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A n. 968. ^on mcrite. Le roi O tton lai donna libéralement tout
ce qui étoit necellaire pour ion vo ïa ge > il fut ordon-
. ne cv êque des R u g ien s , 8c p artit pour executer fa mit-
fion. Mais voïant qu’elle étoit fans aucun fruit & qu’il
fe fa tiguoit in u tilem en t, il revint dès l’an 961. Il y eut
de fes gens tuez au retour,il échappa lui-même à grande
peine -, & il parut a infi que lesRuiTes n’avoient pas
demandé fincerement une m illion. Adalbert à fon retour
fut reçu avec beaucoup d’amitié par le roi Otton
. 8c par l ’archevêque Guillaume ion fifs , qui le traita
comme un fre re , pour reparer le mal qu’il lui a vo it
fait en lui attirant ce fâcheux voïage.
T r o is ans après , c ’eft-à-dire en 966. mourut Ercam-
bert abbc de V iccmbourg au diocéfe de Spire , 5c par
le choix des moines , O tton leur donna pour abbé l ’c -
veque Adalbert : mais il ne gouverna ce monaftere
que deux ans. C ar l ’empereur voulant executer l ’ére-
étion de la métropole de Magdebourg , choifit pour
ce fiége A d alb e r t, 5c l ’envoïa à Rome demander le
pallium. Le pape Jean XI I I . le lui accorda aufii-tôt
l’an 968. le jo u r de faint Luc dix-huitiéme d’O ê lob rc ,
ind iéfion d ou zièm e , lui permettant de garder ion ab-,
baie de Vicembourg.
Il accorda en même tems pluiîcurs p rivilèges aunou-
ve l archevêque de Magdebourg , le déclarant le premier
des archevêques de Germanie, 8c l ’égalant à ceux
des Gaule s, c ’eft-a-dire, de C o lo g n e , de Ma'jence Sc de
T r cv e s . Il lui donnarang entre les évêques cardinaux
de R om e , 8c pouvoir d’ordonner douze p rê t re s , fept
diacres 8c v in g t-q ua tre ca rd in au x , fuivant l ’ufage de
1 eglife Romaine. Il l ’établit métropolitain de toute la
nation des Sc la v e s , au-delà des neuves Elbe 8c Sala ,
L i v r e c i n q u a n t b - s i x i k’ m e. 149
& ordonna que l’on fonderoit des évêchezdans le^vil- ~ ‘
les , où la fuperftition des barbares a voit été le plus en • ? •
v ig u e u r , fa v o ir , C i z i , M i fn i , Merfebourg, Brandebourg,
H a v e lb e rg ,P o zn am , dont les évêques feroient
fuffragans du nouvel archevêque. T o u t cela fut ordonné
par le pape en concile. Enfuite il renvoïa l ’archevêque
Adalbert accompagné de deux lé g a t s , Gui é v ê que
de fainte Rufine 8c bibliothécaire de l’églife Romaine
, 8c Benoift c a rd in a l, pour l’intronifcr avec Hildi-
vard cv êque d’Halberftad. L ’empereur Otton les reçut
avec grande joie , 8c les envoïa avec fes lettres de
recommandation à M agdebourg : où tous les évêques,
les marquis 8c lès feigneurs de Saxe s’aiTemblerent par
ordre de l’empereur. Ils élurent de nouveau l'archevêque
par leurs acclamations, 8c en é levant les mains :
il y eut un grand concours de peuple , 8c la joie fut
generale. Les évêques 8c les feigneurs y célébrèrent la
fête de N o ë l avec l’a rchevêque A d a lb e r t, qui en leur
prefence ordonna trois nouveaux évêques , Bofon à
M e r ib o u rg , Burchard à M ifn eo u Meiifen , 8c Hugues
à C iz e ou C e it s , dont le fiége fut depuis transféré à
Naümbourg. D é p lu s deux anciens év êques, Dudon
d eHa ve lb e rg 8c DudelindeBrandebourg , auparavant
fuffragans de l’archevêque de Maïence , palferent de
fon confentement 8c à lapriere de l ’empereur, fous la
dépendance de l’archevêque de M agd eb o urg , qui eut
ainfi cinq fuffragans. Quelques-uns y ajoutent Jourdain
évêque de Poznanie , qui feroit le fixiéme : Les
moines de Magdebourg furent transferez près d’une
églife de S. Jean hors la v ille .
Bofon premier évêque de Meribourg,avoit été moine
à faint Emmeran d c .R a tiib o n n e , d’où il fut appel- p
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