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de S. Martin.-Quant à l’abbé A ftric , il le fit elire eve*
que de C o lo c za , 8e lui donna le nom d’Anaftafe. Puis
la quatrième année après la mort de fon pere, c eft-a-
dire , l’an mil : il le renvoia a R ome , pour demander
au pape la confirmation de ces évêcnez 8e la couronne
royale pour le d u c , afin que cette d ignité lui
donnât une autorité plus grand e , pour l'execution d'e
fes bons defleins. Anaftafe étant arrivé à R ome,raconta
au pape tout ce que le duc Eftienne avoir fait dans
fes états pour la religion ; 8c le pape lui accorda v o lontiers
la couronne, y ajoutant une croix pour porter
devant le nouveau roi comme un fig n ed e fo n apoftoe-,
lat. C a r , d i t - i l , je fuis l’apoftolique , mais il mérite
le nom d’apôtre , p u ifq u il a acquis un fi grand peuple
à Jeffis-Chrift. Depuis plufieurs fiecles l’on don-
noit au pape le titre d’Apoftolique.
L ’évêque Anaftafe ayant apportéen Hongrie les lettres
du pape avec la couronne 8c la croix , les prélats,
les feigoeurs ,1e clergé 8c le peuple s affemblerent, 8c
le duc Eftienne fut reconnu roi, facré 8c couronne fo-
îemnellement. Enfuite il fit un e d it, pour empêcher
les violences 8c les oppreffions, 8c pour établir la paix
8c les bonnes moeurs dans fon royaume. Il fit auffi couronner
reine Giefe ion époufe , foeur de 1 empereur
H en r i: princeiTetrès-pieufe, qui de fon côté fit de
grands biens aux églifes 8c aux monafteres, 8c entre-
autres â l’égiife de V e fp r im , qu elle bâtit de fond en
com b le , sM’enrichit d’ornemens ôcde vafes facrez. Le
roi donna de grands revenus a la métropole & aux autres
cathédrales qu il avoir établies : leur a lig n a n t de
grands diocefes, 8c leur donnant de dignes prélats. Il
donna auffi aux abbaies des terres ôc des familles de
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ferfsavec une magnificence royale,augmentant fesli-
beralitez pendant toute fa v ie , afin qu’aucun befoin
temporel ne détournât les moines du fer vice de Dieu.
Cependant il s’informoit avec foin, tantôt par lui- même,
tantôt par d’autres, de leur vie 8c de leur conduite,
reprenant les n é g lig en s , 8c donnant aux plus fervens
des marques d’amitié. Quant aux ch ano ine s, il les
recommandoità la conduite des évêques.
Sebàftien archevêque de S tr igon ie , étant devenu
a v eu g le , le fo i , du confentement du pape, lui donna
pour fuccefteur Anaftafe évêque de C o lo c z a : mais au
bout de trois an s , Sebàftien recouvra la vue ; 8c A n a ftafe
lui cédant la place retourna à fo n é g liie , gardant
toutefois le pallium avec l’approbation du pape. Le roi
Eftienne, par un voeu particulier,mit fa perfonne8cfon
royaume fous la proteôfion de la fainte V ie r g e , 8c fit
bâtir en fon hpneur une églife magnifique à AlbeRoïa-
le.Les murailles du choeur étoient ornées defculptutes,
le pavé étoic de marbreùl y avoit plufieurs tables d’autel
d’or pur, enrichies de pierreries; 8c fur l’autel un
ciboireou tabernacle pour l ’euchariftie d’un ouvrage
merveilleux. Le tré foréto it plein de vafes d’or 8c d’argent
, de cryftal 8c d’o n y x , 8c de riches paremens. Le
roi voulut que cette églife ne dépendît que de lui fe u l,
fans être foûmife à aucun évêque. A u x jours aufquels
il faudroit y donner l’abfolution aux pénitens, ou y
faire le faint ch rêm e , le roi devoitchoifir un évêque
pour faire ces fo n c tio n s , auffi-bien que pour célébrer
la mefle enfapréfencé. E n l’abfence du r o i , aucun
évêque nep ou voit y exercer aucune fonôlion ,
fans lapermiffion du prévôt 8c des m o in e s , qui prévoient
auffi les dîmes fur le peuple dépendant de
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