre la v ille j
enfin Cofroës fu t contraint delever le fiege. Quelque
temps après fa fille étant poffedée, le démon d i t , qu’il,
ne fortiroit p o in t, fi on ne faifoit venir lim a ge d E-
deffe. Cofroës en aïant écrit au gouverneur 8c à l’é-
vêque , ils craignirent quelque furprife, 8c firent faire
une copie fidele de l’image , qu’ils en vo ïe ren t, gardant
l’original. A peine fut-e lle entrée en Perfe , que
le démon promit de fortir , pourvu qu’elle retournât r
ainfi Cofroës la renvoïa avec des prefens. L ’hiftoricn
4i. ««/?.. Evagre qui v iv o it du temps de C o fro ë s , attribue aufli
à l’image miraculeufe la levée du fiege d’Edeffe; &
c ’eft le premier qui parle de cette image. L ’empereur
Co liftantin aïant ainfi raconté l’origine & la décou verte
de cette image, vient à ce qui s’étoit paifé de fo u
temps, quatre cens ans après l ’ancien Cofroës ; & le
raconte ainfi.
L ’empereur Romain Lecapene, defiroit paflîone-
ment de faire venir la fainte image a C . P. ou etoient
déjà tant de précieufes reliques. Il avoit plufieurs fo is
en.voïé à Edeffe, demander l’image 8c la lettre de N.S..
offrant en échange deux cens Sarafins captifs ^ 8c douze
mille pièces d’argent. Enfin l’an du monde 6 ¿¡.jz.
qui eft de J .C . s>44 • l ’émir d’Edeffe envoïa dire, qu’il
acceptoit ces conditions, demandant de plus une bulle-
d ’or , par laquelle l’empereur p rom it, que jamais les-
L i v r e c i n q u a n t ë - c i n q u i e ’m:e. j j
Romains n ’at taque ro ient les quatre v i l les d e R o h a ,
Ch a rres , Saroze & Saroofate, 8c ne pilleroient leur
territoire. L ’empereur envoïa Abraham evequc de Sa—
mofaté pour recevoir la fainte image & la lettre ; & de
peur de furprife, il emporta l’image miraculeufe 8c fes
deux copies ; celle qui avoit été faite pour envoïer en
Perfe, 8c une autre que l’on honoroit dans l’églife des
Neftoriens ; mais on les renvoïa depuis, ne gardant que
l ’original. Les chrétiens d’Edeffe firent beaucoup de
b ru it , ne pouvant fe réfoudre à perdre ce tre for, qu’ils
regardoient comme la fauve-garde de leur ville ; mais
l ’émir des Sarafins les obligea partie de gré partie de
force à tenir le traité.
L ’hiftoireOrientale parle aufli de cette tranflation ,■
& dit : que fur la proposition des Romains les habitans h 1Ih
de R o u h a ,c ’eft ainfi qu’ils nomment Edeffe, écrivirent
au calife Moétafi qui regnoit alors, 8c qu il ordonnaau
vifir d’affembler tous les cadis &c les grands pour délibérer
fur cette affaire. Quelques-uns dirent, qu’il étoit
honteux aux Mufulmans, de donner cette image aux.
Romains ; d’autres foutinrent qu’il étoit louable de racheter
à ce prix des Mufulmans captifs; 8c cet avis
l ’emporta.
L ’empereur Conftantin raconte enfuite comment la
fainte image fut apportée a C . P . Elle y arriva le quinzième
d’Août l’an 944.' 8c fut daoord depofee dans
l ’églife de Notre Dame de Blaquernes , où l’empereur
celebroit la fête de l’Àffomption. Le lendemain on la
porta folemnellement à iainte Sophie, & enfin elle fut
mife dans l’églife du Phare , la principale deschapelles'
du palais. Il raconte un grand nombre de miracles.ârrt- conc. c.TMb.^
y e z à cette o cca fion , tant pendant tout le vo ïa g e , qu a, 37
G iij,