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1/6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
« parce que fa coufine Agnès avoit époufé le duc Char-
AN . 990. les. Le roi Hugues écrivit donc au pape,fe plaignant de
la perfidie d’A rn o u l, qui au préjudice du ferment qu’il
m’a prêté , d it- il, Si fait prêter par tous les nobles &
les citoï'ens, a ouvert lui-même les portes aux ennemis:
comme il eft prouvé par des témoins très-veritables,&
a livré le clergé & le peuple qui lui étoit confié, à la
captivité Si au pillage. Que s’il prétend avoir été pris
lui-même, pourquoi oblige-t-il les diocefains à faut-
fer leur ferment ? pourquoi prend-il les armes contre
n o u s , 8i fortifie-t-il la ville Si les châteaux l Sil eft
prifonnier, qu’il permette qu’on le délivre : S’il, eft
en lib e rté , qu’il revienne à ma co u r , où je l’appelle.
Les evêques fes confrères l’invitent avenir avec eux, Si
il dit qu’il ne leur doit rien. Vous donc qui tenez la
place des apôtres, ordonnez ce que l ’on doit faire de
ce nouveau Judas : de peur que votre filence & notre
jufte douleur ne nous oblige à ruiner la v i l le , & m e ttre
en feu toute la province.
r-738- Les évêques de la provincede Reims écrivirent auffi
au pape, apparemment par ordre du roi. Ils s’exeufent
fur leur éloignement & fur la multitude des tyrans,qui
les o ppr im en t, de n’avoir pas confulté plûtôt l’églife
Romaine touchant la décadence de l ’épifcopat. V e nant
à l’archevêque A rn o u l, ils difent: quoiqu’il foit
fils de l ’églife de L aon, il en a furprisl’évêque par fraude
, Si envahi fon églife. Puis il a rendu captive fa
propre églife de Reims avec fon clergé & fon peuple.
I l méprife nos invitations & celles des archevêques
fes confrères, il ne tient compte de fes fermens.
Par fa faute plufieurs églifes demeurent fans pafteurs ,
s périt fans recevoir la
confirmation
0 un nombre infini de peupl
L i v r e c i n q _u a n t e - s e p t i e 'm e . 2 / 7
confirmation ni la benediétion épifcopale. Condamnez
donc, faint pere, celui que toute l’églife a déjà condamné
: appuïez de votre autorité la dépofition de cet
apofta t, Sc l ’ordination d’un nouvel archevêque. On
voit par cette lettre , qu’ils ne prétendoient pas que le
pape dût juger cette caufe à R om e , où les parties n’é-
toient pas : mais feulement qu’il l’a laifsât juger fur les
lieu x , fuivant les canons.
Un grand aéteur dans toutes ces affaires, étoit l’ab- xx.
bé Ge rbe r t, qui prétendoit avoir été défignépar Adal-
b e ro n , pour lui fucceder dans l’archevêché de Reims. g«-4. epiji. æfi
Il étoit de bafle condition , né en Aquitaine , c’e ft-à- v,,iun-
dire en Auvergne : Si avoit été élevé à Aunllac dans le *',u
monaftere de faint Gerauld , où il avoit eu pour mai- *«<»• z-Ar.«ua.
tre Raimond , qui en fut depuis abbé. Aprèsqu’il eut *41'
appris la grammaire , Gerauld defaint Serein cinquième
abbé d’A u r illa c , l’envoïa à Borel comte de Barcelone
, qui le mit auprès d’un évêque nommé Haïton ,
pour étudier les mathématiques, où il fe rendit très-
fçavant. Il fuivit l’évêque Si le comte Borel dans un
voïage qu’ils firent à R om e , Si le comte le fit connoî-
tre à l’empereur O tton. L’archevêque Adalberon , qui
fe trouvaen I ta lie , l’emmena avec lui à Reims, Si l’année
fuivante il le ramena pour aller à Rome. Ils trouvèrent
à Pavie l’empereur, accompagné d’Otric , fameux
alors pour fa fcience chez les Saxons. Gerbert Si s»p-1 pÉ » ss-
lui eurent une grande conferençe de fcience, en pre-
fence de l’empereur Si par fon ordre , avec plufiturs
autres fçavans.
L’empereur Otton II. donna â Gerbert la célébré âfo- Sup. liv. XXXVII.
baie de Bobio , fondée par faint Ç o lom ban -, Si cette :
donation fut approuvée par lç clergé & le peuple, Si
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