
A n. 1004.
X IT . î
.S.HenriR. d'Italie.
• Mcturatoyi
Anecd. to. z. p,
2.04.
ïïitm . lib, 6. p.
16.
Cbr.Saxotioo^.
X I I .
More de (âint
Abbonde Fleu-
ry .
VititC.lét 17.&C»
CUb, m , c . ».
3<?4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
fans ceux qui étoient hors de la ville.
Depuis la mort d'Otton III. Henri n’étoit point encore
reconnu pour roi en Italie. Au contraire-, un fei-
gneur Lombard nommé Ardoüin ou H ard u ic , avoit
été couronné roi à Pavie dés le dimanche quinzième
de Février io o t , trois femaines après la mort d’O tton.
C ’e ilc è q u i obligea le.roi Henri à palier les monts au
p r in tem sd e l’an 1004. Il campa dans la plaine de V e -
ron n e , 8e y célébra la fête de pâques, qui cette année
étoit le dix-feptiéme d’A v r il : puis il paffa la Brenta
pour attendre Ardoüin campé de l’autre coté, qui s’enfu
it fans ofer l’attendre. A BrelTe Henri fut reçu par
l ’archevêque de R avenne & fes fuffragans : à Bergame
il reçût le ferment de l’archevêque de Milan,qui l’aïant
fu iv i à Pavie, le conduifit à l’églife de S. M ic h e l, où les
grands du païs aïant àleur tête le même a rchevêque,
élurent Henri pour roi & le couronnèrent à la m i-Mai,
après qu’ Ardoüin eût régné deux ans 8c deux mois.
Mais fon parti n’écant pas encore éteint,excita unevio-
lente féd itio n , où la plus-grande partie de Pavie fut
brûlée ; & le roi H enri aïant foûmis les rebelles, revint
ii promptement en Allemagne, qu’il célébra la S. Jean
à Straibourg.
En France Abbon de Fleury fit un fécond voïage
en Gafcogne, pour reformer le monailere nommé en
latin Rtgula, en langue vu lg a ire , la Reoie. il fu tre çu
avec honneur par les abbés & les feigneurs qui fetrour
v e ren tfu r le ch em in ; & a r r iv a furie lieu vers la faint
Martin. Ses gens aïant pris querelle avec les Gafcons
pour la nourriture des ch ev au x , il les reprit fortement
de leur imprudence,dans un lieu où ils n’étoient pas les
plus forts ; 8c les exhorta à attendre le comte de Bour-
L i v r e c i n q u a n t e - h u i T i e ' m e .' 3^5
Üeaux &.le V icom te , qui étoit l’avoüé de ce monafte- — ------
re. Car ilsdevoient arriver ince iîament, & lui p rêter AN.1004.
main fo r te , pour l’établilfement de la réforme. En-
fu ite il v ifita le s lie u x , &c vo y an tla fituation avanta-
geufe de ce monailere, il dit en riant: Je fuis maintenant
plus puiflant que le roi de France notre maître ,
.aïant une telle maifon en un lieu où perfonne ne craint
fon pouvoir.
Le lendemain lundi treziéme de No vemb re 1004.
1 abbefit une réprimandé a un des moines Gafcons,
d avoir mangé fans fon congé hors du monailere. il
ne répondit rien a l’abbé; mais il témoigna ion dépit
a c eu xq u ie to ien t prefens, & il s’éleva un cri de fem-
mes, comme pour exciter fedition. Cependant les Gaf-
çons 8t les François fe difoient des in ju re s , & un des
François im p a tien t, donna à un Gafcon un tel coup
de bacon qu il l’abattit à terre. Ils commencèrent à fe
jetter des pierres de part 8c d’autre , l’abbé fortit du
monailere pour lesappaifer : mais un des Gafcons lui
porta un tel coup de lance au côté g au ch e , qu’il tra-
yerfa les cotes. Il ne cria p o in t , & dit fans s’émouvoir:
Ç e ln i-c i y v a to u td e bon. L em oin e A im o n q u ile fu iy
o it 8c qui a écrit fa v ie , vo ïan t le fang couler en
abondance de fa pla ïe , devint pâle 8c trem b lan t,
mais 1 abbe lui dit d un v iia ge fe rein : que feriez- vous
donc il vouse t i e z blefle vous-même? Il mourut l e m ê -
tne jou r , & il y en eut encore quelques-uns des fiens de
tues 8c de blefles. Il fut enterré dans l ’églife du même
lieu : 8c honore comme m ar tyr ; on raporte même
quelques miracles faits à fon tpmbeau. Bernard duc Aitmar ctr.—
de Gafcogne, fit punir les coupables de ce meurtre ,
dont les uns furent pendus, les autres brûlés.; 8c adju-
Z z iij