
45*8 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e .
fiéme jo u r , pour y traiter d e là p a ix , Sc d e là garder en
venant au concile pendant le iéjour Si après le retour
, fept jours durant : fans s’attaquer l’un l’autre
pendant tout ce tems , fous quelque pretexte que ce
fût. Enfuite le diacre , qui avoit chanté l’évangile ,
lut parordredes évêques fit en leur n om , une excommunication
contre les chevaliers du diocefede Limog
e s , qui refufoient ou avoient re fu fé , de promettre a
leur évêque par ferment la paix Se la juftice comme il
l’exigeoit. Çe tte excommunication étoit accompagnée
de.malédictions terribles v & en même tems les
évêques jettcrent à terre les cierges allumés qu’ils te-
noient &c les éteignirent. Le peuple en frémit d’horreur
, fit tous s'écrièrent : A in li Dieu eteigtie la joie-
de ceux qui ne veulent pas recevoir la paix Sc la ju f tice.
L’évêque Jourdain dit au peuple : cette même
malédiction vien t d’étre prononcée au concile deBour-
g e s , Sc nous fouhaitons que la paix s’établiife en Li-
moufin comme elle s’eft établie en B e rn .T o u s les é v ê ques
l’un après l’autre , fie l’archevêque le dernier, appuyèrent
ce difcours : déclarant qu’ils entendoient lier
ceux que l’év êque de Limoges auroit liés , fie bénir
ceux qu’il auroit bénis. Enfin lorfque l’archevêque , en
continuant la meffe, fut venu à la fraCtion de l’hoftie :
il d on na ,fé lon la cou tum e , la bened’ Clion folemnel-
le , où il ne manqua pas d’inferer le nom de l’apotre
faint Martial.
Le lendemain Vendredi dix-neuviéme de N o v em bre
on tint la fécondé feflîon du concile, où l’ai cbevê-
que confirmace'qui avoir été déclaré touchant faint
M ar tia l; fit prétendit montrer qu’ il étoit apôtre àbien
meilleur titre , que les évêques des Gaules iaint D enis,
L i v r e c i n q u a n t e - n e u v i e ’me. 4p ?
faint Saturnin, faint U r f in , faint Auftremoine, faint ----
Front de Perigueux, faint Julien du Mans : en ce qu’il ^
avoir reçu de J. C . même fon ordination fit fa million.
L ’archevêque vouloir prononcer dès-lors l ’cxcommu-
nicacion contre ceux qui le contefteroient encore :
.mais l’évêque de Limoges obtint un délai.
Enfuite l’archevêque fit lire les canons du concile de f. s
Bourges, qui furent acceptés par l’évêque de Limoges,
hors le fé con d , quiordonnoit de renouveller l'eucha-
riftic tous les dimanches. Il d it , qu’il fuffifoit de la renouveller
douze fois l’année, aux principales fêtes, qui
fe rencontrent à peu près de mois en mois. Quant aux
monafteres régu lie rs, ajou ta- t’il, nous nous en rapportons
a leurs abbés : parce qu’on y obferve avec plus dé
foin fit de propreté tout ce qui regarde le ie rv ic e de
l ’autel, comme je l'ai vu de mes yeux.
On fe plaignit au co n c ile , que le monaftere de Beau-
lieu du diocefe de L im o ge s , avoit pour abbé un clerc
feculier, qui a voit fuccedé à fon oncle par l'autorité des
feigneurs dupais. Les moines de Beaulieu demandèrent
, qu’on leur donnât un abbé régulier : l ’abbé feculier
fut ap p e llé , il fe m ita genoux devant les é v ê que
s , Sc les pria lui-même de réformer cet abus ; fie
l ’évêqu ede Limoges fut chargé d’y mettre avant N o ë l
un abbé félon la regle. ;
O n demanda fi des moines pouvoient quitter un
monaftere relâché pour paiTerà un plus régu lie r, fie il
fut dec idé qu oui : puifquc l’abbé même peut quitter
des moines indociles. L ’évêque de Limoges rendit té- t-
m o ign a g e ,q u e dans fon diocefe il avoit plufieurs monafteres
bien réglés : favoir faint M a r t ia l, faint Martin
fie faint A uguftin de Limoges 1 Chambón , Soli-
R r r ij