x vn i .
E v ê c h é d e P r a
gu«
C b r . Sa x» af>.
Aî a ÏU I .J u c . f .
tI «iJ-
150 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lé au fervice du roi. Pour récompenfele roi lui donna
l ’é g li fe d e C iz e , près de laquelle il fonda un monaftere ;
6c comme par Tes prédications continuelles à l ’Orient
de la S a x e , il avoit converti &c baptifé grand nombre
d’infideles ; l’empereur lui donna le choix de trois
n o u v e au x é v ê ch e z , dont il choifit celui de Merfbourg:
mais il ne le gouverna qu’un an , & mourut le premier
de Novembre 97a. Son iucceiTeur fut G ifile r , nommé
par l’empereui à la recommandation d’Annon evêque
de VormeS.
L ’é v êch é de Prague fut érigé vers ; le même tems.
Boleflas le cruel duc de B oheme, qui avoit tué fon frere
S. V in c e fla s , mourut en 967. laiifant pour fucceifeur
fon fils nommé aufli Boleflas, que fa vertu fit furnom-
mer le bon. Il étoit iincerement Chrétien, d’une foi pure
6c d’une grande charité,proteéteur des veuves & des
o r fe lin s , desjtlercs &c des étrangers: il fonda jufques à
v in g t églifes,ôe leur donna tout ce qu ileur étoit necef-
faire. Il a voit une foeur nommée Mlada vie rg e confacrce
à D ie u , 6c fa v a n te , qui alla en pelerinage à R om e , &c
fu t favorablement reçue par le pape Jean XIII. Elle y
apprit la difeipline m onaftique ; puis le pape en faveur
de la nouvelle églife de Boheme, du confèil des cardinaux
, lui donna la benedidtion d’abbeile , changeant
fon nom en celui de M a r ie , & lu i mettant en main la
réglé de S, Benoift 6c le bâton paftoral. Il lui donna aulïi
une lettre pour le duc Boleflas fon fr e r e , où il dit : V o tre
foeur nous a demandé entre autres chofes de votre
p a rt, notre confentement pour l ’éreêtion d’un é v ê ché
dans votre principauté. Nous en avons rendu grai
ces à Dieu , qui étend 6c glorifie fon églife chez toutes
les nations. C ’eft pourquoi nous accordons 6c auto-
L i v r e c i n q j j a n t e - s i x i e’ m e . 151
rifons qu’à l ’églife des martyrs S. Vitus 6c S. Venceflas
on faiTe un iîege ép ifcop a l, & à l’églife de S. George un
monaftere de religieufes fous la réglé de S. Benoift & la
conduite de notre fille Marie votre foeur. Toutefois
vous ne fuivre z pas le rit des Bulgares ou des R u ffe s , 6c
n’üferez pas de la langue Sclavone ; mais vous prendrez
pour évêque un clerc bien inftruit des lettres latines,&
capable de cultiver ce nouveau champ d e l ’églifè. C ’eft
que le pape ne vouloit pas que les Bohémiens fuivif-
fent le rit g r e c , comme les Bulgares 6c les Ruffes, mais
le rit latin qu’ils ont en effet fuivi.
En exécution de cette bu lle , on choifit pour premier
évêque de Prague un moine de Saxe nommé D itm a r ,
qui étoit prêtre,favant 6c é loq u en t, & qui étant venu à
Prague par dévotion , avoit gagné l’amitié du duc ; 6c
on le choifit principalement, parce qu’il favoit en
perfeêlion la langue Sclavone. Le duc Boleflas envoïa
des députez pour l’amener : puis aïant affemblé le
clergé & les grands du païs , il fit enforte par fes prières
6c fes exhortations qu’ils l ’élurent pour évêque.
Alors-il l’envoïa à l ’empereur O tton avec des lettres par
lefquelles il le prioit de le faire ordonner : ce que l’empereur
accorda en faveur de la nouvelle églife , par le
confeil des feigneurs 6c des évêques. Ditmar fut donc
confacré par l ’archevêque de Maïence , & enfuite reçu
aPragueavec les acclamations duc lergé 6c du peuple.
Il dédia plufieurs églifes bâties en divers lieux par le s
fideles, 6c baptifa un grand nombre de païens.’ -
La même année 968. mourut la reine M at;hildemere
de 1’ empereur O tton. Après la mort du roi Henri l’O i-
feleur fori époux, elle fe retira au monaftere de Qued-
lim b o u rg , qu’elle avo it fondé. Là elle oblervoit toute
XIX.
5ainre Ma thïl-
de reine
Su p t l i v . tV .
n. 1 8 .
Vira ». 14 »p.