
Î & 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. io io . Califes Fatimites Haquembiamrilla, 8c non pas ion
pere A z iz : ce qu’il faut reprendre de plus haut. T’ai
top. iiv.iv. ». marqué le commencement de la puiiTance des Fatimi-
tes en Afriqu e , & les deux premiers princes de cette
race, Mahomet le Mehedi 8c fon fils Caïm. Il eut
pour iùcceifeur ion fils Almanfor, 8c celui-ci fon fils.
2 . o r !Mo ë z l i d i n i l l a , qui conquit l’Egypte en 3 3 8 .de l’he-
t-w- gire p6p.de J. C . 8c y fut reconnu Calife: fai fant cefi-
1er la priere, qui le faifoit au nom du Calife Abbafide,.
refidant à Bagdad : ce qui produifit un lchifime entre
les Muiulmans. Car une partie reconnoiiïbit toujours
le Calife Abbafide, & l ’autre le Calife Fatimite ; & ce
fchifme dura environ deux cens ans. En y 6 2. 9 7 1 .
M oë z fit bâtir une-nouvelle-ville, qui devint fa capitale,
& qui fut nommée Alcaïra, c’eft-à-dire, la vic-
torieuiè, parce qu’elle fut-fondée-fous l’aicendant de
la planette de Mars : c’eft le grand Caire. Moëz mourut
en 3 6 y. 9 7 5 . & eut pour fucceifeur fon fils A z iz -
billa.
xim.fi 1*7, Celui-ci avoit épouie un chrétienne, dont il eut
une fille , & en là confideration il fit patriarches fes
deux freres Jèremte de Jeruialem 8C Ariene d’Alexand
rie, tous deux Melquites, Arfene obtint du Calife
l ’églife de Notre-Dame, occupée juiques-là par lès Ja-
cobires, 8c elle devintl’égliiè patriarcale dësMelquï-
tes. A z iz mourut en j8<>. pp6. 8ceut pour iùcceifeur
stmt-nT. fo n fils Haquembiamrilla, âgé d’onze ans, qui en regna
vingt-cinq-.
U fut méchant,impie,extravagant,inconftanten lès
réfolutions,& cruel, jufques à faire brûler une grande:
rnuor Mah h S h P Ì Caire-, 8c maiïàcrer grand nombre des habi-
itmriii/t.p.fi', tans.Ilperfecuta ksChrétiens ôc les Juifs,8cruina.le.urs.
L i v r e c i n q u a n t e -h u i t i e ’m e . 3 8 9
églifes ôc leurs fynagogues, ce qui en fit apoftafier plufieurs
, pour fe rendre Mufulmans : mais enfuite il leur
permit de retourner à leur religion, & de rebâtir léurs
oratoires. Enfin il voulo it fe faire adorerrôc avoit une
lifte de ceux qui le reconnoiftoient pour dieu, où il
en comptoit jufques à feize mille. U fut aidé dans ce
deiFein, par un impofteur Perfan, nommé Mahomet
fils d’Iimaël, 8c furnommé Darari, qui vint en Egypte 1'
l’an 40 8.1 o 17 . Il fe mit au fervice dé Haquem, gagna
fis bonnes grâces, 8c s’attira fis bienfaits, en publiant
que ce prince étoit Dieu le créateur de l’univers. Le
peuple en fut tellement irrité, qu’il refolut lapertede
Darari, 8c un Turc le tua dans le chariot même du Calife,
puis là maifonfut pillée: on ferma les portes du
Caire; 8c dans le tumulte, qui dura trois jours, il y
eutquelquesDarariensdetués;,car cet impofteur a vo it
fait des feélateurs.
Il eût même un fucceifeur Ferian comme îuï, nommé
Hamza fils d’Ahmed, 8c furnommé Alh ad i, c’eft-
à-dire le direéleur. Il eut grand nombre de diiciples,,
8c établit des d-oéleurs dans l’Egypte 8c la Syrie. C a r
elle étoit comprife dans la domination dès Califes Fa-
timites, qui s’érendoit même bien avant dans l’Arabie;.
Hamza prêchoit le libertinage , permettant aux fiens;
d’épouièr leurs foeurs, leurs filles 8c leurs meresr difi
peniànr de tous les exercices de religion, du jeûne, de
la priere, du pelèrmage. Ses ieélareurs étoient en grand
nombre.de Calife Haquem le proregeoit ouvertement,
ôefuivoit lui-même fes maximes négligeant íes fonctions
de Calife, 8c de chef de la religion :• qui étoient
dè faire la priere, 8C prêcher d'ans la moiquée le vendredi;
E ne jeûnoit point le Ramadan ; ne celebróte
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