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Vita Burcb. cum
Decr.edit.Colon.
V itaO lbetin .
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4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q o Ég
Ton recueil de canons; & c’eft par cet ouvrage qu’il eft
devenu fameux, il y fut aidé par Vautier évêque de
Spire, par Brunechon prévôt d e fo n é g lifed eV o rm e s ,
& principalement par Olbert moine de Lob e s, & depuis
abbé deGemblous. Car comme Bouchard encore
jeu n e , avoit une grande ardeur pour l’é tu d e , il pria
Baudn évêque de L ie g e , avec lequel il avoit lié à la
cour une amitié particulière, de lui envoye r un homme
de le ttre s , pour l’aider dans l'étude des écritures.
Baudri ne trouva perfonne plus capable de cet emploi
que le m o in eO lb e r t, qui a voit étudié premièrement
fous Heriger abbé de Lobes, puis à faint Germain de
P a r is , à T ro y e s , Se à Chartres fous l’évêque Fulbert.
Etant abbé il amaffa à Gemblous plus de cent volumes
d’auteurs ecc lefiaftiques, Se cinquante d’autres profan
e s , ce qui pafloit pour une grande bibliothèque. Bouchard
profitai! bien de fes inftruétions, qu’il devint le
plus favant prélat de fon temps, Se compofa avec lui le
gand recueil de canons que j ’ai marqué.
Bouchard en explique lui-même le deflein dans la
préface adreflee au p rçvô t de fon églife. C ’étoit pour
î ’inftru&ion des prêtres chargez de la conduite des
âmes principalement pour le rétabliflement des pénitences
canoniques, ignorées ou négligées pour la
plupart. L ’ouvrage eft d ivifé en v in g t liv r e s , & com*
mence par l’autorité du pape,l'ordination des évêques,
leurs d evo irs, Sç la maniéré de les juger. Puis il parle
du refte du c le rg é , des églifes Si deleursbiens temporels;
Sc enfin des faeremens. A u fix iém e liv re il commence
à parler des crimes & de leurs penitences ; Se
c’eft ce qui cotnpofe la plus grande partie de l’ouvrage.
Jl explique dans un grand détail la maniéré d’impofer
L i v r e c i n q u a n t e - » h u i t i e ’ me. ' '41.
Sc de pratiquer la pen jten ce: mais il explique auffi les — -
moïensde la rache ter, afin de ne pas mettre au defef- A n . 1012..
poir ceux qui ne la pouvoient accomplir. lii' l9‘
Par exemple, c e lu iq u i ne peut jeû n e r , pourun jour p L
de jeune au p a in & a l’eau, chantera cinquante pfeau-
mes âgenoux dans l’églife , & nourrira un pauvre ce
jour la:moïennant quoi il prendra telle nourriturequ’il
lui p la ira , excepté le v in , la chair Sc la graifte. C en t
génuflexions tiendront lieu de cinquante pfeaumes ;
Se les riches pourront fe racheter pour de l’argent. Mais *• uil
faut bien remarquer que ce rachat de penitence , Sgi:.,
n’étoip que pour ceux àqui il éroit impoflîble de l’accomplir
a la lettre ; & que cette impoiïibilité n’étoit
pas une caufe pour en difpenfer abfolument, mais feulement
pour la commuer, afin que le pécheur fe punît
delà maniéré qu’il le pouvoir.
C e recueil de Bouchard, comme les autres du tems,
eft rempli des fauifes décretales , dont l’autorité s’éta-
blifloit de plus en plus : & les pièces dont il eft compo-
fé ne font pas tirées des livres originaux , mais des re- J H P ? ",
cueils precedens, particulièrement de celui de R e g i-
non ; dont Bouchard a fouvent copié les fau te s , Si y
en a ajoute de nouvelles. Bouchard remplifloir d’ail-
le^urs tous les devoirs d un digne évêque : fu ivant l’étaç
ou 1 eglifç etoit de ipn tems. Aï’ant trouvé la v ille de
Vomies, prefque deferte, ôc devenue une retraite de v o leurs
Sc de betes fauvages: il en rebâtit les m u ra ille s ,
rappellaleshabitansdifperfés à la campagne, & la rétablit
en cinq ans malgré l’oppofition du duc O tton ,
qui aïant une forterefle dans la ville , y donnoit retraite
au:p pillards. Mais enfuite par l’autorité du roi
H en r i,Otton céda a 1 eveque cette forterefle en échan-
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Regin. n. n ,