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X L V I .
Fin de Rat hier.
Chr. Laub. tom.
6. fpictl.
SüpAib. t v . » .4 tr
Sigft.thr.f74.
Spic.tâ. t.p.ifŸ,
l o i H i s t o i r e E c c ,l e s i a s t i q u e .
murailles. Enruite il réfuté ceux qui croïoient que S»
Michel celebroit la meiie devant Dieu le lu n d i, &' par
cette raifon alloient à Ton églrfecc jour-là plutôt qu’un
autre de la femaine.
Enfin Rathier ne pouvant viv re en repos à V erone,
& ne s’y trouvant pas en fureté, la quitta pour la der-
niere fo i s ,& revint à l’abbaïe de Lobes près de Lie ge ,
où il avoir paffé fes premières années. Baudri évêque de
Liege étoit mort dès l’tm 959. SiBrunon archevêque de'
C o lo gn e avoit mis à fa place Euracre doïen de Bonne,
L ’abbé de Lobes étoit F o lcu in , qui nous en a laiffé la
cronique. Rathier lui envoïa un écrit contenant les
raifons qui Fe faifoient douter s’il retourneroità Lobes r-
mais en même temps il demandoit des chevaux & des.
gens pour l ’y conduire. On lui en en v o ïa , il v in t , &
quelque temps après il obtint du roi de France Lothaire
l’abbaïe de S. Amand , où aïant à peine demeuré une
n u it , il revint à une terre que l’évêque lui avoit d on née.
Enfuite il obtint l’abbaïe d’H aum on t,& y donna
ce qu’il avoit d’ornemens & de meubles précieux. Il fe
brouilla avec l’abbé Folcuin,qui dans fon hiftoire l’ac-
eufe de Iegereté, & même de fimonie : & la ehof©
vint à tel point que Rathier étant foutenu par l’é-
vêque de L ie ge, Folcuin fut obligé de quitter la place.
Mais l’évêque étant mort en 271. Notquer fon fuccef-
feur rétablit l ’abbé Folcuin , & Rathier fe réconcilia
avec lui. Enfin étant à Namur avec le comte en 9 74 .
il y mourut | & fut enterré à Lobes folemnellement en
évêque.
Dans les derniers temps de fa vie il fit fon portrait
dans un écrit qu’il appelle Conjeéture. C ’eft une ironie
pe rp é tu e lle , cm il fe loue en effet, rapportant &
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e . 103
feignant d’approuver les reproches que lui faifoient fes
ennemis. On y peut remarquer ce qui fuit : Il étoit fils .
d ’un charpentier ; c’eft pourquoi il aimoit tant à bâtir,
ou à réparer des églifes. Il étoit trop pauvre pour avoir
ni chapelain ni valet. Il étoit mal propre en fes habits
& e n fa chauffure. Il couchoit le plus fouvent à terre
ou fur un banc. Il faifoit manger avec lui toutes fort,es
de gens , Se jeûnoit fouvent jufques à none , afin de
faire pénitence pour les autres. Il ne fouffroit point
qu’on lui baifât les pieds. Il ne fe mettoit point en peines
des médifanees, & donna une fois douze fols d’argent
à Ain homme qui lui avoit dit des injures. Il étoit
tout occupé de la le é ture , fu y o it la multitude, aimoit
la folitude j & ne dédaignoit pas les travaux ferviles. Il
n’alloit point voir le roi ou les grands, ne leur demand
o it rien , & refufoit même leurs préfens. Il reprenoit
tout le monde , & mettoit par écrit les défauts , principalement
du clergé. C e font les principaux traits du
tableau que Rathier fait de lui-même. Il dit qu’il y a
-environ quarante ans qu’il a commencé à rechercher
la puiffànce , c ’e ft -à - dire , l’épifeopat, & ' fait l’élog
e de l’empereur O tton , ce qui convient à l’an
97 *•
Nous avons une lettre importante de Rathier à un ¿¿ ¡In
nommé Patrie au fujet de l’euchariftie. Vous deman- 37>
dez , dit- i l , fi jai dit la meffe pendant une telle femaine
t je laiffe à l’Apôtre à jug e r , qui de nousdeuxs’ex-
pofe à un plus grand danger, en recevant indignement
l’euçhariftie : moi très-rarement, vous tous les jours.
O n m’a dit auffi que vous êtes feandalifé de ce que j’ai
pris le bain la veille de la circon cifion, comme fi on
ne devoir pas fe purifier autant qu’il eft poffible, pour
C e ij