
Chr. Or.
X X X I .
Concile deLcon
Telag. Ovet. p.
* 4«
Tom 9. font» p»
*17.
392 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
matières, qui ne font point controverfées avec les
Jacobites, & peuvent être utiles à tous les Chrétiens.
Mais alors ils citent ces écrits fans nommer l’auteur.
Après Ephrem, Philothée fut mis fur le fiege d’A lexandrie
l’an 4 7 j 48 î . ôc le tint vingt-quatre ans. Il
aimoir l’argent & la bonne chere, Sc étoit toujours
dans le bain. Il rétablit la fimonie dans les ordinations:
Sc mourut de frayeur , d’une vifion qu’il eût en célébrant
la mefTe dans l’églifc de S. Marc. De fon tems
Arfène fut patriarche des Melquites, comme j’ai dit:
& c’efl le fèul que je trouve depuis Eutyquius.
Le fucceflêur de Philothée fu tZ a ch ar ie , ordonné
patriarche des Jacobites l’an 393. 1003. qui étoit la
feptiéme année du Calife Haquem, & il tint le fiége
vingt-huit ans. Ce tyran le fit expofèr à des lyons affamés
, qui toutefois ne lui firent aucun mal : mais il fè
tint caché pendant neuf ans. Les églifès demeurèrent
long-tems fermées, fans que perfonne ofat celebrer la
mefTe, que dans l’églifc de S. Maurice ; 8c le Calife
obligea les Chrétiens à porter une croix pendue au
c o u , & les Juifs la tête d’un veau. Enfin ce tyran fut
tué par l’ordre de fàfoeur, qu’il vo u lo it faire mourir
l’an 4 1 1 . de l’hegire, 1 o 20. de Jefùs-Chrift.
En Efpagne le roi Alfonfè V . vint à Léon capitale
de fon roïaume, avec la reine Elvire fon époufè, & y
afïèmbla tous les évêques, les abbez & les feigneurs,
le jour de faint Jacques vingt-cinquième de Juillet Ere
i o j o . qui eft l’an 10 1 1 .'& de ce concile, il nous refte
fèpt canons. Le premier porte qu'à l’avenir dans tous
les conciles on comencera par juger les caufes de l’égli-
iè .C ’eft que cesconciles étoien t auffi des afïemblées politiques
, où on traitoit des affaires temporelles. Après
L i v r e c i n q u a n t e - h u i t i e m e . 395
la caufede l’é g life , ajoute le co n c ile , on traitera celle
du r o i, puis celle des peuples. Les abbez & les moines
demeureront fous la jurifdiébionde leurs év êqu e s , Sc
les uns ne recevront point ceux des autres. Le refte de
ces canons regarde la confervation du temporel des é-
glifes ; 8c l ’on y vo it qu’on les pillo it en E fpagne, comme
ailleurs. Le roi Alfonfe rebâtit 8c repeupla la v ille
d e L e o n ,q u ’Almanfor 8c fon fils Abdelmelie avoient
détruite, il rétablit les loix G o tiq u e s , & y en ajoûta
d’autres. Après avoir régné v in g t -n e u f ans , il fut tué
d’un coup defleche près Vifeu en Portugal, Sc enterré
â Léon l’an 102.8. Son fils Veremond III. lui fucceda.
En Angleterre S. E lfe g e , quatrième archevêque de
Cantorbery depuis S. D u n ftan , s’efïorçoit de rétablir
ia difcipline de l’églife , déchue après la mort de ce
grand nomme. Elfege étoit né vers l'an 955. de très-
noble race-, mais dès fa jeuneffe il quitta le monde ,
pour embraflfer la v ie monaftique : 8c après a voir
paffé quelques années fous l’obéiffance , il fonda le
monaftere d eB a th , Sc en fut abbé. Après la mort de
S. Etelvode arrivée en 984. il fut ordonné évêque
de Vincheftre par S. Dunftan , de la maniéré que j ’ai
rapportée, Sc fe rendit recommandable par toutes
fortes de vertus. L ’h y v e r par le plus grand froid il fe
levo it la nuit nuds pieds, en chemife, Sc fortoit dehors
pour prier : quelquefois il fe mettoit dans la riv ière
jufqu’à la ceinture , pendant fa priere. Ilne mangeoic
jamais de chair , s’il n’étoit malade. Il avoit un fi
grand foin des pauvres, qu’il nefouffroit point qu’aucun
de fon diocefe mandiât publiquement, ni qu’aucun
pauvre étranger en fortît les mains vuides *
Sc quand les autres fonds lui manquoient , il leur
Tome X l l , D d d
e. 6,
c. 3.
XXXII.
S. Elfege de
Cantorbery.
Vita J&c» tf*
Bened. p. 1 1 5 .
Bell. 19. Apr»
te. 10. p* (\ o*
Sup. /• E Y I I .
». 13.