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16S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
porta la véritable ; 62 quand on l’eut mife au cou du
furieux , il fu t délivré du démon , écumant & jettant
de grands cris. Thierri évêque de M e tz , qui étoit pre-
fe n t , fe faifit de la chaîne, & dit qu’il ne la quitterait
p o in t , fi on ne lui coupoit la main. Enfin l’empereur
termina le différend , & obtint du pape, que l’on réparerait
un chaînon pour le donner à Thierri. C e t eve-
que parent de l’empereur, & chéri de lui plus que tous
les autres, l’accompagna trois ans, le fervant à fa gue r-'
re d’ Italie ; & à fon retour il emporta de divers lieux
plufieurs corps faints & d’autres reliques donc il enrichit
fon églife, & les mit à l’abbaïe de S. Vincent qu’il
a voit fondée,
En Angleterre depuis queS. Dunftan fut placé furie
fiege de Cantorberi, il vifitoit toutes les villes du roïau-
me & de fes dépendances, pour prêcher la fo i à ceux
qui ne la connoiffoienc pas, s’il en trouvoit encore-
quelques-uns, êc inftruire les fidejes de la pratique des
bonnes oeuvres. Il n’étoit pas aifé de lui réfifter tant il
y avoit dans fes difcours de fageffe & d’éloquence.
Quand il avoit quelques repos, il le donnoit à la priere
& à la lecture de l ’écriture, dont il corrigeoit les
exemplaires ; enfin il étoit continuellement occupé de
fes devoir?. Tan tô t il jugeoit des différends tantôt
il appaifoit les hommes emportez, il refutoit les erreurs
des heretiques, il féparoit les mariages illégitimes, il
réparait les anciens bârimens, ou en faifoit de nouveaux
, il emploïoit les revenus de l’églife àaflifter les
v e u v e s , les orfelins & les étrangers. Un comte très-
puiffant avoit époulé fa parente, & ne vouloir point
s’en feparer , quoique S. Dunftan l’en eut averti ju f,
ques à trois fois. Il lui défendit l’entrée de l ’églife,
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’me.' 1 6 9
le comte alla trouver le r o i , implorant fa protection
contre la feverité exceffive de l'archevêque. Le roi lui
manda de Iaifler le comte en paix,.& de lever la cenfure.
Dunftan étonné qu’un roi fi pieux fe fût ainfi laiffé fé-
d uire, s’efforça de faire entendre raifon au comte & de
l ’exciter à. penitence, lui reprefenrant qu’il avoit ajouté
a fon premier crime une calomnie _auprès du prince :
mais voïant qu’il ne faifoit que s’emporter davantage,
il prononça contre lui l’excommunication, jufques à
ce qu’il fe corrigeât. Le comce outré de colere, envoïa
a R om e , & par fes largeffes aïant gagné quelques
Romains il obtint des lectres du pape , par lefquelles
il étoit enjoint à l’archevêque de reconcilier abfolu-
ment ce' comte à l’églife . Saint Dunftan répondit :
Quand je le verrai fe repentir, j’obéirai au pape: mais
à Dieu ne plaife que demeurant dans fon péché il s’exempte
delà cenfure de l’églife, &nous infulte encore :
ou qu aucun homme morcel n’empêche d’obferver la.
lo i de Dieu.
Le comte voïant Dunftan inflexible, touché de la
honte de l ’excommunication & du péril qu’elle attiroit
quelquefois, fe rendit enfin, renonça à fon mariage illicite
, & reçut la penitence ; & comme faint Dunftan
tenoit un concile général de tout le roïaume, le comte
v in t au milieu de l’affemblée nuds p ied s , ne portant
que des habits de laine tenant des verges à la main.
Il fe jetta aux pieds de l’archevêque en gemiffant. Tous
les affiftans en furent atten dris, & Dunftan plus
que les autres : mais il le diffimula quelque tem p s , &
montra un vifage fevere jufqu’à ce que cedanc aux
prières de tout le concile,il laifla couler fes larmes, pardonna
au comte penfteuc, $c leva i ’excommunicarion,
Tome XII, Y