
¿2- H i s t o i r e Ec c l e s i a s t i q u e .'
dans une coupe qui ne fervira à aucun autre uiagc.’
V ou s renfermerez avec le voile les autres particules
dans le vafe û Ôc vous prendrez bien garde qu’il n’en
tombe pas le moindre fragment, qui puiffe être foulé
aux pieds,
Lue fut encore obligé dé changer quelquefois de
demeure ; mais enfin il fe fixa dans i’Attique en un lieu
nommé Soterion, c’eft-à-dire falutaire , 6c par abrégé
Sterion, où il y avoit une fontaine & du bois qu’il défr
ich a , 5c en fit un jardin agréable, mais il en é loigna
fa cellule , afin d’être plus caché. C e -fut-là qu’il
mourut faintement versl’an 9 4 6. 6c y fut enterré : on
changea fa cellule en oratoire 6c il s’y fit quantité de
m ira cles, comme il en avoit fait plufietirs de fon v ivant,
L ’églife Grecque l’honore lefeptiéme de Février,
6c le nomme S. Luc le jeune, non pat rapport à Févan-
gelifte ; mais pour le diftinguer d’un autre Luc abbé en
Sicile près le mont Ethna , plus ancien au moins d ’uq
iiçcle.
En France l'archevêché de Reims étoit toujours
difputé par Hugues & Artaud ; & l ’un ou l’autre pre-
lioit le deifus félon que le prince qui le foutenoit
étoit plus puiffant. Car cette affaire regardoit autant
Fétat que l ’églife , à caufe des grands biens de cet ar*.
chevêché & de fa fituatioh aux frontières de France 6c
de Lorraine. Le comte Hebert pere de l ’archevêque
Hugues mourut l’an 9 4 3 . 6c le roi Louis reçut en fes
bonnes grâces les enfans de ce comte , à la priere de
Hugues comte de Paris leur oncle maternel. Le premier
qui fe reconcilia avec le roi fut l’archevêque H u gues
, 6c le roi confentit qu’il gardât le fiege de Reims,
% condition de rendre à Artaud les abbaïes qu’il avoit
L i v r e c i n . q u a n t e ~ c i n q_u i e ’me. 6 3
laidees, 6c de lui procurer un autre évêché. On devoit -------------
auifi rendre à fes frères les fiefs qu’ils tenoient de l ’é- 246-
glife de Reims. A in fi l’archevêque Hugues demeura
pour Lors en poffeflipn.
Mais l’année iuivante 9 4 4 . les enfans de Hebert fe
broüillerent de nouveau avec le roi Louis qui fit piller
par fes vaffaux les terres de le g life de Reims. En
9 4 ; . il vint ailiçger la ville amenant l’archevêque A r taud.
Enfin par la: médiation du comte de Paris, le c. 3«;
roi convint de lever le fiege, à condition que l’archevêque
Hugues fc reprefenteroit à un parlement pour
rendre compte au roi de tout ce qu’il lui demandoit.
Le roi Louis fut enfuite pris par les Normands qui le
tinrent près d’un an prifonnier de concert ayec le comte
de Paris. Etant délivré en 9 4 6 . il fit venir à fon fe- c. j*.
cours O tton roi de Germanie dont il avoit époufé la
foeur Gerberge ; 6c ils aifiegerent enfemble la ville de
Reims. L ’archevêque Hugues v it bien qu’il ne pouvoir c. t f
r é fiile r , 6c fes amis lui reprefenterent que s’il laiffoit
forcer la ville , on ne pourrait empêcher les rois d e lu i
faire arracher les yeux. Il fe rendit donc après trois
jours de fie g e , à condition de fortir faitf 6c fau f, avec
ceux qui le voudraient fuivre. Alors les rois entrèrent
dans R e im s , ôc Artaud fut remis dans fon fiege par
deux archevêques Robert de Treves 6c Fridcric de
Maïence qui le tenoient par les deux mains.
L ’archevêque Hugues fe retira à Moufon , 6c tenta
inutilement l’année fui vante de reprendre Reims
avec le fecours du comte de Paris. Mais Derolde évêque
d’Amiens étant m o r t, il ordonna à fa place un:
clerc de Soiffons nommé Tetbau ld . La même année
5 4 7 . les deux rois Louis 6c Otton tinrent un parlement
y