
4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
7 En Allemagne i’imperatrice Cunegondc fe trouvant
v l i b r e par le décès de faint Henri fon ép o u x , fe retira au
Retraite de monaftere de C aufunge en Hefle près de O d e l , q u e lle
iamte Cune- _ , . , 1 1 > 1 / i • 1 » / i • • 1 • J
gonde. a v o itfo n d é , 8c dont elle fat dedier 1 egliie le jour de
Vit a n• 7. f&c* 6. l’an n iv e r fa ired e fa in tH en r i,q u in z iém ed e Ju ille tio ij.
apldsoul^t Pendant la meffe elle fe prefenta devant l'autel,revêtue
uart. to. é.p. £ous jes ornemens impériaux,& offrit premièrement
une particule de la v ra ie c ro ix . Apres l’évangile, elieie
dépouilla de la pourpre, 8c fe revêtit d une tunique brune,
qu’elle a voit faite de fes mains, fit que les évêques
avoient benie : elle fe fit couper les cheveux, qui furent
Tontifiç. Rom.de gardez en fon honneur dans le monaftere , & reçut des
confir.vtrg. é v ê q u e s je v o i le & l ’anneau,chantant les prieres>mar-
quées , pour la confecration folemnelle d s vierges.
A y a n t ainfi fait profeffion, elle paffa dans ce m onaftere
le sq u in z e a n sq u ’e lle v ê cu ten co r e ,m a is en fimple re-
lig ie u fe , foûmife à toutes fes foeurs , 8c humble fans
oftentation. Comme elle excelloit dans les ouvrages de
b rod erie, elle travailloit de fes mains : f chant, dit l’ai.-
l.TheJÏ, ni.10. teur de fa v i e , qu’il eft é c r it: que qui ne travaille point
ne doit point manger.Elle a voit toujours l’efprit o ccupé
de priereou de leèture, qu’elle faifoit elle-même ,
ou qu elle écoutoit : elle v ifito it les foeurs malades, 8c
prerioit grand foin des pauvres. Enfin confumée de
ve illes 8c d’aufteritez,elle m ourut le troifiéme de Mars
1040. & fut enterrée à B ambcrg, près de l’empereur
fon époux; mais elle défendit qu’on lui fit de pompe
Martyr» r. s, funebre. Il fe fit plufieurs miracles à fon tombeau, 8c
Mart- elle fut canonifée en izo o . par le pape Innocent III.
¡S !"■ , L a même année 1015. on tint un concile à Anfe près
Conci le d Aal c . \ m n 1 / a r • r>
de L y o n , ou aflifterenc douze eveques \ lavoir : ï5qu-
Torn. %}9* chard archevêque de L y o n , l’archevêque de V ie n n e ,
L i v r e c i n c l u a n t e -n e ü v i e ’m e ; 4C5
nommé aufïi Bouchard ; l ’archevêque de Tarantaife.
Les évêquesd’A u tu n , de M a ço n , d eCh a alon, d’A u -
x e r re , de V a le n c e , de Grenoble, d ’U z e z , d’Aouftrc 8c
de Maurienne. Comme ils traitoient de plufieurs fu-
jets touchant les affaires ecclefiaftiques, 8c l ’utilité du
peuple : Gauflin évêque de Mâcon, fe leva au milieu de
l ’aflemblée, 8c forma fa plainte contre Bouchard archevêque
de V ien n e : qui fans fa permiflion 8c fon confen-
tement a vo it contre les canons ordonné les moines
dans le diocefe de M âcon ,c’eft-à-dire dans le monaftere
de C lu gn y . L ’archevêque de Vien ne nomma l ’abbé
O d ilon , q u ié to itp re fen t, pour auteur 8c pour garent
de ces ordinations. Odilon fe leva avec fesmoines , 8c
montra un p r ivilè ge qu’ils avoient reçu de l’églife R o m
a in e , pour n’être fujets ni â l’é v ê q u e , dans le te r ritoire
duquel ils d em eu ro ien t,n i à aucun autre : mais
avoir la liberté d’amener tel évêque,8c de tel pais qu’ils
vo u d ro ien t, pour faire les ordinations 8c les confecra-
tions dans leur monaftere : parles coniecrations, j ’en-
tens les dédicaces d’églifes.
Alors on lut les canons du concile de Calcédoine 8c
de plufieurs autres,qui ordonnent qu’en chaque païs les
abbez 8c les moi nes foient fournis à leur propre évêquej
8c défendent à aucun evêque , de faire dans le diocefe
d un autre, ni ordination ni confe cration, fans fa per-
miflion. En confequence de ces canons ,les évêques déclarèrent
n u lle p r ivilè ge, qui non feulement ne s’y ac-
cordoit pas : mais y contrevenoit formellement; 8c déc
id èrent, que l’abbé de C lu g n y , n’étoit pas un garent
fuffifant du procédé de l’archevêque de V ien ne. L’archevêque
convaincu par ces raifbns,demanda pardon â
l ’évêque de Mâcon j & par maniéré de fatisfaètion y lu i
A n. io z j ,