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autorifée par les évêques Si par le pape , duquel il re-
EP‘f- h. çût la bçnediétion abbatiale. Mais il trouva les grands
E p .i . i . 3 .4 , biens de cette abbaïe diffipez par des conceiïions libel-
latiqu e s, ou par les ufurpations des feigneurs voifins *
enforte que les moines étoient réduits à-la mendicité.
Il fe plaint entr’autres de Pierre évêque de Pavie ,
qui pilloit les biens dé l’abbaïe , en même temps qu’il
difoic du bien de l’abbé à l’empereur , dont il étoit
£ > .14 .2 3 . chancelier. Toutefois cet évêque étant devenu pape
fous le nom de Jean ^ I V . il lui porta auili fes
plaintes.
Après la- mort d’O tton III. voïant que l ’Italie étoit
fans maître, & qu’il fa llo it,ou fe foumettre à une hon-
teufe fervitude fous plufieurs petits tyrans , ou lever
des troupes, fortifier des places Si faire la guerre : il
quitta le païs fans renoncer à fon abbaïe , où il laiifa la
plupart de fes meubles, Si vint en France fe retirer ai
Reims près l’archevêque Adalberon. Il étoit toujours
attaché à l’empereur O tton I I I . à fa mere Theophanie
Si ion aïeule Âdeleïde -, Si il aidoit l’archevêque à fou-
tenir les intérêts du jeune empereur, contre les entre-
prifes de Henri duc de Bavière Si de Lotaire roi de
France : comme l’on voit par les lettres qu’il écrivoit ,
partie en fon n om , partie au nom d’Adalberon à N o r -
ger évêque de L ie g e , à Thierri évêque de M e tz , à Ec-
bert archevêque de T r e v e s , à V illig ife archevêque de
Maïence , & à d’autres.
A u milieu de tant d’affaires, il ne laiffoit pas de cultiver
les fciences. Il gouvernoit l’école de Reims, Si
lejeuneRobert depuis ro i, fils de.Hugues Capet , y fut
envoïé par fa mere , pour étudier fous un fi grand maître.
Il amaffoit des livres de tous cotez , Si travaïlloit
Ep. 9. bis.
Z P -34- 3SEp.
zo .
Ep. 3 j . ¿Z.& C.
Helga’divitaRob.
init.
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i e ’m e . 2/9
depuis long temps à faire une bibliothèque. A Rome
Si dans le relie de l’ Italie , dans la Germanie Si dans la
Belgique , où il fe trouvoit a lo r s , il emploïoit beaucoup
d’argent à païer des écrivains, Si à acheter des
exemplaires des bons auteurs , avec l’aide de fes amis.
Les auteurs qu’il nomme en diverfes lettres, font Pline,
Eugraphius, JulesC e fa r , Suetone, Aurelius, Cice rón
, V iè lo rm le reteur , Stace , Claudien , la dia-
leétique Si l’aftrologie deBoëce,Manilius,unEfpagnol
nommé Jofeph , qui a voit écrit de l ’arithmetique , un
médecin nommé Demoilhene touchant les maladies
des yeux. Il avoit lui-même compofé un livre de retorique
, Si faifoit des fpheres de fa main : ce qu’il marque
comme un grand ouvrage. I l entendoit auffi la
medecine.
Entre les lettres de Gerbert, on en trouve une écrite
au nom de l’archevêque Adalberon à l’imperatrice ,
où il lui demande un évêché pour Gerbert, comme fer-
viteur très-fidele de cette princeffe. Cette lettre fait ju ger
que Gerbert n’étoit pas fans prétention ; & dans
une autre il ditexpreffement, qu’Adalberon l’avoit dé-
fignéfon fucceffeur,du confentement de tout le clergé,
de tous les évêques & de quelques-uns des vaffaux. Il
ne laiffa pas de s’attacher d’abord à l ’archevêque A r noul
, au nom duquel on a quelques lettres de lui. Il parut
prendre l’intérêt du Duc Charles fon oncle, jufques
à dire, qu’il étoit l’heritier legitime du roi Lothaire, Si
.fe plaindre qu’il fût chaffé du roïaume. Il fut même
d’intelligence avec, l ’archevêque A rn ou l, pour livrer à
Charles la ville de Reims : mais il s’en repentit -enfuite,
Si renonça folemnellement à l’amitié d’ Arnouhpar une
lettre ou il déclare, qu’ilpaffe fous l’obéïffance d’unau-
K k i j
1 4 .7 t .
Ep 7 4. 8.17.13.
40. 96. 113. 130.
148.
Ep. 91.
Ep. I34Í ep. 17. bis*
Ep. 1Î7,
Epi(l.ali& z 3.
Ep. 10.
E( . >3.18.
Ep. 14.