
r f j É H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
7 ---- ------ à fes d ifc ip le s , qu’ il mourroit en ce m on afte re, fans
A n. 1017. perfonne fût prefent à fa mort. Sa cellule de re-;
clufion é ta n t faite il fentit augmenter fes infirmitez |
principalement une fluxion fur la p o itr in e , q u ib p r e f -
foit depuis fix: mois : toutefois il ne voulut ni ie cou-:
cher fur un l i t , ni relâcher la rigueur de fon jeûne.1
U n jour comme i ls ’a ffo ib liiT o itp eu ap eu ,lc fo le ile tan t
vers fon coucher, il ordonna à deux moines qui étoient
prés de lu i , de fortir & de fermer après eux la porte de la
cellule ; & de revenir au point du jour , pour dire auprès
de lui matines, c ’eft-à-dire laudes. Comme ils fortoient
à r e g re t, au lieu de s’aller coucher , ils demeurèrent
près de la cellule ; & quelque tems après écoutant
a tten tiv em en t/ com m e ils n'entendirent ni mouvement
ni v o ix , ils fe doutèrent de ce qui en e to it: ils
pouflerent promptement la porte , & aiant pris de la
lumière ils le trouvèrent mort couché fur le dos. Il v é cut
fix -v in g t ans , dont il eti pafla v in g t dans le monde
, trois dans le mon afte re, quatre-vingt-treize dans
la v ie éremitique. C 'e ft ce que nous liions dans fa v i e ,
ÏW È S Ê é c r i t e quinze ans après par S. Pierre Daniien : toute-
4-î . i°5- fois on croit qu’il y a du'méconte , foit par la faute des
; copiftes ou autrement, & que faint Romuald né peut
avoir vécu plus de qua tre -ving t dix ans. il mourut 1 an
1027. le d ix -n eu v iém e de Juin, S t l’églifc honore fame-
moire le même jour : mais à Rome fa fête a été fixee
toî.iBj. ¿jt| feptiéme de F é v r ie r , jour de la fécondé tranflation.’
Incontinent après fâ mort, il. fe fit quantité de miracles
à fon tombeau •• cé qui fut caufé que cinq ans après,
Maim.prifat. |es moinés obtinrent d ufaint fiege la permiifion d’ele-
'* ver un autel fur fon corps : c’étoit alors une maniéré
\dé“candhifër levfairits.i' “ Cu" 'o-' ’ ‘ ‘
Gûi d’Areze
ir.uiicicn.
L i v r e c i n q u a n t e - n e u v i e ’ me. 475
U an s le même tems lous le pape Jean X IX . & T h eo -
Ualde évêque d’A r e z e , v iv o it le fameux muficien G u i
moine de la même v i l le , qui inventa la game & les fix
notes ut. re. mi. fa. Jol. la , par le moïen defquelles un
enfant apprend en peu de mois, c e qu’un homme ap-
prenoit à p eine en plufieurs années. Il prit ces fyllabes
des trois premiers vers de l’hymne de S. Jean , 'Utqueant
Iaxis ; &: é c r iv it fur fa nouvelle méthode à M ich e l,
moine de Pompofie , monaftere alors célébré près de At- an.
T* • ! » • • 1 > 1 • r *r* f i o n , Q>J&e.4n rerrare , qui I a voit aide dans cette entreprile. J eipe- ven. ¿.j®.
x e , d i t - i l , queceux qui viendront après n o u s , prieront
pour la remiifion de nos pechez , puifqu’au lieu
qu’en dix ans , à peine pouvoit-on acquérir unefcien-
ce imparfaite du c h a n t , nous faifons un chantre en
un an , ou tout au plus en deux. £ t enfuite :
Le pape Jean qui gouverne à prefent l’églife R om a ine
, aïant oiii parler de notre école 5c comment par le
moïen de nos antiphoniers les enfans apprennent les
chants qui leur étoient inconnus; en fut fort furpris ,
& m’envoïa trois meffages pour me faire venir. J’allai
donc à Rome avec Grégoire abbé de M ila n , 8c Pierre
prévôt des chanoines de l’églife d’A re ze homme très-
iÇAvant pour notre tems. Le pape m aïant témoigne
beaucoup de joie de mon a r r iv é e , m’entretint lon g -
tem s , me fit plufieurs queftions; 8c feuilleta fouvenc
mon antiphonier , qu’il regardoit comme un prodige.
Il en médita les r é g lé s , & ne fe leva point du lieu où il
etoit aifis, qu’il n’eût appris un ve rle t qu’il n’avoit ja-
maïs oui chanter , & n’éprouvât ainfi en lui-même ce
qu’il avoit peine à croire des autres. Ma mauvaife iànté
ne me permit pas de demeurer à Rome : parce que la
chaleur de l’étém’ç to itm o r te lle , en des lieux mariti-
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