
n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
une affedlion particulière,Bernoiiardétoit jour & nüit
auprès de ce vieillard, lui rendant tous les fervices que
demandoientfes infirmitez Si fon grand âge : Si l’affi-
ta ainfi jufques à la fin.
Après fa mort il vint à la cour du roi O tton , qui
avoit alors fept ans; & gagna tellement les bonnes
grâces de l’imperatrice Theophanie , que du confente-
rnent de tous leà grands, elle mit fous fa conduite le
jeune prince. Bernoiiard s’en acquita fi b ien , que le roi
fit en peu de temps degrands progrès.Tous les autresle
flattoient Si l ’excitoientauxdivertiifemens,aufquels il
n’étoit que trop porté par fon âge : l’imperatrice elle-
même craignant de perdre l’affeètion de fon fils, a voit
une complaifance excefllve pour toutes fes inclinations.
Bernoiiard étoit le feul qui s’y o p p o fo it , Si rete-
noic fon difciple par la crainte ; mais avec tant d’a r t ,
qu’il ne perdoit rien de fon amité ; & qu’après la mort
de l’imperatrice Theophanie , le jeune O tton la lui
donna toute enticre, comme à celui qui lui tenoit lieu
de pere Se de mere. Bernoiiard lui faifoit examiner les
confeils que lui donnoient fes flatteurs, l’accoutumant
de bonne heure à découvrir les artifices de la diflîmu-
lation. A u iïi le prince avoit en lui fa principale co n fiance,
Si lui faifoit rendre par tous les autres le refpeét
que meritoit fa vertu.
L i t r e c i n q l u a n t E - s e p T i e ’meI x i i
L 1VR .E C 1N Q V A N T E - S E P T I E M E .
CEpendant s’élevoient en Italie deux grands foli-
taires, Romuald en Lorabardie, & N il en Cala-
,bre. Romuald nâquit à Ravenne de l’illuftre famille
des ducs ; Si dans fa première jeuneife , cédant au penchant
de l’â g e , & abufant de la commodité desrichef-
f e s , i l s’abandonna à l’impureté. T outefois aïant la
crainte de Dieu il s’efforçoit fouvent de fe relever, &
fe propofoit de faire quelque chofe de grand. Quand il
étoit à la'chaife, s’il trouvoit dans le bois un lieu agréab
le , il difoit en lui-même : Que des ermites feroient
bien ici ! qu’ils y feroient en repos Si à couvert des agitations
du fiecle ! Son pere nommé Sergius étoit homme
du monde, Si fo r t attaché à fes intérêts. Il avoit pris
querelle avec un de les parens pour un pré qu’ils fe dif-
putoient; Si voïant que fon fils Romüald molliffoit
dans cette affaire, Si avoit un extrême horreur de faire
mourir ce parent: il le menaça de le déshériter. Enfin
on en vint aux mains, & le parent fut tué de la main de
Sergius. Quoique Romuald n’eût eu autre part au
meurtre , que d’y avoir été prefent : il en voulut
faire penitence pendant quarante jou rs , Si fe retira
pour cet effet au monaftere de faint Apollinaire de
Claffe.
La touché par les exhortations d’un frere convers i
il réfolut de fe donner entièrement à D ie u , Si demanda
l’habit monaftique ; mais les moines craignant la dureté
de fon pere , n’ofoient le lui accorder. Romuald
s’adreffa donc à Honeitus archevêque de Ravenne >
E e iij
i.
Commencement?
de S. Romuald.
. V i t a p e r P e t r •
"Dam. oect. P e n .
■f&c. 6 . p . 281.
B o l l . j . F e b r . to .4 *
p. x©i.