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tement pour l’éleétion de Francon à l’évêché de Paris,
il répondit qu’il y confentoit : en cas que ce fût un
homme de beaucoup de lettres, & qui prêchât facilement
: à quoi, dit-il, tous les évêques ne font pas moins
obligés qu’à l’aétion. Il fuppofe encore que l’éle&ion
ait été jugée canonique par l’archevêque de Sens & par
les évêques de la province. Depuis que Francon fût ordonné
évêque. Fulbert l’aida de ièsconfeils endiveriès
affaires: le confolant dans les perfecutions,que l’églife
ibuffroitdelapart des feigneurs ; 8c l’exhortant à ne
pas ceder à fon reffentiment, jufques à prendre les armes
: de peur, ajoûte-t’i l , que fi vous emploïez un
glaive étranger, vous ne faffiez qu’on ne craigne plus
le vôtre.Il l’exhorte encore à retirer en faveur des pauvres
l’uiufruit des autels,que fesprédeceifeursavoient
accordé à des laïques.
Après la mort d’un foûdoïen de l’églife deChartres,
Robert évêque de Senlis demanda cette place, pour lui
ou pour G u y fon frere. Fulbert répondit : Q u ’elle ne
convenoit ni à Robert, parce qu’il étoit évêque, ni à
G u y , parce qu’il étoit trop jeune, & la donna à un de
fes prêtres nommé Evrard, favant & vertueux. L ’évêque
dé Senlis 8c fa mere en furent fi irritez,qu’ils firent
de terribles menaces contre Evrard,en prefence de plu-
fieurs témoins. En effet, quelques-uns de leurs domef-
tiques vinrent à Chartres, oü s’étant tenus cachés pendant
le jou r , ils attaquèrent de nuit le prêtre Evrard,
comme il alloit à matines,& le tuerent à coups de lances
8c d’épées, dans le parvis de la grande églife. Ses
clercs qui vinrent un peu plus fard, le trouvèrent, qui
en expirant prioit pour fes meurtriers, à l’exemple de
làint Eftienne. Quelque loin qu’ils eulïènt pris de le
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cacher,le crime fut découvert par des indices qui joints
aux menaces précédentes,faifoient une entiere conviction.
Fulbert en écrivit à Adelberonévêqüe de L aon,
comme au plus ancien de la province de Reims, dont
apparemment le fiege étoit vaquant: l’exhortant à faire
juftice d’un tel crime, & à excommunier les coupables.
Pour lui il les excommunia, & refuià ce qu’ils of-
froient pourfie faire abfoudre, nonobftant les conièils
8c les inftances de l’archevêque de Sens. Q uant à l’évê-
que de Senlis, il ne vouloit faire aucune iatisfaction
pour ce meurtre, ni avoüer qu’il en fût coupable.
Le fiége de Reims aïant vaqué quelque tems après
la mort de l’archevêque Arnoul, Ebles , encore laïque
fut élû pour lui iucceder, parle clergé & le peuple de
la ville, du confentement du roi & d e la plûpartdes
évêques de la province : mais Gérard de Cambra y s’y
oppoià , infiftant fur ce qu’Ebles étoit neophite , 8c
prétendant qu’il n’étoit point inftruit de la difcipline,
& n e fa v o it qu’ un peu de dialecbique, pour oppoièr
aux ignorans. G u y nouvel évêque de Senlis faifoit difficulté
de prendre part à fon ordination:maisFulbert le
ralïura,lui apportant les exemples deS.Ambroife & de
S. Germain d’Auxerre; & lui reprelèntant le befoin de
relever l’égliiè de Reims, notablement déchue. Ebles
fut en effet iàcré archevêque l ’an 1024. & le remplit
dignement ce fiege pendant neuf ans, Fulbert le
confola dans les traveriès qu’il fouffroit de la part
d’Eudes, comte de Champagne, 8c le reprit de ce qu’il
vouloit abandonner fon troupeau : diiànt que ce ne
feroit pas agir en pafteur,
Guillaume Y,, duc d’Aquitaine, connoiffant le mérite
de Fulbert de Chartres,le fit venir auprès de lu i,
Ep. z <>.
Ep. 48. 49,
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