
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
pandre, foit pour arracher des-épines,tous rravailloient
& revenoient à l’églilè, à toutes les heures de l’office;
Leur nourriture étoit du pain de fèigle, & des herbes
cuites au fèl & à l’eau : encore n’avoient-ils que de l’eau
bourbeuiè. La mere de l’abbé fe donna aulfi à- Dieu ,
& le retira près de lu i, pour laver les habits des moines,
& leur rendre toute fortes de 1er vices,-
Quelque rems après, Helloüin quitta Bourneville'
pour, transférer fou monaftere à un lieu plus commode,
nommél« Bec, du nom d’un, petit ruilTeau qui y
paflè ; & en peu d’années il y bâtit mie églilè & des lieux
réguliers. Mais comme les befoins du monaftere l’obli-
geoient d’agir beaucoup en dehors : il lui falloit un
, homme capable de contenir les moines en dedans, &. il
étoit fo r t en peine de le trouver, quand Dieu lui envoïa
Lanfranc l’an 1 0 4 1 .de la maniere que j ’ai dit.Helloüin
crut alors , que iès prières étoient éxaucées ; & ils iè reí--
peefoient mutuellement. L ’abbé admiroit l’humilité
d un i! lavant homme, qui lui obcïffoit: en tout avec
une fourmilion parfaite. Lanfranc admiroit: la icience
Ipirituelle de ce laïque converti & élevé au làcerdoce
depuis fi peu de tems; & il reconnoifïbit que l’efprit
fouffle ou il veut. Helloüin étoit d’ailleurs très-habile
pour les affaires du dehors, pour les bâtimens, pour
le foin de la fùbfiftance, fans que cette application portât
préjudice à fon intérieur. Comme il làvoit très-bien
les loix du pais vilfoûtenoit parfaitement lès droits , &
etoit l ’arbitre des differens entre les autres..
-t Lanfranc palîâ trois ans dans une entiere folitude,
s itiftruifànt des devoirs de la vie m onaftique, & particulièrement
des divins offices, luivant la promelîè qu’il
ayoit faiçeaDieu, quand il futpris par des voleurs. I l
L i v r e C i n q .u â n t e -n e u v i e ’m e j g y
parloit à peu de perfonnes, Ôc étoit peu connu même
dans le monaftere. Mais enfuite le bruit de là retraite
fe répandit , & la réputation qu’il avoit déjà acquife,
rendit fameux le monaftere du Bec & l’abbé Helloüin.
Les clercs y accoururent, les grands y envoyoient- leurs
enfans, les maîtres dés écoles les plus fameulès ve-
noient !’ écouter : & en laconfiderarion plufieurs lèi-
gneurs donnèrent des biens à l’abbaye. Il n’en étoit
pas moins humble; & un jour comme on lifoitaurç -
fecloirc , le fuperieur le reprit fur un mot qu'il avoit
bien prononcé, & il le prononça mal par obéilïance. Il
fongeamême à le retirer, voyant l’indocilité & la g ro fi
fiereté des moines du Bec , dont quelques-uns envieux
de fon mérité, craignoient de l’avoir pour fuperieur.
Il le propofoit donc de vivre en hermite : mais l’abbé
Helloüin en fut averti par révélation, & le conjura
tendrement de ne le pas abandonner. Lanfranc le
voyant découvert, lui demanda pardon, promit de ne
le quitter jamais, & de lui obéir en tout. Helloüin le fit
prieur, lui donnant toute l’intendanee du monaftere;
& depuis ils vécurent toûjours dans uneparfaite union.
En Elpagne Alfonfe Y . étant mort l’an 102g. fon fils
Yeremond III. lui fucceda & régna dix ans: mais il g« ' p3
mourut jeune & fans enfans, & lailfa le royaume de L?‘ u ’
Léon à Ferdinand I. qui avoit époufélà loeur. Il étoit
fils de Sanche le grand , roi de Navarre ; & ayant aulït
le comté de Caftille,il en prit le nom;& efteomptépour
premier roi deCaftille. Il'commença à regner l’an 10 3 8.
& regnavingt-neufans: on lui donne , comme à fon1
pere,le furnom de grand. Il fit tenir un concile à C o y a c ,
dans le diocele d’Oviedo l’an io y o. Ere 1088. o ü a f f i f
estent neuf évêques. Savoir ceuxd’O y ie d o , de L é o n ,
F F f f iij