
z 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~------------- je les publierai devant les évêques 6c devant tout ce
A n . s>ÿi. p eUpje qUi eft à la porte. Et afin qu’on me croie, j’en
ferai ferment, & je donnerai un homme qui marchera
fur des fers rouges. Quelques abbez d ir en t , qu il
falloir permettre à l’archevêque Arnoul de fe retirer ,
6c de confulter qui il lui plairoit : ce qui lui fut accordé.
Il fe leva d o n c , 6c prenant avec lui Seguin
archevêque de Sens, Arnoul évêque d’Oileans, Bru-
non de Langres ôc Gotefman d’Amiens , ils allèrent au.
fond de la chapelle foûteraine, dont on ferma bien les
portes.
En leur abfence on produifit dans le concile piufieurs
„ canons du concile de Toledecontre Cour;mon d les évêquesinfide- A r - _ , , . . r
noui & faténon- fts à. leur prince. Enfin les eveques qui secoient enrer-
£ mez avec l’archevêque A rn o u l , appellerent les autres^
* 6c leur dirent qu’il s’étoit jetté à leurs pieds, 6c avec
larmes leur avoit déclaré fes crimes en confeifion r
difant, qu’il vouloit renoncera l’épifcopat, pour avoir
exercé indignement. Les évêques que l’on venoit d’ap-
peller, voulurent otiir cette déclaration de fa bouche-;
& le conjurèrent au nom de Dieu-, que la crainte ne
lui fît rien dire de faux contre lui-meme. Puis ils firent
venir environ trente des plus fçavans &c des plus pieux
d’entre les abbez &c les clercs, pour réfoudte avec eux
ce qu’il falloir faire. On convint premièrement, qu’il
rt’y avoit plus lieu de fe plaindre, que l’on eut méprifé
le faint fiege, puifqu’Arnoul de Reims avoir choifi des
juges , & par confequent ne pouvoir plus, fe pourvoir
devant aucun autre tribunal. On demanda-enfuite ,
quelle forme on devoit fuivre dans fa dépofition , cel-
« .4a. 4*. P le des canons ou de la coutume. Celle des canons ne
eonfiftoit que dans la prononciation de la fentence
c . 4 4 .
c . 4 5 .
c . 4 7 .
c. 50'.
L i v r e c i n qu a n t e - s e p t i e ’m e . 2 7 ;
quidéclaroit le coupable privé du facerdoce ; la couru- -------------
me y avoit ajouté la ceremonie d’ôter les ornemens A N . 991
facerdo taux ; ce que depuis on appella dégradation.
On déclara donc qu’Arnoul devoir rendre l’anneau ,
le bâton paftoral & le pallium, fans lui déchirer fes
habits, comme il fe pratiquoit à Rome j & que de plus
il donneroit un libelle pour approuver lui-même fa dépofition.
Ainfi finit la première féancedu concile de
Reims.
Le lendemain les évêques s’aifemblerent encore dans
1 eglife de faint Balle * 6c ne regardant plus Arnoul de
Reims que comme condamné, les uns avoicnt pitié de
fa noblelfe , les autres de fa jeuneife -, &c tous étoient
touchez de l’opprobre de leur confrere. Alorsles deux
rois Hugues 6c Robert entrèrent dans le concile avec
les principaux de leur.cour, 6c remercièrent les évêques
de la fidélité qu’ils leur avoient témoignée en cette occa-
fîon. Puis ils demandèrent qu’on leur fît un rapport
fommaire de ce qui s’étoit paifé dans le concile. Arnoul
d’Orleans dit,que l’archevêque de Reims avoit d’abord
voulu nier fon crime , mais que fe voïant convaincu | c. ¡t.
il avoir pris confeil, 6c enfin tout avoué.
On le fit venir , & en même temps ort lailfa entrer
tout le peuple ; 6c après qu’on eut fait filence, Arnoul
d ’Orleans exhorta Arnoul de Reims à parler. Comme
il parloit confufément 6c peu intelligiblement Arnoul
d’Orlcans lui demanda , s’il étoit encore de même avis
que le foir précèdent, 6c s’il vouloit renoncer à l’épifcopat.
Arnoul de Reims en co n v in t , 6c qu’il avoit
manqué de fidélité au roi : mais il pria Arnoul d’Or leans
d’expliquer fa caufe. Le comte Brochard vouloir
qu’Arnoul de Reims avouât publiquement ia tra-
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