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i o o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qu’il veut aller à Rome pour fe trouver au concile qui
s’y doit affembler ; 8c le confulter touchant la conduite
qu’il doit tenir avec eux. C a r , dit-il, ou pourrois-je
m’inftruire mieux qu’à Rome. Que fait-on ailleurs
touchant les dogmes ecclefiaftiques'qui foit ignoré à
Rome ? C ’eft-là que les fouverains doéteurs de tout le
monde 8c les princes de l’églife univerfelle ont brillé.
Là font le s ’decretales des papes, là on examine les
canons, on approuve les u n s , &c on rejette les autres :
ce- qui eft cafté ne fu b f fte nulle p a r t, 8c l’on ne calTe
nulle part ce qui fu b f fte . Ajoutez que Dieu nous a
donné un empereur très-jufte 8c très-fage , qui a
inftitué à Rome le pape Jean très-digne de cette place ,
c’eft J e anX I I I . Je crois,ajoute-t-il, qu’ilsaflembleronç
cet automne un concile univerfel. Il témoigne la peine
où il fe trouve pour fon clergé, qui étant coupable
tout entier H devroit tout entier faire penitence publique:
après laquelle il ne lui feroit plus permis de faire
aucune fonétion , ainfi le peuple demeureroit fans
facrcmens. Puis il ajoute : Que ferai-je donc de v ous ,
mes freres ?• Si vous ne confeiTez pas vos pechez ,
je crains que vous ne foïez pas fauvez : fi vous les con-
feflez , il ne vous fera plus permis d’offrir le faint fa-'
crifice.
Une petite abbai'e nommée M âgo zian , aïant été
brûlée par les H o n g ro is , il n’y étoit refté que l’a b b é ,
qui loin de pratiquer la réglé , ne vouloic pas même
quitter fa femme, & avoit offert de l’argent à Rathier,
pour fe maintenir en poffelfion. Rathier donna cette
abbaïe à des prêtres fe culie rs, ordonnant qu'il y en
eût au moins tro is , afin que l’on y célébrât tous les
jours la meffe : qu’il y eût un diacre, un foudiacre 8c
q u e l q u e s
L i v r e c i n q ü a n t e - s i x i e ’m e . 1 0 1
ues petits clercs. Pour leur fubiiftance, il leur afr
quelqc
figne non
pas des terres, mais certaine quantité de
hled , de vin 8c de légumes, 8c ordonne qu’ils chanteront
tout l’office d ivin auxheuresreglées. Un des clercs.?-n*.
de Verone ayoit marie fan fils en carême, 8c le mariag
e s’étoit fait la nuit du dimanche , en violant doublement
les canons, L’évêque Rathier leur impofe 8c a
tousxeux qui avoient commis des fautes femblables une
penitence de quarante jours : déclarant qu’il l’accomplira
avec eux , pour ne les avoir pas repris plûtôt. Il
exhorte fesclercs, puifqu’il ne peut les réfoudreà quitter
leurs femmes, à ne pas engager leurs fils dans lacle-
ïicatu re , 8c marier leurs filles à des laïques», afin de ne
pas perpétuer le défordre'dans l’églife.
Nous avons quelques fermons de Rathier , dont le
premier 8c le plus grand eft fur le carême. Il y blâme
¡ceux qui alternativement paffoient un jour fans mang
e r , & un fans jeûner : ou qui jeûnant tous les jours
jufques au fo ir , fe donnoient la liberté de manger la
nuit aveç e^cès, ou qui mangeant avant none , qui
é to it l’heure prefcrite, croïoient jeûner, pourvûq u’ils
ne fiffent qu’un repas. Il défend le famedi-iaint , de
donner le baptême folemnel avant la dixième heure ,
c ’eft-à-dire, quatre heures du foir. Il reprend l’erreur ».i». ■
de ceux q u id ifo ien t, que tous les baptifez feroient fauvez
; & réfuté amplement 8c folidement ceux qui s’i-
maginoient Dieu co rp o re l, renouvellant l’herefie des
Anthropomorphites. Vou s fabr iqu e z, dit-il, des ido - ».i>.
les dans votre coe u r, 8c oubliant l’immenficéde D ieu , sup.ut 1
vous vous le figurez comme un grand roi aiïis fur fon r«^.».;
trône d’or , 8c les anges comme des homme? aîlez 8c
vêtus de blanc, tels que vous les vo ïe z peints contre les
Tome X I I . C e
p. l i t . id.
Synod. p.
». C.9,
264.