
Herrn. Cl. r.
Î^Ô H I STOIRE EcCIiESI AS TIQUE. ’
A n . 104p. fucceiTeurs taus les biens de l’églife de P orto, entre
autres l’Iile de faintBarthelemi à R ome , qui lui étoic
difputée par l ’évêque de fainte Sabine. Le pape lui
confirma auifi le droit de faire toutes les fo n d io n s é-
pifcopales au delà du T ib re ; ce qui marque que le
diocefe de Rome étoit borné à la v ille feule. C e f t ce
qui paroîc par la bulle datée du vingt-deu x ièm e d’A-
v r il 1049. in d id io n fécondé, & foufcrite par qu inze
é v ê q u e s , dont les deux premiers font Eberhard ar^
chevêque de T reve s &c Halinard de Lyon.
Apres ce concile le pape en tint un à Pavie la fe-]
maine de la Pentecôte, qui cette année étoit le quatorzième
de M ai : puis il paifa le M o n tjo u , v in t deçà
les Alpes fu iv i de plufieurs Romains. Il alloit en A l lemagne
trouver l ’empereur, avec lequel il célébra à
C o lo gne la fête de faine Pierre. En ce vo y a g e il confirma
l’exemption de l’abbaye de C lu g n y , par une
bulle datée de l’onziéme Juin , & adreffée à l'abbé
Hugues; car il y avoit fix mois que faint Odilon étoit
mort.
Il fut affligé de maladies três-douloureufes pendant
les cinq dernieres années de fa v ie ; & Tentant fa mort
prochaine , il fit encore le vo y a g e de R om e , dans l’ef-
perance d’y mourir fous la p ro ted io n des Apôtres j
comme il l’avoit toujours fouhaité.Il y demeura quatre
mois trè s -m a lad e , du tems du pape Clement II.
qui le vo ïo it 8c l’entretenoit fouvent. Il y étoit auffi
v ifité par quantité de moines & de clercs, entre autres,
par L aurentév êqued ’Am a lfi, auparavant moine ber
n ed id in , homme très-favant dans les livrés des Grecs
8c des Latins. Odilon étant guéri contre fon efperan-
c e , revint à C lu g n y , & prefque toute une année s’appliqua
l v l
Fin deS.Qdilon.
Vit a c» 1
S» Btn. ¿ .¿ 82,
L i v r e c i n q j j a n t e - n e u v i e ’m e . j î i
plîqua aux jeunes, aux prières &c aux v e ille s , autant que
ion peu de famé lui permettoit. Il avoit refolu de v ifi-
ter les monafteres pour inftruire &c encourager les frères
&c attendre la mort au lieu ou il fe rencontreroic.
A y a n t commencé cette vifite il v in t à Souvigny où
faint Mayeul fon prédecifeur étoit mort. Là il eut une
nouvelle attaque des douleurs de colique , qui letour-
mentoient depuis lon g - tem s , & defefpera de fa vie.
O n lui donna l’ex trême -ond ion & la communion , &
,cm mit devant lui un cru cifix , dont la vûë l’excitoit
à des fentimens d’une tendre pieté. La fête de N o ë l
Approchoit ; il parla la veille à la communauté auffi-
.bien qu il eut fait de fa v ie , coniolant les freres de la
perte. Le jour de la fece il fe fie porter à l’églife tout
mourant qu il e to it, &c là il commençoit les pfeaumes
bc les antiennes , donnoit les ben edid ion s & faifoit
toutes les fon d ion s qu’il pouvoir , avec une gayeté
merveilleufe-, efperant fermement de mourir à la fête
de la Circoncifion , comme fon cher ami l’abbé Guillaume
de Dijon. Pendant tout ce tems Odilon n ep re -
noit prefque point d’autre nourriture que la fainte eu-
chariftie. Quand on le v i t à l ’extrémité, on le mit à
terre fur un eilice cou ve r t de cendre, où il expira doucement
les yeux arrêtez fur la croix, la nuit du dimanche,
çremier jour de Janvier 1045.dans quatre-vingt-
feptieme anneedefon â g e , bc la cinquante-fixiéme de
faprelature. L eglife honore fa mémoire le jour de fa
mort.
L a d io n de fa v ie , qui f a rendu le plus célébré, eft
l ’inftitution de la commemoraifon generale des Tre-
paffez. On raconte diverfement la révélation que l ’on
.dit y avoir donne occafion; mais v o ic i ce qui m’en pa-
Tome X I I . g B b b
Martyr* R. i»
Janu.
L V I I .
Commcmorai-
icndes Trepaf-
fez. .
Vit a f&c. 6. Ben»
part* 1 a 13.
Blog*ibid*n, 111®