
Chy. Magdeb.
M û ap. MabilL
X V L
Libentius arche*
v ê q u e d e B rèm e .
Act.SS.Ben.f&cA.
ex Ada . Ub. is. e.
H*
A d am . e. f-Qi y i.
M-àhill. p. 118.
zyo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ôc lui parla durement : mais le voïant ferme, il le mei
na au pape pour ne rien faire que de fon confente-
m e n t , ôc de l’avis des cardinaux. Enfin il lui donna
l ’habit le jeudi-faint l’an 990. fans favoir qui il etoit.
D eux de ceux qui avoient fuivi A d a lb e r t, l’abandon-
n e ren t, voïant qu’il vouloit fe faire moine: il n’y eut
que fon frere Gaudence , qui lui demeura fidele , ôc
embraifa lamêmeprofeffion. Adalbert s’exerçoit à l’o-
béïifance ôc à l’h um ilité , iervant aux travaux les plus-
bas dans le monaftere.
Adaldague archevêque de Brème étoit mort dès l’att
988. indiétion première-le vingt-huitième d’A v r il ,
après cinquante-trois ans d’épifeopat; ôc Libentius lui
a vo it fuccedé. C e prélat très-favant & très-vertueux,
é to it venu d’Italie avec l’évêque A d aldague, ôc le pape
Benoît Y .lo r fq u ’il fut relégué en Saxe ; ôc Adaldague
ne trouva que Libentius , à qui il pût confier le
gouvernement du diocéfe de Hambourg. Il reçut le
pallium du pape Jean X V . Ôc le bâton paftoral de l’em-
pereurOcton III.ôc fut le premier archevêque de Breme
eonfacré par fes fuffragans. Car jufques-là cet archevêque
étoit facré par celui de Mayence : mais Adaldague
aïant obtenu du pape Agapet le pouvoir d’ordonner
des évêques en Dannemarc ôc dans les autres pais
feptenrrionaux, fes fucceifeurs furent ordonnez par les-
évêques de leur dépendance-
Libentius fe trouve auffi nommé L ie v izo , par une
corruption de fon n om , venue apparemment de la prononciation
des barbares. Sa pureté étoit te lle , qu il ne
fe laiflbit voir aux femmes que rarement : fes jeûnes le
ïendoient toûjours pâle, fon humilité le faifoit paraître
dans Le cloître comme un fimple moine : car c’étoiç
L i v r e c 1 n q t t a n ï e - s e î t i e 'm e . 131
des moines qui fervoient l ’églife de Breme / comme
les autres qu’ils avoient fondez. Il fe contentoit des
biens de fo n é g lile , ôc n’alloit gueres à la cour pour les
augmenter. Il demeurait en repos tchez l u i , tout o ccupé
à gouverner fon diocéfe CSc à gagner des-âmes-;
ôctenoic dans une exaéte difeipline toutes les commu-
nautez de fa dépendance. Il prenoit foin par lui-même
des hôtes ôc des malades, ôc les fervoit en per-
fonnè ; quoiqu’il eût chàrgé fon neveu Libentius du
gouvernement de l’hôpital. T a n t que le païs des Scla-
Ves fut en p a ix , il vifita fouvent les peuples de de - là.
l ’Elbe , ôc s’acquitta fidellement de fa million chez les
p.iycns.
Cependant comme Suen roi de Dann-etnarc perfecu-
to it violemment les Chrétiens, l’archevêque Libentius
lu i en vo ïo it fouvent des députez avec desprelens pour
l ’appaifer : mais il demeura inexorable. Quelque temps
après faifant la guerre aux Sciaves , il fut pris par deux
fo is , ôc emmené chezeux ; ôc les Danois le rachetèrent
par deux fois. EniuiteHeric roi de Suede entra enDan-
iiemarc avec une armée innombrable , ôc Süen lui
aïant livré un combat n a v a l, fut vaincu, dépoüillé de
fon roïaume, ôc réduit à s'enfuir. Tou s ces malheurs
furent regardez comme une punition divine de fon parricide',
ôede la perfeCution qu’il avoir faite aux C h r é tiens.
Heric étant ainfi maître des deux roïaume!s de
Dannemarc ôc de Suede,Poppoh évêque de Slefviea lla
vers lui en ambaflade de la .part de l’cmpcreur ôc de
l'archevêque de H am b o u rg , pour traiter de lap a ix i
C ’étoit un faint homme ; ôc comme les barbares lui dei
mandoient un miracle à leur ordinaire, on dit que fans
Jiéfiter il prit un fer chaud avec la m â iti, ôc n’en fut
I i ij
S u p .l iv .ix ï .
S- Î 4 ‘