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. H i s t o i r e E c c e e s i a s t i q y t :
■ — couper la tê te , 8c après l’avoir jetté du haut de la
A n . ?î>8. t o u r , on le pendit par les pieds. Touce fois l’empereur
p r iten fu ite fa fem m é pour concubine.
Les T ib u r tin s s’étoient auffi révoltés contre l’envi
pereur 8c avoient tué M azolinleu r d uc : mais faine
Romuald fit leur p a ix , étant venu trouver l’empereur
à l’occafion que je vais dire. C e prince voulan t
reformer l’abbaïe de C la ffe , donna le choix aux m oines
d’un tel abbé qu’ ils voudroienr.ils choifirent tout
d’une vo ix Romuald ; 8c l’empereur craignant que
le faint homme ne voulût pas venir à la co u r , alla le
trouver lui-même,coucha fur fon lit,8c le lendemain
l'am en a à fo n p a la is , où il le prefla d’accepter cette
abbaïe.Comme il refufoit abfolument, l’empereur le
menaçadele faireexcommunie rpartouslesévêques ,
8c l’obligea enfin à accepter. Il s’apliqua à rétablir eii
ce monaftere l’obfervance exaéte de la r é g lé , fans
donner aucune difpenfe en faveur de la nobleife ou
d e lad o é lr in e . Ce tte feverité fit repentir les moines
de l’avoir c h o ifi, ils commencèrent à murmurer for-,
tement contre lui : en forte que voïant qu’ il ne pouv
o i r les conv ertir, 8c fefento it déchoir de la perfec-:
t io n , il v in t trouver l’empereur devant T ib u r , 8c en
fa prefence 8c de l’ archevêque de R a v e n n e , je t ta le
bâton paftoral 8c renonça à l’abbaïe.
Il fembloit que la providence l’eût en voïé pour
fauver les habitans d eTibu r.Ca r il les fit convenir de
fe tendre à l’empereur , faifant abattre une partie de
leurs murailles 8c luidonnant des otages-, Scdelivrerle
meurtrier du duc àfamere,qu’ilobligea à lui pardon-
ne r.Ce fut auffi à T ib u r qu’il conv e r titTh am m e ,qu i
a vo ittrom p é G refçence .Illuireprefenta iifortemeiit
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L i v r e c i n q ü a n t e - s e p t i e ’m e . 317
î ’énormité de fa iupercherie 8c de fon parjure, qu’ il --------~
luiperfùadade quitter le monde; 8c l’empereur qui A n. 998.
aimoit 1 ordre monaftique lu i en accorda volontiers
lapermiffion.
L ’empereur lui-même s’érantconfeifé de ce crime
a S. Romuald, fit parpenirence nuds pieds le pèlerinage
de Rome a S. Michel du m ont Gargan. Il demeura
dans le monaftere d eC la ife pendant tout le ca rê -
me fuivant de l’an 999. jeûnant 8c pfalmodiant autant
q u ’il le p o u v o it , portant un cilice fur la c h a ir , quoique
pardeiTus il fût v ê tu d ’or 8c de poürpre, 8c aïant
un lit de parade il couchoit fur une natte de jonc. Enfin
il promit àS.Romuald de quitter l’empire 8c prendre
1 habit monaftique : mais il n’accomplit pas cette
promefle.
En revenant du mont Gargan, l’empereur paiTa au liii.
monaftere de faint N il. Quand il en fut proche, voïant f e ' nT 1'
d e là hauteur les cabanes des moines dreflees autour nus.mp.
d e l o ratoire, il dit : V o ilà lesrabernacles d’ifraël dans l!!'
le deiert : voilà les citoyens du roïaume des c ie u x ,
ils ne demeurent point ici comme habitans, mais
commepaflagers.S. N il faifant brûler de l’encens, s’avança
au-devant de lui avec toute fa communauté, 8c
le fa lu a a v e c to u te forted’humilité 8cderefpe<ft L ’empereur
ioutenant de fa main le faint vieillard, entra
avec lui dans 1 oratoire, 8c après la priere il lui dit :
A v a n t que d aller au ciel ; aïez foin de vos enfans, de
peur qu’après v o u s , l’incommodité de ce lieu ne les
oblige a fe feparer. Je leur donnerai un monaftere 8c
des revenus en tel lieu de mon empire que vous o rdonnerez.
Le S. répondit: S’ils font de vrais moines,
.celui qui a pris foin d’eux avec moi j ufques àprefent,