
IX.
fean XII. dépefe
î-e.on.
Supl. Regin.
6. p» i i .
134 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Nicephore a voit levé des fonts un des cnfans de Théo-’
phanie; & fur ce bruit Polyeuéte voulut l’obligera quitter
fa femme , ou à ne point entrer dans l'éghfc. N ice phore
prit ce dernier p a r ti, tant il étoit attaché à T h é o phanie.
Il aifembla les évêques qui fe trouvèrent à C .P .
& des fenateurs ch o ifis , pour examiner l ’affaire. Ils dirent
tou s , que c etoit une loi de C o p ron ym e , qu’il ne
falloir point o b fe rv e r , 8c donnèrent à Nicephore des
lettres d abfolution, Comme Poiieuébe fa ifo it encore
difficulté de communiquer avec l ’empereur , le Cefar
Bardas pere de l ’empereur , affura qu’il n’a voit été
parrain d’aucun des enfans de l'imperatrice, & Styhen
protopape du palais, c’eft à- d ire, première prêtre ,- que
l'on difoit avoir été l’auteur de ce b ru it , jura qu’il n’av
o it ni vu ni oui dire | que Bardas ou Nicephore euf-
fent été parrains. Alors P o ly eu é te , quoiqu’il fçût bien
queStylien avoit fait un faux ferment,n’infiftaplus fur
cette affinité fpirituelle. O n ne vo it point pourquoi ces
évêques attribuoient à une loi de Copronyme , ce qui
eçoit de l ’ancienne difcipline de l ’églife.
L ’empereur O tton célébra à Rome la fête de N o ël
9 6 5 .8c comme il avoit envoie la plus grande partie de
fes troupes, pour n’être pas à charge aux Romains ; ils
conjurèrent de nouveau contre lu i , à la fufcitation du
pape Jean, & voulurent même le faire mourir. Mais
aïant découvert leur deffein , il les p r é v in t , 8c en fit
tuer un grand nombre le troifiéme de Janvier 964.. Ils
lui jurèrent encore fidélité ; mais huit jours après il
fortit pour aller à Spolete, 8c leur rendit leurs otages
à la priere du pape Léon. Alors ils firent rentrer le pape
Jean : Léon fe fauva à peine auprès de l’empereur , 8c
Jean fit couper la main droite à Jean cardinal diacre’
! L i v r e c i n q t i a n .t e - s i x i e ’ m e . t35
langue , le nez 8c deux doigts à A zon p ro to fc r in ia ire .---------------
Incontinent après fon retour 8c le vingt-fixiéme de A n. 964.
Février 964.. indication feptiéme, il tint un concile dans ?<> . <?. conc.p.
l ’églife de S. Pierre avec feize évêques tous d’Italie &
des terres de l’églife , & douze prêtres cardinaux. Les
uns 8c les autres avoient affilié pour laplûpart au concile
où il fut dépofé trois mois auparavant. En celui-ci
le pape ouvrit la première fe ffion , en difant : V o u s fqa-
v e z , mes chers freres, que j’ai été chaffé dé mon fiege
pendant deux mois par la violence de l’empereur.
C ’e ll pourquoi je vous demande , fi félon les réglés 011
peut appeller concile celui qui a été tenu dans mon ég li-
le en mon abfence le quatrième Décembre par l ’empereur
O tton avec fes archevêques 8c fes évêques î Le
concile répondit : C ’e ll une proftitution en faveur de
Léon l’adultere & l’ufurpateur. Nous devons donc les
condamner, dit le pape. Nous le devons, dit le concile,
par l’autorité des peres. Le pape le condamna , puis il
dit : Les évêques ordonnez parnous ont-ils pû faire une
ordination dans notre palais patriarcal ? Non , répondit
le concile. Le pape reprit : Que jugez-vous de Sicon,
que nous avons facré évêque il y a long-temps , & qui
dans notre palais à ordonné Léon officier de cour , néophyte
& parjureenvers n o u s ,le faifant portier, leéteur,
acolyte , foudiacre , 8c diacre, tout d’un coup prêtre t
enfin il a ofé le confacrer dans notre fiege apoftolique,
fans aucune épreuve, contre toutes les ordonnances des
peres, Le concile dit : Il faut dépofer 8c l ’ordinateur
8c celui qu’il a ordonné. Le pape dit : On he fçait où il
eft caché. Q u ’on le cherche foigneufement, dit le concile
, jufqu’à la troifiéme féance ; fi on ne le trouve pas,
qu’il foie condamné félon les canons.