
?0 6 H i s t o i r b E c c l i s i a s t ï q j s i :
n iten c c , s’adreffa a Robert qui lui confeilla de quittée
le m o n d e , offrant de fe retirer avec lui : mais il 1 e x horta
à chercher un troifiéme com p a gn on , ôc quel-:
que petite églife abandonnée dans un defert,oùils puf-
fent v iv re de leur t r a v a il, & d e s racines qu’ils trouve-;
roient. il vouloir même que ce fû t une p a ro iffe , afin
de ne donner fü je tà perfonne de fe p laindre, qu’il fa i-
fo itu n nouveau établiifement. U n autre gentilhomme
nommé D a lm a ce , ami d’Eftienne, s’offrit pour fe jo in dre
à e u x , ôc Robert les ayant trou v e z fermes dans
leur ré fo lu tion , ils allèrent s’établir a une eglife aband
on n é e , qu’Eftienne avoit remarquée allant auP u y en
V e la y , Ôc qu’ils obtinrent facilement, avec le defert d’alentour,
de deux chanoines du Puy a qui elle apartenoic.’
ils eurent beaucoup à fouffrir, non feulement par la fte-
r ilité du lieu , mais Iadureté des v o ifin s , q u ile s ch a r -
g e o ien td ’injures ôc de menaces, les traitant d’infenfez
de venir ,faûs rien a v o ir , s’établir dans un lieu ou il*
n ’auroient pû fubfiftér même avec des p ro v ifio n s ..
Robert encourageoit fes deux difciples , ôc tandis
qu’ils travailloient de leurs m a in s , il s appliquoit a la
led u re ôc à la p r ie re , pour avoir dequoi les inftruire»
Enfin pat leur travail ôc leur patience, ils furmonterenc
toutes les difficultez ; & adoucirent fi bien les efprits
farouches de leurs vo ifin s , que plufieurs fe joignirent
à eux, tant dès nobles que des clercs. Les miracles que
faifoit R o b e r t , contribuerentheaucoup à lu i attirer des
difciples : mais il les attribuoit aux martyrs S. V ita l &
S. A grico le à quijibn é g life é to it dédiée. Enfin la multitude
de ceux q u i vou lo ien t v iv re fous fa co n d u ite ,
l ’obligea d’accepter les terres ôc l’argent qu’on lui o f-
froicpour-la fondation d’un monafterej ôc il commenta
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a le bâtir au m ême lieu par le confcil de Rencon évê- 7 ~~ *
que deClermont dans lediocefeduquel il étoic. R obert N,I° / 2"
s’e to it retiré en 104J. i l commença fon nouveau mo-
naftere environ trois ans ap rè s , ôc il l'acheva en ,105t.
comme il paroîc par une bulle du pape Léon IX. datée “ / f™ '
du fécond jour de M a i , ôc par des lettres patentes du
roi de France H en r i, datées du vin gtièm e de Septem-
b re , ôc fouferites de plufieurs évêques & de plufieurs
feigneurs, fça vo ir A y mon archevêque de Bourges, Ar-
nould de T o u r s , A g ob e rt évêque d'Orleans, Helmuin
d A u cu n , Mainardarchevêque de Sens , Enzelfn év ê que
de Paris ,G u i de Chalon fur Saône. Les principaux
fe igneursfbnt, O don fre re du roi, Robert duc de .bourg
o gn e , auiïi fon fre re , Guillaume duc d’A q u ita in e ,
Guillaume duc de Normandie. O n nommoit dès-lors
cette abbaïe, la C h e fe -D ie u , en latin, Cafa Per, -c’eft-à-
dire, la maiibn de Dieu. Robert en fut le premier abbé,
& y gouverna jufqu a trois cens moines, fi répara env
iron cinquante églifes abandonnées depuis lon g -
tem>s, & la C h e fe -D ieu devint dans la fuite le c h e f d ’un
ordre ou grande congrégation de plufieurs mona-fteres
fous la réglé de S. B en o ît, dont fortirertt plufieurs per-
fonnages illuftres. Robert mourut l ’an 1067. le dix-
feptiéme d’A v r i l , & il eft honoré entre les Saints.
Halinard archeveque de L y o n , avoit prefque toû- f xxix,’
jours fu iv i Léon IX . depuis qu’il fut pape. Il le fit ve-
n ir avec les autres évêques de G a u le , au concile qu’il Ly°a'
tin t à Rome dès l’année 1049. première de fon pontificat.
Halinard l’accompagna au con c iled eR e im s d e là f&c. 6. Ben.pwt*
même ann ée, ôc enfuite à un autre concile de Rome, >i>'
après lequel il revint avec lui en F rance. Etant à Lan-
gres il en ordonna évêque Ardoüin ; en prefence du