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route ma v ie , & je n’en quitterai pas la moindre ch o ie
par l’ordre ou à la priere de qui que ee foit. Les ièigncurs
l’exhortoient à excepter au moins la perfonne de l’em-
pereur, mais il répéta le même diicours. Alors l’empereur
comprit qu’il étoit l’auteur de toute cette conjuration
d’Italie ; & de l’avis des feignëurs, il le fit arrêter,
8c le mit à la garde de Poppon patriarche d’Aquilée &
de Conrad duc de Carinthie. Ils le menèrent jufques à
Plaifance avec un moine, que par compaffion on lui
permit d’avoir auprès de lui. Mais une nuit le moine le
coucha dans le lit de l’archevêque, qui s’enfuit trompant
les gardes, 8c vint à M ilan , où il fe fo rtifia, 8c
tint toute l’année contre l’empereur.
Enfuite l’archevêque & les trois évêques deYerceil,
dé Cremoné 8c de Plaifànce conjurèrent fecretement
avec O tto n comte de la haute Bourgogne, pour le faire
empereur, après avoir fait mourir Conrard. Mais la
conjuration aiant été découverte, l’empereur fit arrêter
les trois évêques', & les envoia en prifon au-delà des
Alpes. Q u o iq u ’il T eu t fait du confeil des feigneurs ,
plufieurs trouvèrent mauvais que des évêques euiTent
été condamnés, iàns être jugés canoniquement', 8c le
jeune roi Henri défaprouvoit fecretement la conduite
de fon pere, à l’égard de l’archevêque 8c de ces trois
évêques. C ’étoit avec raiion: car comme après la fen-
tence de dépofition contre un évêque, on ne lui doit
plus rendre aucun honneur., ainfi avant le jugement
on lui doit un grand refpeét. Ce font les paroles de
Vippon dans la vie de l’empereur Conrad , dont il étoit
chapelain, dédiée à l’empereur Henri fon fils.
L ’archevêque de Milan ne voulant écouter aucune
des p ro p o s io n s d’accommodement, qui lui étoien"
L i v r e c i n q u a n t e -n e u v i e ’m e .
offertes par le pape & par les autres évêques: le pape du
.conlèntement de tous les évêques le frappa d’anathême;
£c l’empereur donna l’archevêché de Milan à un homme
noble, chanoine de la même églife, nommé Am-
broifc. Mais il ne pût le mettre en poflèilion : Heribert
s ’y maintint jufques à la mort, & lesMilanois ruinèrent
toutes les terres qu’Ambroife avoit aux environs.
Le pape vint à Cremone trouver l’empereur, qui le
reçut avec honneur, après quoi il retourna à Rome;
8c l ’empereur ayant paffé le Pô , vint à Parme célébrer
la fête de Noël. Le jour même de la fête , les habitans
Aïant pris querelle avec les Allemans, il s’émût une
l'édition, o ù il fe fit un grand maffacre, & la ville fut
pillée 8c en partie brûlée.
L ’empereur paifa en P oü ille , & l’imperatrice alla à
Rome faire fes prières : puis elle rejoignit l ’empereur,
,& ils allèrent enfemble au mont Caiiin. L ’empereur
Après fa priere entra dans le chapitre, pour parler à la
communauté. Tous les moines fe profternerent devant
lu i: & s’étant relevés, ils dirent: Nous attendons votre
arrivée , comme les ames des juftes attendoient dans les
enfers la venue du rédempteur. L ’empereur ne put retenir
les larmes, & les moines après s’être profternés
une féconde fo is , lui racontèrent les maux que Pandol-
fe prince de Capouë leur avoit fait depuis douze ans, le
conjurant au nom de Dieu & de S. Benoît de les en de-
liyrer.L’empereur S.Henri à fon dernier voiage d’Italie
â'voit emmene Pandolfeen Allemagne,pour le punir de
fés violences: mais après fàm o r t l ’empereür Conrad
lui permit de retourner à Capouë; & il recommença
à perfecuter les moines du mont Caffin. Il retint a Câ-
pouë 1 abbé Theobalde , s’empara de tous les biens'du
y u ú i ;
cbr. Ctgin.lih.
H»c 4y.
MâtbiÜ» f&c. 6. p.
10 z.
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