
jo o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
en deux divers endroits de fon diocefe , 8c y aïant mis
garnifon , il procura la'fûreté du païs.
Nonobftant ces dépenfes, il enrichit fon églife par
l ’a cquifition de plulieurs terres, cultiva les anciennes,
& les orna de beaux bâtimens. Quant à fon églife cathédrale
, il décora de peintures exqmfes les murailles
8c les lambris, il donna quantité d’argenterie pour le,
fetvice , entre-autres un calice d’or du poids de vin g t
livres : Il enfermale cloître de murailles 8c de tours.
Enfin il bâtit une chapelle magnifique , pour y garder
un morceau de la vraïe C ro ix , que le ro iO tto n I I I . lui
avoit donné, 8c que l’on crut avoir fait plulieurs miracles.
Bernouard fit la dédicace de cette chapelle l’an
9 9-6. quatrième de fon-ordination, le dixième de Septembre.
En Boheme le duc Boleilas voiant le défordre où
s. Adaibcrc np- cette églife étoit tombée depuis l’abfencedefaint Adalpcllé
en Boheme. j . ^ . i r i / n • • i- Ü b e r t , tint conleil avec Ion c ie rg e , & envoi a dire a
ftc.f p.byo.Boi. V ille gife archevêque de Maïence : Ou renvoïez-nous
183. s*d.°' S I Adalbert notre pafteur, ce que nous aimons mieux,ou
nous en ordonnez un autre. L ’archevêque craignant
que ce peuple nouvellement converti ne retombât dans
fes anciennes erreurs, en-voïa à Rome deux députez ,
vit», ». ij.p. sis. fça voir,Radia difciple du faint 8c Straquaz moine, tous
deux freres du d uc , avec des le ttres, par lefquelles il
prioit le pape de renvoïer Adalbert. Le pape Jean X V .
tint un concile à Rome pour ce fujet, l’an 994. Il y eut
grandeeonteftation entre les députe z, qui redeman-
doient leur évêque , 8c les Romains, qui le vouloient
retenir. Enfin les d épu te zl’emporterent,8c lcp a p ed it:
Nous vous le rendons, à condition que fon peuple le
confervera , profitant de fes inftruéfcions , mais s’ils de-
L i v r e c i n q u a n t e -s e p t i è m e
meurent dans leurs p e ch e z , il po’ùrra les* quitter en
liirete. 1
Les dépurez ramenèrent dohc Adalbert après qu’il
eut mené -cinq ans la vie monaitique ; & quand |f ar]riva
a Prague, tout le peuple vint au devant 'deTui,& le reçût
avecune extrême joïe,promettant de fuivre en tout fes
avis Mais ils retombèrent bien-tôt dans leur premierb
neghgence & dans tous leurs vices. La femme drun hom
me noble étant accufée d’avoir commis adultéré avec un
clerc, lesparens du mari vouloient la décapitef fuiVant
a coutume Elle s’enfuit à l ’évêque,qui pour lui fauver
H vie 1 enferma dans un monaftcre de religieufes dédie
a S. George , & donna a un homme fidèle la cîefde
1 eghfe ou elle etoit. Ceux qui pourfuivoient la femme
vinrent a la maifon de l’évêque pendant la huit fe plaignant
qu’il vouloir empêcher l’execution des loix ¿¿demandant
la coupable avec menaces. Il embrafTa les fre
res qui etoient avec lu i, fe recommandant â leurs prie-
res & fe jetta au milieu de ces furieux, en difant • Si
c e ft moi que vous ch e rch e z, me voici. Un d’entr eux
lui dit :T u te flattes en vain de la gloire du m artyre, mais
il on ne nous rend promptement cette malheureufe
nous avons tes freres & nous nous vengerons fur leurs'
emmes, fur leurs enfans & leurs terres. Cependant un
traître eur aiant découvert celui à qui l’évêque avoit
confie la garde du heu où étoit la femme , ils l’intimidèrent
tellement, qu’il leur en donna l’entrée ; ils arra-
cherent la femme de l’autel,& lui firent couper la tête
Depuis fon retour S. Adalbert commença à travail- ,,
er a la converfion des Hongrois voifins de la Boheme;
il y en v e a des millionnaires, & y alla lui-même;& y
établit un foible commencement de chnilianifme. Leur
•vit a n . 16•