
IV .
Synode de Ra-
p h ie r .
I t in e r . p. xyo.
ï>* &• cpnc. in fi.
19S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
beau leur citer les canons , ils oppofoient leur coutume.
C'eft ce qui I’cmbaraffoit, quand il voulut tenir un
fynode. Car , di t -i l , parlant à fon clergé , on tient les
fynodes pour corriger ce qui s’eft fait contre les canons
; & quand je les regardois je trouvois que vous
n’en obferviez aucun. Je voïois parmi vous des bigames
, des concubinaires, des confpirateurs, des parjures
, des yvrognes , des ufuriers. Les enfans mêmes
étoient irréguliers comme bâtards. En un mot la caufe
de la perte de tout mon peuple eft le clergé. Car comment
oferois-je dans mon fynode reprendre un laïque
d’adultere , de pa rjure, ou de quelqu’autre crime ,
le fouffrant dans mesêcclefiaftiques? V o u s fçavez qud
j ’avois convoqué un fynode , ou pendant deux jours
l’arcbiprêtre & l’arçhidiacre devoient examiner en
mon abfence ceux qui v ien d ra ien t, & le troifîéme
jour me rapporter tout ce qu’il y aurait à corriger. Je
trouvai qu’on ne les a yo k examinez que fur les pfean,
me s , & qu’ on avoit trouvé qu’ils ne les fçavoient pas
ma l , & la plupart mieux que moi. V o ilà le fruit du
fynode.
Je les interrogeai fur leur créance, & je trouvai que
plufieursnefçavoientpasmêmele fymbole des apôtres,
C ’eft ce qui m’obligea d’écrire la Jettre fynodique à
tous les prêtres, où je leur ordonne d’apprendre les
trois fymboleSj celui des apôtres, celui que l’on chante
à la meife & celui de faint Athanafe. Nous avons
cette lettre fynodique de Rathier : où il recommande
l’obfervation du dimanche ; & montre la lignification
morale de la parafceve & du fabat, c’eft-à-dire, du vern
dredi & du famedi. Il dit dans cette lettre-; Je yeux fça-
L i v r e c i n qai a n t e - s i x i e’m e . 199
Voir de chaque prêtre s'il eft né libre ou de condition
' fervile. S’il eft né ou ordonné dans mon diocefe,& pour
quel titre. S’il a été fe r f , qu’il montre fa lettre d’affran-
chiflement : s’il eft d’un autre diocefe, qu’il montre fon
dimiffoire. Chacun de vous aura, s’il fe. peut, une explication
du fymbole & de l ’oraifon d om inica le , fuivant
la tradition des peres,poureninftruire le peuple. C ’eft
ce que nous appelions un catechifme. Enfuite entre
les formules de l’adminiftration des facremens, com-
prifes aujourd’hui dans le rituel , il marque l ’ordre de
la réconciliation des penitens, iuivant la mefure refer-
vée aux prêtres par les canons ; ce qui montre qu’il y
avoit des cas refervezà levêque : & il dit enfuite ex -
preiTément, que les prêtres peuvent donner la pénitence
pour les pechez fecrets ; mais quant aux pecbez
p u b lic s , ils doivent en faire leur rapport à révêqUe,
S ç a ch e z , ajoute-t-il , que nous n’ordonnerons per-
fonne qui n’ait paiTé quelque temps dans un monaftere
ou auprès d’un homme fç a v an t, & ne fo-it un peu
inftruit.
Une autre plainte du clergé de Verone contre Rathier
, c’eft qu’il avoit emploie la part des revenus ec-
clefiaftiques deftinée aux pauvres, à rebâtir les églifes
brûlées par les païens ou tombées en ruine par la négligence
des mauvais évêques. C ’eft a quoi il répond
dans le livre intitulé apologétique , & il foutient que
les pauvres pouvant alors fe paifer de ce fecours, il a
dû emploïer les biens d e l’églife à un befoin plus pref-
fant. Cette divifion avec fon clergé arriva après la
mort de Jean X I I . par l’ordre duquel il avoit .été réta
b li, par confequent l’an 974. Et c’eft en ce temps-
qu’il écrivit l’itineraire, ou il déclaré à fon clergé ,
p. 16 3,
xlV.
Autres écrits ¿16
Rathiet.