
AN.IOJO.
L X X I .
Concile de Pa
ris.
Burakd Troarn.
5 9 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s ;t i q j u e .
Mets étoit un plus proche de vous , je le priai de s’en
ch a rg e r , ôc il le promit. Il l'a n égligé jufques i c i ,
mais Dieu m’a fait trouver une autre occafion de vous
écrire.Je vous conj ure donc par la m ifericorde d eDieu,
ôc par la mémoire fi cherede Fulbert,de ne point troubler
la paix de l'églife ca tho lique , pour laquelle tant de
milliers de martyrs, ôc tant de faints doéteurs ont combattu
i ôc qu’ ils ont fi bien défendue , que tous les h érétiques
font demeurez confondus, il établit enfuite la
créance commune de l’euchariftie, fur les paroles d e l e-
criture ; ôc montre que c’eft toûjoursj. C . qui confacre,
comme c ’eft toujours lui qui baptife.
Le concile de Paris fe tint au jour nommé, feizieme
d’O & o b re 1050. Il s’y trouva grand nombre d'évêques,
de clercs, de nobles laïqu e s , ôc le roi même y affilia':
mais B erenger n’y v in t p o in t, quoiqu’il en eût reçu ord
re , ôc demeura avec fon é v êq u eB ru n o n , q u ’il avo it
engagé dans fes erreurs. Cependant lfembert évêque
d ’O riean s , produifit publiquement dans le concile une
aiTez grande lettre,ôc dit:Ordonnez, je vous prie,qu’on
life cette lettre de Berenger. Je ne l'ai pas reçue de lu i,
mais je l’ai interceptée comme il l ’en vo yo it par un Courier
à un de (es amis nommé Paul. On croit que c ’eft
Paulin primicier de Mets. Ce tte lettre fut lue & écoutée
a vec une extrême attentiommais le concile en fut fi
ieandalifé,qu’il en interrompit plufieurs fois la ledture,
pour témoigner fon indignation. On condamna donc
tout d'une vo ix Berenger avec fes complices : on co n damna
auffi le livre de Jean Scor, d’on les erreurs quç
l’oncondamnoit étoient tirées ; ôc on declara,que fi Be-
rénger ne fe retraéfcoit avec fes fe&ateurs,toute l’armee
de France ayant le clergé à la tê t ç e n habit eçc ltfiafti-
L i v r e c i n q u a n t e -n e u v i e ’ m e .' j 9 ï
que, iroi t les chercher quelque part qu’ils fufTent, ôc les
ailïeger jufques a ce qu ils fe foumiifent à la foi catholique
, ou qu’ils fuifent pris pour être punis de mort.
T e lle fut la conciufion du concile de Paris.
Comme le roi étoit abbé de faint Martin de Tours: il
donna ordre d’'ôter à Berenger le revenu q u ’il- dro it en
qualité de chanoine de cette eg life : dequoi Berenger
fe plaignit par lettre à un abbé nommé Richard , qui
avoir accès auprès du roi. Il le prie d’exciter ce prince
a reparer par quelque libéralité la perte qu’il lui fait
ioufrrir fans fujet. Enfuite il offre de montrer au roi ôc
à qui il lui plaira, que c’eft très injuftement qu’au con-
cile de Verceil on a condamné Jean Scot, ôc approuvé
Pafcafe. Le_ roi doit fa v o ir , a jo û te t ’i l , que Jean Scot
n a écrit qu a la priere du grand Charles ion prédecef-
feu r , fi ze lcp o u r la religion. De peur que l’erreur des
hommes groflîers Ôc ignorans de ce tems-là, ne prévalut
, il chargea ce favant homme de reciieillir dans les
écritures dequoi les defabufer. C ’eft Charles le Chauve
dont il parle.
Lan fran c, cetilluftre adverfairede Berenger, étoit
Italien né à P a v ie , d ’une famille de fenateurs , ôc fon
pere etoit au nombre des confervateurs des loix de la
v ille . Lanfranc le perdit en bas â g e , ôc comme il devoir
lui fucceder dans fa d ig n ité , il quitta Pavie pour
aller faire fes études, ôc après y avoir donné beaucoup
de tems, il revint parfaitement inftruit de toutes les
lettres humaines. Enfuite il fortit de fon païs , pafTa
les A lpes, ôc v in t en France du tems du roi Henri Ôc de
Guillaume duc de Normandie. Il arriva en cette prov
in c e fu ivi de plufieurs écoliers d egrande réputation,
& s arrêta a A vranche s, ,ou il enfeigna quelque tems.
to. i . Sgi cil. g.
510.
to, 9. eottc.p,
1 ü6z»
L X X I I .
Commencement
de Lanfranc.
Vitafic. y .Ben.
part. z. p. 6j y.
Boll. z8. Mai.
to. 17. g. 834.