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OEïdr.p, ¿40.
Suf.. li Eivi n\ 40-
ÏÛO H' I S TOrRE EcCX.ES IASTICPUE.
d’o rdination. Mais en cas que le fiege d’Heraclée fût
Vacant, l’ordination du patriarche de C . P. apparce-
noit au m étropolitain de Cefarée comme procothrone,,
e’eft-à- dire évêque du premier fiege. Car ceux qui
etoient exarques a vant lé re éh on du patriarcat de G. Pi
ne furent depuis que protothrones..
Le patriarche Polyeuéte parla avec beaucoup de liberté
, contre l’avarice' des parens du vieil empereur
Romain : & le famedi-faint, comme l'empereur Conf*
tantin vint à l ’églife , i l l ’exhorta à en faire juftice : ce
qui ne lui plut pas comme étant gendre de Romain..
Bafile premier chambellan de l’empereur , qui étoit fils
de Romain & d’une e fc la v e , agit fi fortement par le
moïen de fa fccur l’imperatxice H e len e , que C on ftan -
tin fe repentit d’avoir fa it Polyeuéte patriarche, &
chercha quelque prétexte de le dépofer : y étant d’a illeurs
puiffamment excité par Théodore archevêque-
de C izyq u e . La première année de fon pontificat, P c -
lyeudte mit dans les diptyques lé nom d’Euthymius fon
prédeceifeur,quiavoit reçuàla communion l’empereur
Léon le philofophe après fon quatrième mariage. Q ue lques
évêques le trouvèrent mauvais, & peu s’en fa llu t
qu’ils ne rcnonçaiTent à la communion de Polyeucte :
mais ils fe fournirent fi promptement à la volonté de
l ’empereur, qu’ils le: firent mocquer d’eux.. Vers Je
même temps on apporta d’Antioche à C . P. une main
de S. Jean-Baptifte, dérobée par un diacre nommé
Job. Quand elle fut arrivée à Calcédoine , l’empereur
envoia la galere impériale avec les plus-cdnfiderables
du fen a t, le patriarche Polyeuéte allaraufli au-devant
avec tout le clergé, on porta le luminaire & l’encens,,
o n mit La relique dans le palais..
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’m e. i o i
La même année mourut S.Paul deLatre anaco- i.u.
jetc fameux & très-eiliméde l’empereur Gonftàntin, Il s-p^ d* g p ’
étoit né en A fie a Elee près de Pergame r fon perc A n - /w. 1-04-.
tiocus officier fur la flotte,.aiantététuéà laguerre con-
tre les. f/ Iufulmansfa mete Eudocre fe retira en B ith y—
nie près de Marycate d’où étoitrS. Joannice. Elle avoir
deux fils Bafile &: Paul dont nous parlerons,. Elle maria
Bafile-, mais fur le point des noces il s’enfuit au mont
Olym pe & fe fit moine dans la laure de S. Elie : puis fe s«p. ih. stÉviii}
trouvant importuné des vifites de fes parens & de fes
amis, il fe retira plus ayant à Brachiane près du mont
de Latre. De-là il envoïa chercher fon fre re , qui depuis
la mort de leur rnere étoit tombé dans une telle pauvre-
té , qu’il étoit réduit à garder les pourceaux. Illemena
au mont de Latre, & le mit entre les mains de-Pierte ,
abbé du monaflere nombreux de C a ry e ,q u e lui-même
avoit fondé. C e t abbé voïant les excellentes difpofi-
tions du jeune P a u l, le retint pour le fervicéde faper^
fonne. Bafile retourna au mont Olympe , & mourut
abbé de la laure de S. Elie.-
Paul s’exerçoit à matter fon co rp s , & particulière--
ment à vaincre le fommeil. On ne le vit jamais com
ché pour dormir , il s’appuïoit feulement contre un
arbre ou contre une pierre. O n rie lui entendit ja--
mais dire une parole oifeufe. Etant appliqué à la cui--
iïn e , le fouvenir du feu de l’enfer lui faifoit verfer des»
larmes. L ’abbé Pierre lui refufa toujours à caufe de fa-
jeuneife, la permiffion de fe retirer dens le défère,.qu’i l
lui demandoit inftamment :■ mais après la mort d e l’ab--
b é , Paul communiqua fon de£fein à E)emetrius fo n
ami,Si ils fe retirèrent enfemble à la cime du mont de-
Latre près, la laure des Cellibares. Paul s’arrêta à une'