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"S. Bardor
■chevêque c
Mayence.
Vita f&c» 6.
j i t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
terminer les guerres, 8c faire la paix: le devoir des évê-1
queseft, d’avertir les rois qu’ils doivent combattre vaillamment
pour lefalut delapa t r ie, 8c deprier Dieu qu’il
leur donne la vi f foi te. Les autres évêques murmuroient
donc en fecret contre Gérard , d i fan t , qu'il n’étoit pas
ami de la paix. Enfin il futtant prefleparles fiens, entre
autres par Ledv in abbé defaint Vaaft d’Arras, 8c par un
autre abbénommé Rot rie, qu’il y confentit, bien qu’à
regr,et. Mais [’événement fit v o i r , combien il avoit rai-
fon de s’oppofer à faire jurer cette paix : car prefque
tous ceux qui l’avoient ju r é e , fauflerent leur ferment.
Eu Allemagne, Aribon archevêque deMayence étant
ic m o r t , faint Bardon lui fucceda. Il étoit noble , 8c aïant
fait fes études dans l’abbaïe de Fulde , fous Lil !abbé
Archambaud, depuis archevêque de May ence , il y
embraiTa la viemouaf tique. Comme il lifoit continuellement
le pailoral de faint Grégoire, fes confrères lui
en demandèrent la rai fon& il répondit en r iant , peut-
être viendra-t-il quelque jour un roi , qui ne trouvant
per ionnequi veuille être é v ê q u e , fera affez fimplepour
me donner un évêché. Richard abbé de Fulde , aïanc
bâti un nouveau monaftere^près du grand , en donna
la conduite à Bardon -, & l’empereur Conrad étant venu
à Fulde, 8c aïant voulu voir ce nouvel établiffe-
m e n t , fut ravi d’y trouver Bardon , qu’il connoiffoit
déjà de réputation, 8c qui étoic parent de la reine ion
époufe. il l’embrafia 8c promit de l’éle ver en dignité à la
premiereoccafion. En effet il manda peu de tems après,
à l’abbé Richard de le lui envoïer •, 6c lui donna l ’abbaïe
de Verthejnc près de Cologne, 8c quelque tems
après cel led’Herfeld près de Fulde, ôc Bardon fut abbé
des deux enfemble.
Aribon
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L i v r e c i n q u a n t e -n e u v i e ’m e ! y f j
Aribon archevêque de Mayence , fe trouva avec
l’ empereur à Paderborn à l a fête de Noé l 1030. 6c lui
demanda congé d’aller à Rome. Il partit l’année fui-
vante après la Chandeleur, 8c au retour il mourut le
treizième d’Avr i l 1031. après avoir tenu le fiege dix
ans. On porta fon bâton paftoral à l'empereur Conrad
qui tint confeil fur le cho ix du fucceffeur. Après que
l ’on eut nommé plufieurs lujets, quelqu’un d i t , que ,
fuivaru les privilèges de l’abbaïe de Fulde, on devoir
en tirer alternativement l'archevêque de Mayence.
L ’empereur fut d’avis de différer 1’ éle&ion , 8c il fe
trouva en effet, que les privilèges le por toient , que
les roisprécedens les avoient fuivis. Sur ce fondement
Richard abbé de F.uldecrut que cette dignité leregar-
doiti 8c aïant donné ordre aux affaires de la maifon,
il prit le chemin de la cour. Mais un matin il ditaux
moines qui l’accompagnoient : Ne vous affligez point
.mes freres, je ne vous ferai point ôté. J’ai vu cette
nuit notre frereBardon fur une haute montagne , où
je ne pouvois monter. Il avoit une houlette â la main,
fes brebis paiffoient autour de lu i , 8c une fontaine
très-claire fortoit de deffous fes pieds. C ’eft lui qui
eft choifi , cédons à la volonté iouveraine.
L ’affemblée pour l’éleétion fe tint au mois de Juin
v e ille de S. Pierre , le roi dit, fans nommerperfonne,
qu’i l connoiffoitun fujet très d ign e : puis il apella Bar-
d on,Sc déclaraqu il lui donoit le fie g ed eM a y en c e fui-
vant le privilège de Fulde. il fut donc facré le lendemain
vingt-neuvieme d e ju in 103 i.é tan t environ dans
fa cinquantième annee. L ’empereur célébra cette année
la-fête de N o ë l à Goflar , Bardon s’y trouva , 8c
fuivant la prérogative de fa dignité , il officia le jour
l'orne ¡X.Uf T t c
Chr. Saxo.
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